Karolina Muchova : «Je profite pleinement d’être dans une vague ascendante»

Karolina Muchova : «Je profite pleinement d’être dans une vague ascendante»

8 juin 2023 Non Par SoTennis

Karolina Muchova s’est qualifiée pour la finale de Roland-Garros. Jeudi, la Tchèque, qui a été menée 5-2 et qui a sauvé une balle de match au troisième set, a battu la n°2 mondiale Aryna Sabalenka en trois manches (7-6 (5), 6-7 (5), 7-5).

Pouvez-vous nous parler de vos émotions lorsque vous étiez menée 5-2 et de cette balle de match sauvée ?

Les émotions, cela a été vraiment les montagnes russes pour moi. 2-5 dans le troisième. Je savais que je ne pouvais pas breaker là. J’attendais mes chances ; et elle est arrivée, cette chance. J’ai réussi à la breaker, Aryna ; et j’ai tenu bon sur mon service. Ensuite, on ne sait jamais ce qui va se passer. J’ai essayé de jouer point par point. Je suis très contente d’avoir changé le cours du jeu et d’avoir gagné le match.

J’ai l’impression que, physiquement, vous avez eu des difficultés pendant le match. POuvez-vous nous en parler ?

Le match a été long, c’est vrai et plutôt bien intense. Après 2 heures, mon corps l’a ressenti. Je courais à droite, je courais à gauche. J’essayais de mettre toute la puissance possible dans toutes mes frappes – cela vous pompe de l’énergie ; et le match a été long aussi. J’ai donc eu un petit bas dans le troisième set. Je me suis dit : « tiens, je ralentis » mais, en réalité, il y a eu à nouveau un changement de jeu. J’ai senti l’énergie du public et là, j’ai récupéré l’énergie qui restait en moi. Maintenant, je suis plutôt bien fatiguée, mais il me reste une journée sans être sur les courts demain. Je vais donc essayer de faire au mieux pour récupérer. Je me sentirai, j’espère, bien samedi.

Avez-vous eu des crampes ?

Oui, je commençais à avoir des débuts de crampes, effectivement.

En général, comment abordez-vous une balle de match ?

Quand c’était une balle de match, pour moi, j’étais en train de servir. Je me concentrais sur le point à venir et j’essayais de passer de bons services ; et cela a marché. Donc, je n’ai pas vraiment beaucoup pensé là. Cela ne m’a pas mis de pression parce que c’était une balle de match. J’ai essayé de me concentrer sur mon service. Je pense que j’ai bien servi, d’ailleurs.

Vous parliez des « bas » que vous avez dû gérer et vos blessures. Quel est le moment le plus bas, pour vous ?

Je sais qu’il y a eu beaucoup de moments où j’ai eu des trous d’air, c’est vrai, parce que je passais d’une blessure à une autre blessure. L’année dernière, lorsque je n’ai pas pu jouer à l’Open d’Australie, je n’étais pas, du point de vue santé, en bon état. J’ai beaucoup travaillé pour faire mon retour parce qu’on se dit : « on ne sait jamais ». Certains docteurs m’ont dit : « peut-être que tu ne pourras plus continuer ce sport ou faire du sport » mais, mentalement, je suis restée positive et je me suis dit : « tiens, je vais travailler, faire tous les exercices qu’il faut pour pouvoir faire mon retour ». Puis, bien sûr, l’année dernière, lorsque mon classement a baissé, je me suis dit : « oh là, tu vas jouer de petits tournois maintenant ». C’est ce que j’ai fait. J’ai essayé. Je ne me sentais pas très bien à ce moment-là. Je me suis dit : « je veux être motivée pour faire mon retour », mais je n’y arrivais pas, je ne sais pas pourquoi. Cette année, je me suis dit : « tiens, j’ai encore mon classement protégé et je verrai ce qu’il va se passer après Indian Wells » parce que c’était mon dernier classement protégé là. J’ai bien joué à Dubaï et Indian Wells aussi. Je me sentais bien du point de vue santé. Tout allait bien. Donc, c’est la vie. Il y a des hauts et des bas dans la vie tout le temps. En ce moment, je profite pleinement d’être dans une vague ascendante.

Votre jeu est très varié, tout le monde en parle et en fait l’éloge. À un moment où vous travailliez sur votre jeu, étiez-vous sûre que vous arriveriez à avoir ce niveau de variété ou comptiez-vous jouer comme d’autres joueuses ?

Non, je n’ai jamais eu ce moment-là. Dans la vie, de façon générale, je ne veux pas être comme les autres. C’est effectivement le genre de jeu que j’aime et dans lequel je crois. Avec mon équipe, nous essayons d’améliorer ce point. Je vois que ça marche. Donc, c’est plaisant, agréable d’en prendre pleinement conscience, de le voir. Je vais continuer sur ce chemin.

Propos recueillis par E-A à Roland-Garros