Les doutes de Rafael Nadal

23 janvier 2014 Non Par SoTennis


“Mieux vaut être celui qu’on détruit que vivre par sa destruction dans une joie pleine de doutes.” ainsi parlait William Shakespeare, qui du tennis ne savait rien, encore moins de la légende Nadal. À le voir se battre sur le court comme un guerrier, assénant des encouragements rageurs et à serrer le poing, le doute n’est pas le premier qualificatif pour décrire Rafael Nadal.

Pourtant le Majorquin, bien que bardé de titres, de récompenses… doute. Non pas sur ses capacités à résister à la souffrance, sur son jeu… mais sur ses détails d’une vie de champion, qui le pousse à une perpétuelle remise en question. En marge de l’Open d’Australie, pour lequel il est encore en lice, l’Espagnol s’est longuement confié sur le doute, qui peut parfois l’envahir et le rendre plus fort.

“Si quelqu’un n’a pas de doute, c’est qu’il est probablement arrogant”

L’insulair au regard perçant reste malgré le succès, lucide et humble et se confie sur cette pensée: “Le doute fait partie du sport, de la vie. Jamais rien est sûr déclare-t-il. Si quelqu’un n’a pas de doute, c’est qu’il est probablement arrogant. Dans ma carrière le doute a parfois était négatif, mais il m’a fait respecter tous mes adversaires et toutes les nouvelles saisons”

“Jamais je n’aurai pensé cela réel”

L’an dernier Rafael Nadal devait la mort dans l’âme, déclarer forfait pour la première levée du Grand Chelem de l’année, afin de soigner son genou récalcitrant. Une absence qui a durée plus de sept mois. Une période durant laquelle l’Espagnol s’est posé de nombreuses questions. Quand vais-je revenir? Comment vais-je jouer? Qui vais-je être? Grâce à sa formidable saison 2013, le Majorquin a eu toutes les réponses à ces questions. “Pour moi l’année 2013 reste très spéciale, déclare-t-il, si je devais choisir une saison de ma carrière, je choisirai probablement celle-ci, car revenir après une telle blessure, qui ma contraint à rester éloigner des courts pendant plus de 7 mois, sans jouer et m’entraîner, et connaître un tel succès, jamais je n’aurai pensé cela réel.” Depuis le début de sa carrière l’Espagnol n’a pas été épargné par les blessures, et a dû bien souvent observer de longues périodes de repos.

Des exils, qui ont été bénéfiques selon lui: “La blessure en elle même reste négative, mais dans mon cas elle m’a permis de trouver de nouvelles solutions, afin de réadapter mon jeu, ce qui est satisfaisant sur le plan personnel.” Qualifié pour les demi-finales de l’Open d’Australie, Rafael Nadal sera bien présent vendredi sur la Rod Laver Arena, pour y disputer face à Roger Federer un nouveau classico. Ces doutes, ces blessures, ces victoires… ont construit Rafael Nadal, qui sans aucun doute a su se rendre meilleur, uniquement grâce à son incroyable capacité de travail.

E-A