Les confidences d’Henri Leconte

2 septembre 2014 Non Par SoTennis


Henri Leconte est unanimement l’un des joueurs les plus doués de sa génération, et a rapporté le plus grand nombre de points à la France, en Coupe Davis. Aujourd’hui « Riton » joue toujours, mais uniquement pour le plaisir. Consultant pour la chaîne Eurosport France, entrepreneur il reste très occupé, et toujours aussi passionné. Pour So Tennis, l’ex-n°5 mondial évoque sa vision du circuit ATP, et sa nouvelle passion, le padel.




Tout au long de l’année vous jouez différents tournois exhibition, et sur l’ATP Champions Tour, que représente pour vous le fait de les jouer?
Récemment j’ai joué l’Optima Open (ndlr : la manche belge de l’ATP Champions à Knokke) pour la cinquième année. Le fait d’y revenir est pour moi important et fantastique. J’ai l’impression de faire partie de la famille. J’ai beaucoup d’amis en Belgique, et le fait de pourvoir revenir est un réel plaisir. De plus lors de ces événements, j’ai une vraie communion avec le public. Ce sont de très bons moments.

Vous vous amusez beaucoup sur le court, pour le plus grand plaisir du public, pensez-vous que ce genre « d’attitude » est possible sur le circuit professionnel?
Impossible. Pourvoir s’amuser avec le public, et bien jouer derrière il y a très peu de joueurs qui peuvent le faire, car cela demande une concentration assez particulière. Le tennis d’aujourd’hui est tellement rapide, les joueurs sont préparés comme des « formule 1 » avec des entraînements et des récupérations spécifiques… finalement la fantaisie n’a pas sa place. Malgré tout, il y a actuellement quelques athlètes d’exception comme Gaël Monfils ou encore Fabio Fognini, qui amènent un touche fantasque, ce qui les rend encore plus populaire. Avec une nature assez extravertie, il est très difficile de devenir totalement hermétique.

« J’ai la chance grâce à Eurosport France d’être totalement libre dans ma façon de commenter»

Le tennis requiert semble-t-il tellement de concentration, que finalement n’y a-t-il pas une certaine forme de schizophrénie lorsqu’un joueur est sur le terrain ?
Par moment il y a un telle pression, que certains n’arrivent pas à la tenir. C’est aussi valable dans d’autres sports. La tension est parfois tellement forte que les comportements peuvent être assez étranges, avec des joueurs qui pètent les plombs. Malgré tout, c’est bien de se connaître, de savoir jusqu’où on peut aller, et de pouvoir se maîtriser. C’est la principale différence entre les joueurs « classiques » et les champions.

«Jouer un match de Coupe Davis à Roland-Garros dans ce stade qui a été construit pour ça, croyez-moi c’est spécial »

Vous officiez régulièrement sur les antennes d’Eurosport France, notamment au moment des Grands Chelems avec votre émission avantage Leconte, qu’est-ce que vous apporte ce rôle de consultant?
Cela me permet avant tout d’être toujours au contact des joueurs actuels, de pouvoir faire l’analyse des matchs disputés, à ma façon. Il est vrai que cette position est toujours très différente de celle de joueur, mais aujourd’hui j’ai la chance grâce à Eurosport France d’être totalement libre dans ma façon de commenter, et d’analyser les rencontres avec franchise. Je pense être crédible dans ce rôle, j’ai été 5e mondial, remporté la Coupe Davis et finaliste en Grand Chelem (ndlr : à Roland-Garros en 1988). Dans Avantage Leconte le maître mot est la franchise, est c’est bien, j’estime qu’il n’y en a pas assez des émissions de ce genre.

Vous vous êtes lancé récemment dans une nouvelle aventure, celle du padel, avec l’ouverture d’un complexe dédié à cette activité. Comment vous est venue l’idée d’un tel projet ?
J’ai découvert le padel il y déjà quelques années en Espagne à Marbella, grâce à Manolo Santana qui a dans cette région un club de tennis, et de padel. J’ai débuté ce sport à cette occasion, et depuis j’en suis  dingue . Cette activité est très populaire en Américaine latine est très proche du tennis, et permet de rester en forme et de s’amuser. L’an dernier, l’idée de lancer cette activité en France a émergé. J’ai tout de suite été partant, à condition d’avoir un concept. En juin dernier j’ai inauguré à Manosque, mon premier club, le HL Padel Complexe. J’ai eu envie de développer en France un concept regroupant l’esprit club, et de pouvoir jouer des compétitions… J’espère pouvoir en ouvrir prochainement d’autres dans l’hexagone.

Dans moins de quinze jours aura lieu la demi-finale de Coupe Davis opposant l’équipe de France à la République Tchèque, à Roland-Garros. Une rencontre importante pour le tennis Français…
Jouer un match de Coupe Davis à Roland-Garros dans ce stade qui a été construit pour ça, croyez-moi c’est spécial. À ce moment je serai du côté d’Arcachon pour un tournoi exhibition, même si je ne m’interdis pas de faire l’aller-retour. Les Bleus ont une réelle chance de retourner en finale. L’équipe de France à la chance d’avoir un belle densité de joueurs sélectionnables, je leur souhaite le meilleur.

Propos recueillis pas E-A.