Novak Djokovic : «C’est une victoire pour la vie»

Novak Djokovic : «C’est une victoire pour la vie»

31 octobre 2021 Non Par SoTennis

Depuis sa défaite en finale de l’US Open, Novak Djokovic s’était fait discret sur le circuit ATP. De retour à la compétiion à l’occasion du Masters 1000 de Paris-Bercy, le n°1 mondial, qui attend les déclarations officielles des organisateurs de l’Open d’Australie quant à sa participation au Happy Slam, espère à Paris retrouver le soutien du public.

Cela fait quelque temps maintenant (sept semaines) que vous n’avez pas disputé un tournoi ATP. Qu’est-ce que ça fait de revenir, surtout que désormais vous allez essayer de défendre votre classement de numéro 1 ?

Oui, je suis ravi de retourner sur le circuit, cela fait un certain moment maintenant. La dernière fois que j’ai disputé un tournoi, c’étaient les Grands Chelems, pas un ATP. La saison a été vraiment fatigante. Il y a eu beaucoup de succès, mais cela a nécessité beaucoup d’efforts au niveau mental, beaucoup d’énergie qu’il a fallu que je déploie. Et hors du court, il a fallu que je gère beaucoup de choses, notamment toute la tension, toutes les attentes qui étaient sur mes épaules, tous ces Grands Chelems. C’est un plaisir pour moi de revenir sur le circuit. Je me suis bien entraîné ces dernières semaines. J’ai eu beaucoup de succès à Paris, à Bercy, ces dernières années, donc cela me donne raison de croire que je peux ne pas démériter ici. Le fait que je n’ai pas enchaîné assez de matchs peut être dangereux. Il faut donc que je m’assure que je commence mon premier match avec beaucoup d’intensité et que je commence bien et qu’au fur et à mesure je puisse monter en puissance, de victoire en victoire, pour décrocher les victoires et être de plus en plus à l’aise sur le court. Bien sûr, à la fin de l’année, ce qui est en jeu, c’est de garder la place de numéro 1. Je suis plutôt en bonne position dans la Race en termes de points. C’est bien sûr mon objectif pour cette saison. Je vais essayer de réussir bien aussi à la coupe Davis et de m’assurer une place de numéro 1 au classement mondial.

On ne vous a pas vu depuis de l’US Open. Est-ce que vous pouvez nous donner des informations concernant l’Open d’Australie et votre sentiment à cet égard ?

Eh bien, je vais décider si j’y vais ou pas après la déclaration officielle du directeur du tournoi de l’Open d’Australie. Pour le moment, il n’y a pas d’annonce officielle. Jusque-là, je n’en parlerai pas. Et je n’en parlerai plus. Je ne veux pas alimenter les controverses à ce sujet. Je verrai bien ce que j’en ferai une fois que l’annonce sera faite. Le plus grand groupe de joueurs… Bien sûr, c’est différent en Australie qu’ailleurs, parce que c’est une autre zone géographique.

Combien de temps cela vous a-t-il pris pour récupérer de votre défaite à New York ?

Au fur et à mesure des années, j’ai appris à accuser le coup d’une défaite et donc, je les considère comme des opportunités de m’améliorer. L’US Open et cette défaite en finale est arrivée peut-être au pire ou au meilleur moment – cela dépend du point de vue. Bien sûr, c’est terrible que j’aie perdu, mais c’est aussi une bénédiction parce que j’ai ressenti les vivats du public, un soutien que je n’avais jamais ressenti auparavant à New York et peut-être partout ailleurs dans le monde. Ce type d’énergie, dans laquelle j’ai pu puiser sur le court et hors du court, c’est une victoire pour la vie. C’est une victoire d’un point de vue de la relation humaine. Bien sûr, cela m’a vraiment touché au plus profond de mon cœur. J’ai été pris par surprise, je dois dire, parce que je ne m’attendais pas à autant d’énergie positive, d’amour de leur part. Peut-être cela a influencé mon jeu parce que j’ai l’habitude en général d’être un peu à l’encontre du public, de jouer à contre-courant, de jouer contre mon adversaire et aussi contre public qui est à la cause de mon adversaire.

Ce jour-là, je n’étais pas aussi présent sur le court en termes de jeu, comme je l’aurais dû l’être, pour pouvoir remporter la victoire. Au bout du compte, c’est une grande leçon, c’est une grande opportunité qui me permet de tourner la page, de fermer le chapitre des Grands Chelems – ce n’est pas le scénario le plus idéal, certes, je n’ai pas pu gagner les quatre, mais j’étais si proche et cela me donne beaucoup d’encouragement pour l’avenir. Cela me donne aussi une leçon d’humilité quant à mon jeu, ma carrière, et cela me permet de retourner les pieds sur terre aussi, de devoir retourner à m’entraîner et de comprendre également ce qui doit être fait pour s’améliorer. Il y a toujours une marge d’amélioration et du travail à accomplir. Nous verrons bien émotionnellement comment je suis, si je me suis bien rétabli, si je suis bien au niveau de la compétitivité. Je ne sais pas parce que je n’ai pas joué depuis l’US Open. Comme je l’ai dit au début de la réponse à cette question, au fur et à mesure des années, j’ai appris à accuser le coup des défaites d’une manière qui me permet de grandir à chaque fois. Ce n’était pas une perte insignifiante cette fois-ci. Je dois dire que je suis épuisé de cette saison parce qu’elle a été très exigeante à bien des égards, mais j’ai déjà fait face à des situations où j’étais vraiment épuisé et j’ai toujours réussi à trouver un petit peu d’énergie sous le coude pour finir en beauté.

Est-ce que l’on aura désormais un autre Novak Djokovic sur le circuit grâce justement à ce que vous avez ressenti d’aussi fort, cette vague d’amour du public ? Est-ce que cela vous encourage encore plus pour la suite ?

J’espère avoir cette sensation et cette relation avec le public ici, à Paris, à New York et partout dans tout le monde. Cette sensation et ces moments-là, à New York, étaient vraiment très spéciaux. Je ne m’y attendais pas, parce que ce n’était pas comme cela ces 15 dernières années. C’est un grand respect que j’ai eu du public à New York. Je l’en remercie. Je suis triste pour ce match. C’était l’un des plus grands matches de ma carrière. La victoire de ce jour était une victoire avec le public, pas avec ma raquette. C’est aussi très important pour mon caractère et mes émotions. J’espère pouvoir utiliser cette belle énergie ici à Paris.

Propos recueillis par E-A