René Lacoste, un inventeur né

18 mai 2015 Non Par SoTennis
René Lacoste

©Archive Lacoste

Son prénom et son nom sont associés à Roland-Garros. Meilleur joueur du monde à la fin des années 1930, René Lacoste a éperdument aimé son sport, qui l’a poussé tout au long de sa vie, à créer, voire même inventer. Dans ce stade qui l’a vu naître, « Le  Crocodile » a tout connu, et s’est souvent inspirer de ce lieu, pour révolutionner l’histoire du tennis.

Sans lui et ses coéquipiers de l’équipe de France de Coupe Davis, il n’y aurait peut être jamais eu de stade Roland-Garros. Grâce à la victoire des Mousquetaires (René Lacoste, Henri Cochet, Jean Borotra et Jacques Brugnon) en finale de cette compétition (ndlr : à Philadelphie en 1927), ce lieu mythique a pu sortir de terre. En mai 1928, le stade Roland-Garros est inauguré, théâtre de la première édition des Internationaux de France de tennis. René Lacoste, 24 ans, déjà vainqueur de cinq tournois du Grand Chelem, se hisse en finale, où il s’incline face à un certain Henri Cochet, avec qui il soulèvera quelques semaines plus tard, sur ce même terrain, le fameux saladier d’argent, pour la deuxième année consécutive. Mais à 25 ans, « Le Crocodile » décide de mettre sa carrière entre parenthèse, la faute à des problèmes de santé. Il tentera bien un come-back en 1932, avant de prendre sa retraite. Mais avant d’être un joueur talentueux, René Lacoste est surtout un inventeur. Après avoir connu une riche carrière de tennisman, sa deuxième vie débute 1933, lorsqu’il fonde la société Chemise Lacoste. Toujours particulièrement élégant dans sa vie de joueur, sa chemise est rapidement adoptée en match officiel par André Merlin, lors d’une rencontre de Coupe Davis se déroulant à… Roland-Garros. Cette terre de création verra aussi ses autres inventions comme sa machine à lancer les balles, ou encore sa raquette métallique. En 1963, René Lacoste révolutionne encore une fois le tennis avec cette raquette, qui va vite détrôner la traditionnelle raquette en bois. Parallèlement à tout cela, il s’investit dans l’entreprise automobile familiale. Homme d’action, René Lacoste multiplie les projets, et les inventions. En 1993, à l’âge de 89 ans il ne semble toujours pas rassasié, et c’est Christian Bîmes président de la Fédération Française de Tennis qui souhaite à l’époque développer le mini-tennis, va lui offrir l’occasion d’inventer une balle lente, et adaptée au jeu des enfants. René Lacoste aura besoin que de quelques semaines, pour mettre au point la bonne balle, qui a contribué au succès du mini-tennis dans l’hexagone. « Quand je suis arrivé à Chantaco pour voir le résultat, j’ai découvert René sous la véranda de sa maison en train de tester le balle qu’il avait attachée à un élastique, se souvient l’ancien président de la FFT. Je n’oublierai jamais cette scène.» Joueur, inventeur, homme d’affaires, René Lacoste a tout le long de sa vie été un passionné, qui a mis son intelligence et ses idées au service de son sport. A sa mort en 1996, l’agence Publicis qui a promu la marque Lacoste pendant de nombreuses années, lui rend hommage par cette publicité : « See you later… », référence au « See you later alligator » que l’on chante aux enfants américains. Un joli clin d’œil, pour celui qui incarne encore le style et la victoire.

René Lacoste en 1927 ©ROL

René Lacoste en 1927 ©ROL

« Without style playing and winning are not enough »

Et le crocodile ? Lors d’une rencontre de Coupe Davis, René Lacoste parie avec le capitaine qu’il gagnera les matches décisifs. L’enjeu est une valise en peau de crocodile. René Lacoste gagne. En guise de souvenir, son ami Robert George brode un crocodile sur le blazzer du champion, Lacoste à ainsi un surnom, « Le Crocodile », double référence à son jeu tenace et tactique qui pousse ses adversaires à la fautes, et ses lobs redoutables, et à son pari gagné.

E-A