Moi…Roland Garros

30 juillet 2013 Non Par SoTennis

Son nom est connu de tous. Néanmoins parmi les téléspectateurs et le public de la porte d’Auteuil, peu connaissent qui est le personnage qui a donné son nom au Stade où a lieu le Grand Chelem Parisien. Un ancien joueur ? Un ancien dirigeant du tennis Français ? Non. Bien qu’il jouait parfois au tennis, Roland Garros a été avant tout un grand aviateur, le premier à avoir effectué la traversée de la Méditerranée il y a 100 ans. Ce pilote de la première guerre mondiale est mort au combat pour la France, le 5 octobre 1918.

Retrouvez le chemin de vie d’un personnage dont le nom est connu notamment des passionnés de tennis, mais dont la vie reste pour le plus grand nombre une énigme.

Né le 6 octobre 1888 à Saint-Denis de la Réunion, Roland Garros (alors âgé de 4 ans) et sa famille s’installent en Cochinchine (Vietnam).En 1900 Roland est envoyé seul en France afin de suivre ses études au collège Stanislas de Cannes. Malheureusement au cours de cette période il est atteint d’une pneumonie. Il s’en sortira grâce à notamment à la pratique du sport en particulier du cyclisme, du rugby et du football. Par la suite Roland Garros poursuit ses étude à Paris au lycée Janson-de-Sailly, et réussit son entrée à HEC Paris dont il sortira dans la promotion 1908.

A HEC il rencontre Emile Lesieur, rugbyman au Stade Français, célèbre pour avoir inscrit en 1906, le premier essai marqué par une équipe de France contre les Anglais. Lesieur parraine Garros lors de son adhésion au Stade Français, où il s’inscrit dans la section rugby. Après ses études Roland Garros souhaite élargir ses horizons et vivre ses passions. A tout juste 21 ans il ouvre un magasin d’automobiles. Mais sa vie va prendre un autre tournant. Fasciné d’aviation, il va devenir un pilote de renommée mondiale. Après avoir économisé, il s’achète un premier appareil et apprend seul à le manœuvrer, car les écoles de pilotage n’existaient pas à l’époque. Il obtient par la suite son brevet de pilotage et part faire des démonstrations sur le continent Américain. A son retour en France il bat le record d’altitude en atteignant 3910 mètres. Roland Garros est à ce moment l’un des meilleurs dans l’Aviation.

Roland Garros pose près de son avion après son atterrissage à Bizerte

Le 23 Septembre 1913, il effectue la première traversée aérienne de la Méditerranée en 7 heures et 53 minutes entre Bizerte (Tunisie) et Saint-Raphaël. En France pour son retour, il est accueilli en héros. Alors âgé de 26 ans la guerre éclate, le 2 Août 1914, Roland s’engage en tant que pilote pour la France.

Après avoir effectué des missions d’observation et de largage d’obus notamment, il finalise en 1915 avec Raymond Saulnier, la mise au point du premier chasseur monoplace de l’histoire, armé d’une mitrailleuse tirant dans l’axe de l’avion à travers le champ de rotation de l’hélice. Un dispositif qui lui permet d’obtenir trois victoires en combat aérien.

Le 18 avril 1915 il est contraint d’atterrir en territoire occupé à cause d’une panne de moteur et est fait prisonnier.

Roland Garros au caractère affirmé est très surveillé et transféré plusieurs fois dans plusieurs camps. Après plusieurs tentatives d’évasion, il réussi à s’échapper après 3 ans de captivité. Il retourne alors au combat malgré un physique défaillant,  remporte une nouvelle victoire. Malheureusement le 5 octobre 1918 à la veille de ses 30 ans, son avion s’écrase  non loin de Vouziers où il repose depuis.

Neuf ans après ce drame, en 1927, l’équipe de France de Coupe Davis remporte pour la première fois l’épreuve, et la France doit accueillir l’année suivante la compétition. Un nouveau stade doit être construit rapidement. Un projet confié à Emile Lesieur devenu président du stade français (auquel le conseil de Paris a attribué le bail du stade Jean-Bouin sur lequel sera érigé le futur stade) et à Pierre Gillou capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis et président du Racing Club de France. Lesieur pose un condition, que le stade porte le nom de son ancien camarade d’HEC et du Stade Français. A titre posthume Lesieur rend le plus beau des hommages à Roland Garros…

A l’occasion du centenaire de la première traversée aérienne sans escale de la Méditerranée, exploit réalisé par Roland Garros en 1913, le Musée de la FFT propose depuis le mois de mai une exposition nommée « Moi… Roland Garros ». L’occasion de découvrir la vie de l’aviateur à travers différents objets (iconographie, souvenirs personnels…).