Douce France

20 janvier 2017 Non Par SoTennis

Dans les allées de l’Open d’Australie il n’est pas rare d’entendre parler français. Ces Frenchies, qui vivent ou qui sont de passage à Melbourne, amènent une French touch parfois étonnante à un tournoi qui l’est tout autant.

Les supporteurs français sont à Melbourne /©SoTennis

Les supporteurs français sont à Melbourne /©SoTennis

Quelques drapeaux bleus blancs rouges, des encouragements appuyés dans la langue de Molière, sur les courts où des joueurs français jouent, depuis lundi dans les allées de l’Open d’Australie, il y a comme un air de douce France qui flotte. Lors de leur entrée en lice, Richard Gasquet et Gaël Monfils ont pu s’en apercevoir. Mardi, sur le court n°8, «Richie » ne devait certainement pas s’attendre à un tel soutien avant de disputer face à un local de l’étape, Blake Mott, son premier tour. En ce milieu d’après-midi caniculaire, la chaleur était aussi en tribune, lorsque près d’une vingtaine de supporteurs Made in France, un brin franchouillard et dont la moyenne d’âge ne dépasser pas 25 ans, ont débarqué pour donner de la voix. Alexis et Wesley et leurs potes sont à Melbourne pour quelques mois avec le fameux visa working holiday, destiné aux jeunes souhaitant visiter et travailler à down under, pour une durée d’un an. Avant de se retrouver à l’Happy Slam, la plupart d’entre eux ne se connaissaient pas. De la Marseillaise, aux chants pro Gasquet, scandés tout près d’un groupe de supporteurs australien, un brin chambreur mais très fair play, tout y est passé. Très vite, l’ambiance a tourné, sans animosité, à celle que l’on retrouve en Coupe Davis. Alors que le reste du public, légèrement interloqué, et relativement neutre, les Frenchies n’ont cessé d’encourager le Biterrois, sous les yeux des agents de sécurité. Au fur et à mesure que Gasquet tenait son rang face au 287e mondial, les aussies n’oyaient leur chagrin, de voir leur héros du jour sombrer, à coups de « chopes » de bière.  À quelques mètres de là, à l’ombre, un groupe de trois supportrices arborant tenue, perruque et lunette tricolores sont légèrement plus disciplinées. Elles sont à Melbourne Park pour la journée comme nous le précise Alexandra. Elle, avec sa mère vivant en France métropolitaine, a rejoint sa sœur faisant le tour du monde dont l’un des arrêts est l’Australie. Ces passionnées de tennis, qui se rendent régulièrement à Roland-Garros et au Masters 1000 de Paris-Bercy, ne boudent pas leur plaisir d’apporter leur soutien aux joueurs Français. « C’est super d’avoir des Français, il y en a sur la plupart des courts. Ils font beaucoup de bruit, c’est agréable d’avoir un telle ambiance.» dixit Richard Gasquet après sa victoire en trois sets (6-4, 6-4, 6-2).

Toujours plus nombreux

Quelques instants plus tard, alors que Gaël Monfils s’apprêtait à jouer son premier match de la saison, c’est au tour du show court 3 d’être squatté par les supporteurs français. En particulier ceux venant tout juste d’assister au succès de Gasquet. On ne change pas une équipe qui gagne. Les « Allez Monfils » et autres remarques potaches, viennent régulièrement aux oreilles de « La Monf », qui a dominé sans concessions son adversaire du jour Jiri Vesely (6-2 6-3 6-2). Au fil des jours, la présence de ces Frenchies du bout du monde n’a fait que croître. Jeudi, sur le show court 2, lors du match Gasquet – Berlocq, des « Ici c’est Richie » étaient à nouveau lancé par le même groupe de supporteurs qui avait finalement décidé de prolonger cette expérience tennistique. Juste devant eux, Alexandre, un professeur de tennis vivant à Brisbane, avait plaisir à passer un moment en tribune, avec ses parents venant de France métropolitaine, dans une telle ambiance. Bénéficiant d’une réputation à la hauteur de la ville qui l’accueille, l’Open d’Australie fascine toujours autant ces spectateurs venant du bout du monde. Bien que l’organisation ne bénéficie pas de statistique officielle, du fait que les billets puissent être achetés de multiples façons, chaque année le nombre de Frenchies dans les tribunes de la première levée du Grand Chelem de l’année ne cesse de croître. Y venir est un privilège. Y donner de la voix-en est un autre. Ce tennis spectacle et cette interaction avec des joueurs Français, reconnaissant et profitant des encouragements de leurs compatriotes, sont rafraîchissants. C’est aussi ça Down Under, mate.

E-A à Melbourne