Monica Seles se met à table

3 février 2015 Non Par SoTennis
Monica Seles

©PETER YANG

De par sa précocité, son jeu atypique et sa personnalité, Monica Seles a révolutionné le tennis féminin. Bardée de titres, l’ex-n°1 mondiale n’a pourtant pas eu une carrière de tout repos, et s’est longtemps battue contre elle-même pour retrouver l’équilibre qui lui échappait.

Après avoir connu la gloire, la défaite, la solitude et bien des combats, Monica Seles semble enfin épanouie. Sept ans après l’annonce officielle de sa retraite sportive, l’ancienne reine du circuit féminin, a retrouvé l’équilibre. Pourtant, l’Américaine a longtemps subi une addiction qui a freiné sa domination lors de son retour à la compétition, après l’agression dont elle a été victime (ndlr: 30 avril 1993 un déséquilibré l’a poignarde en plein match à Hambourg). De cet acte, et de la maladie dont a souffert son entraîneur de père, la petite souris de Novi Sad s’est réfugiée dans la nourriture, pour tenter de maîtriser en cachette ses angoisses. De 1995 à 2003 la triple gagnante de Roland-Garros a ainsi baladé sa silhouette sur tous les terrains du monde, s’attirant parfois moquerie, et commentaires peu élogieux. “Mes épisodes de boulimie s’effectués habituellement en soirée, quand j’étais face à moi-même, après une longue journée sur les courts de tennis. Je voulais juste manger de grandes quantités de nourriture, précise-t-elle. La nourriture était tout simplement incontrôlable. Une fois que ce moment était passé je me sentais tellement en colère contre moi-même.” Aujourd’hui tout ceci est bien loin, depuis près de 10 ans Monica Seles a réussi à se délester de ses poids, et s’est réappropriée son corps. Un long chemin qu’elle a expliqué dans son autobiographie publiée en 2009 (ndlr: Getting a grip on my body my mind myself), et en sillonnant le monde pour partager cette expérience lors de conférences. En ce début d’année 2015, elle a décidé de collaborer avec l’association nommée “Binge Eating Disorder Association and National Eating Disorders Association”, et a accepté (moyennant rémunération) le rôle de porte-parole pour l’entreprise pharmaceutique britannique Shire Pharmaceuticals, et ainsi faire prendre conscience que le “binge eating” (ndlr: soit hyperphagie) est une vraie maladie.
E-A