Mahut et Herbert s’imposent à nouveau 

Mahut et Herbert s’imposent à nouveau 

12 juin 2021 Non Par SoTennis

Trois ans après leur titre à Roland-Garros, Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert (têtes de série numéro 6), s’imposent à nouveau à Paris (leur cinquième trophée en Grand CHelem). Samedi, en finale, les Frenchies sont venus à bout, en 2h09 de jeu, des Kazakhstanais Alexander Bublik et Andrey Golubev en trois sets (4-6, 7-6, 6-4).

Racontez-nous la vague d’émotions qui vous a submergés après votre victoire ?

Nicolas Mahut: C’était très fort. J’ai eu du mal à me contenir. C’était ce match-là mais ça fait deux semaines que c’est très intense pour nous. On a vécu des grands moments tout le tournoi. Ce n’était pas notre meilleur match en termes de niveau de jeu mais on s’est accrochés et on voulait vraiment offrir cette victoire aussi au public. On revient à une vie normale. À un point près, on était dans les vestiaires une heure et demie plus tôt et ça aurait été la soupe à la grimace. On a réussi à faire tourner le match parce qu’on ne s’est pas lâchés. Avec ce public, on avait des frissons en permanence et à la fin, ce sont les nerfs qui lâchent et cette vague d’émotions qui nous submerge. Ce n’est que du bonheur et on sait que c’est éphémère, ce sentiment que rien ne peut nous arriver. C’est un mélange de bonheur et de soulagement.

En termes d’ascenseur émotionnel avez-vous déjà vécu cela sur un court ?

Pierre-Hugues Herbert : Je crois qu’on est tous à fleur de peau avec tout ce qui s’est passé depuis un an et demi. Dans ma vie, il y a eu l’arrivée d’Harper (ndlr: son fils) qui a chamboulé pas mal de choses. J’ai le sentiment qu’on a été accompagnés du début jusqu’à la fin, c’est à la fois extraordinaire et ça nous a demandé un énorme travail personnel parce qu’il fallait transformer cette énergie qu’on nous donnait en quelque chose de positif. C’est très dur à faire sur un terrain. Ces deux semaines ont été différentes de tout ce que j’ai pu vivre par le passé. Ça a été incroyable d’où le craquage complet à la fin. En termes d’émotions, c’est celui où je suis monté le plus haut. Ça fait des souvenirs à vie.

Qu’avez-vous appris de cette quinzaine à Roland-Garros ?

Nicolas Mahut: On a encore appris des choses sur nous pendant ces deux semaines. Ça a été très riche en enseignements. Ces derniers temps, on n’arrivait pas à battre des équipes fortes, on s’est posé des questions. On est arrivé ici avec un peu de doute, chaque match a été une épreuve et à chaque match, on a répondu de manière incroyable. On s’est regardé dans les yeux. Dans nos regards, il y avait quelque chose de très fort. Ça va nous redonner de la confiance. J’imagine que ça va nous faire du bien pour la suite mais avant de parler de la suite, il faut aussi savoir savourer les choses à mon âge (39 ans). Peut-être plus que par le passé. Habituellement quand on gagnait, je me projetais tout de suite sur la suite. Là je veux pouvoir savourer ce titre et profiter.

Pierre-Hugues Herbert: Durant le match contre Cabal/Farah, quand on est menés 5-4, d’un coup c’était limpide. C’est dingue ce qui peut se passer dans un regard au niveau de la cohésion. On a su trouver de la force chez l’autre. On a su faire qu’un sur le terrain. Tout le tournoi, on a fait qu’un et même qu’un avec le public et les coaches. C’est ce qui nous a permis de faire tourner tous ces matches.

Propos recueillis par E-A