Les passionné(e)s (III/IV)

22 mars 2017 Non Par SoTennis

Ils, elles, sont fans, joueuses, joueurs, entraîneurs et ont tous un point en commun, avoir le tennis dans la peau. Un sport, une passion qui guide depuis toujours ou depuis peu ces aficionados de la petite balle jaune. Approcher son idole, prendre sa part de rêve, transmettre, trouver son équilibre, sont leurs principales motivations. Damien Laborde, enseigne le tennis au TC Carbon-Blanc (près de Bordeaux). Pour lui, devenir entraîneur, fut une évidence. Cet altruiste, juvénile, évoque comment, il est allé chercher une autre façon d’enseigner le tennis.

Damin Laborde sur l'un des courts du TC Carbon-Blanc/©SoTennis

Damien Laborde au TC Carbon-Blanc/©SoTennis

Comment avez-vous découvert le tennis?
J’ai découvert le tennis à l’âge de 11-12 ans. Auparavant, j’avais fait du football. Après le divorce de mes parents, j’ai emménagé avec mon père tout près d’un club de tennis, situé au Pays Basque. Mon père ayant fait du tennis dans sa jeunesse, m’a initié à ce sport. Puis j’ai suivis des cours avec le moniteur du club avec lequel j’ai très vite progressé, car je jouais tout le temps et avec tout le monde. Dès l’année suivante, cet entraîneur m’a demandé si j’étais intéressé à encadrer le mini tennis. Immédiatement j’ai accroché, surtout par l’aspect enseignement.

À quel moment vous vous êtes destiné à devenir entraîneur?
Quasiment dès que j’ai démarré les premières leçons avec les enfants. Je me suis rendu compte que j’avais envie d’aider les joueurs à progresser. Il y a six ans, j’ai obtenu mon diplôme d’État pour devenir entraîneur de tennis en club.

Le tennis est-il un sport simple à enseigner?
Depuis quelques années je ne l’enseigne pas comme du tennis. Lors d’une formation, j’ai fait la connaissance de Ronan Lafaix (qui s’occupe de Stéphane Robert et Gilles Simon) lors d’une formation Soyez P.R.O. Son approche globale en intégrant le mental dans l’apprentissage m’a séduit. Puis je me suis dirigé vers une formation PNL (en Programmation Neuro Linguistique). Aujourd’hui, lors des entraînements, j’intègre le mental dans la technique/tactique/physique en travaillant sur des freins que se mettent les joueurs, comme la peur de rater et de perdre par exemple.

Concrètement cela se passe comment?
Il y a beaucoup de communication avec les joueurs. Par exemple, avec les enfants de l’école du tennis, je mets en place différents exercices. Comme celui de courir vers la balle en étant calme, sans se précipiter. À l’intérieur de ces exercices les enfants peuvent faire ce qu’ils souhaitent, des matchs, des points… mais l’exercice principal reste le même. Ensuite, j’échange avec eux, afin de savoir ce qui se passe réellement dans leur tête et pour définir avec eux comment réagir face aux différents situations (défense, attaque, balles longues…). Le maître-mot est l’écoute.

Qu’en est-il de la progression?
Elle peut être rapide. Il y a un exemple au club avec une joueuse qui a commencé le tennis l’an dernier, qui est cette année 15/4, une autre qui était non classée, qui est aujourd’hui 30/1. Le principal frein de la progression est sans doute dû à toutes les pensées parasites qu’un joueur peut avoir et qui les empêchent de se concentrer sur le jeu.

De ces progressions, en tirez-vous une satisfaction personnelle?
Ce qui est le plus important pour moi est la satisfaction de la joueuse ou du joueur qui progresse. Qu’elle ou qu’il découvre qu’en travaillant sur de petites choses, la progression peut être rapide. Mon but est d’aider la personne à atteindre son objectif qu’elle s’est fixé en début de saison.

Vous entraînez combien de personnes dans ce club?
Sur les près des 200 licenciés du club ils sont près de 150 à prendre des cours.

Avez-vous une joueuse ou un joueur évoluant sur le circuit professionnel qui vous inspire?
Roger Federer reste un bon exemple. Lorsque vous le regardez, vous avez l’impression que tout semble simple, ce qui est évidemment pas vrai. Lorsque l’on s’intéresse à son histoire, on s’aperçoit qu’à ses débuts, il était très colérique. Le travail qu’il a fait sur lui-même est intéressant. S’il ne l’avait pas fait, jamais il n’aurait eu ce palmarès.

Prochainement les États généraux du tennis français vont se dérouler. Vous qui êtes au quotidien dans un club, avez-vous des remarques à formuler?
Il y aurait des points à améliorer concernant en particulier les bénévoles. Trouver, comment les recruter et faire qu’ils s’investissent dans la vie d’un club. Ici, nous avons la chance d’avoir un président qui s’investit énormément. Près d’ici, faute de dirigeants un club est à la dérive. Concernant les licenciés, je pense qu’il n’est pas suffisant de tenter de les fidéliser uniquement grâce à la compétition. Il faut d’autres moyens pour les attirer. C’est dans cet état d’esprit que j’ai mis en place du cardio tennis. Une activité où les personnes viennent se défouler en se dépensant en musique.

Quel conseil donneriez-vous à une personne qui débute le tennis?
D’être patient et de se donner le droit à l’erreur. Ainsi, la progression se mettra en place toute seule. De réussir à venir sur le court pour jouer et non pas pour avoir des attentes en termes de jeu de progression immédiate. Plus elle va se donner le droit à l’erreur, plus elle va s’amuser rapidement.

Propos recueillis par E-A.