Novak Djokovic: «Je dois m’adapter à cette nouvelle réalité»

Novak Djokovic: «Je dois m’adapter à cette nouvelle réalité»

2 juin 2023 Non Par SoTennis

Novak Djokovic s’est qualifié pour les 8es de finale de Roland-Garros. Vendredi, le n°3 mondial a battu en trois sets (7-6 [4], 7-6 [5], 6-2) l’Espagnol Alejandro Davidovich-Fokina. En conférence de presse le Serbe n’a pas caché qu’il n’était pas au top de sa forme.

Peux-vous nous dire comment les deux premiers sets étaient difficiles et qu’est-ce qu’il s’est passé à la fin de ce deuxième set ?

C’était très très difficile, pour de nombreuses raisons. Tout d’abord 3 heures pour jouer 2 sets. Je ne me rappelle pas la dernière fois que j’ai fait 3 heures pour 2 sets, peut-être Nadal pour un de nos derniers matchs, mais c’était comme… Si j’avais perdu un des 2 premiers sets, cela aurait duré 4 ou 5 heures. C’était une journée et des conditions difficiles pour les deux joueurs physiquement. Il y avait eu beaucoup d’échanges. Le service n’était pas un avantage pour aucun de nous 2. C’était le jeu du chat et de la souris, à chaque point tu essayais de déborder ton adversaire. On courait beaucoup. Pas seulement de droite à gauche et de gauche à droite mais aussi de l’avant vers l’arrière. Quand il était contre le vent, il faisait beaucoup d’amorties. Il me faisait batailler pour chaque point. En fin de compte, quand je trace une ligne, je dois être très satisfait d’avoir remporté ce match en trois sets. Peut-être que cela aurait été plus équitable si vous regardez le type de match d’aujourd’hui, que ce match eût au moins quatre sets. Il a eu des possibilités de gagner un set au premier et au deuxième. On a eu des hauts et des bas tous les deux. Certains points sont tellement perdus. Mon deuxième service, j’ai fait trois doubles fautes. J’avais mené d’un break et j’ai été débreaké. Il y a eu des choses très bizarres aujourd’hui. C’est le tennis en Grand Chelem. Trois sets gagnants sur des surfaces un peu plus lentes, j’ai entendu beaucoup de joueurs qui disaient que les balles sont plus lentes que les années précédentes. Cela rend les choses encore plus difficiles. C’est plus difficile de faire un coup gagnant parce qu’il faut travailler plus dur pour chaque point. Cela prolonge la durée du match. Il faut plus d’énergie. En fin de compte, c’était une victoire en 3 sets et je suis vraiment très heureux d’avoir élevé mon niveau de jeu dans le troisième. Maintenant, je vais me concentrer sur la récupération et me préparer pour le match suivant.

Vous avez fait appel au kiné à la fin du deuxième set pour soigner tavotre cuisse. Est-ce de la fatigue plutôt qu’une blessure et êtes-vous inquiet que cela revienne au prochain tour ?

On n’a pas beaucoup de temps pour parler de toutes les petites blessures que j’ai. La liste est assez longue. Je ne vais pas parler de toutes ces choses. J’ai continué à jouer. Ce sont des circonstances qu’en tant qu’athlète professionnel, c’est des choses que tu dois gérer, tu dois les accepter. Parfois, tu as besoin d’une aide du kiné pendant le match. Parfois tu as besoin de pilule. Parfois tu as besoin de l’aide divine, l’aide des anges ou de n’importe qui, et parfois il faut juste accepter la réalité. La réalité pour moi en ce moment, c’est que mon corps répond différemment qu’il y a quelques années. Voilà. Je dois m’adapter à cette nouvelle réalité. Mais en fin de compte, j’ai réussi à terminer le match et sur le court tu essaies de faire de ton mieux pour pouvoir terminer le match et gagner. C’est ce qu’il s’est passé.

Dans ces conditions, est-ce que vous pouvez évaluer votre niveau ? Est-ce que cela vaut la peine de l’évaluer ou devez-vous juste faire ce qu’il faut sur le terrain ?

Je suis très critique envers moi-même. Je sais que je peux toujours faire mieux. Je peux toujours mieux jouer mais j’essaie aussi de rappeler. Les personnes de mon équipe essaient de me rappeler au quotidien qu’il y a beaucoup de points positifs, que je dois essayer de rester optimiste et regarder vers l’avant et faire le mieux que je peux à un moment donné. C’est normal que pendant le tournoi, indépendamment de l’historique que j’ai ou de l’expérience que j’ai, que j’ai des moments de doute. On a tous des moments de doute. C’est important de comprendre aussi tes points forts, te concentrer là-dessus et accepter ce que tu as à l’instant T. Je suis heureux d’être où je suis, d’où j’en suis avec mon jeu. Est-ce qu’il pourrait être meilleur ? Certainement. Mais je n’ai toujours pas perdu un set. J’ai joué plusieurs tie-breaks. C’est important de continuer à aller de l’avant. J’ai été dans cette situation à de nombreuses reprises lors de toute ma carrière. Au début de cette deuxième semaine, les matchs ne vont qu’aller en difficulté croissante. Si ce n’est pas le cas, tant mieux. Je dois être prêt pour cela.

L’autre jour vous avez parlé brièvement d’un patch, d’une compagnie italienne Taopatch ou Tao Technology, que vous avez sur votre torse. On a dit que c’était cela que tu portais. Est-ce que tu peux partager ce que cela t’apporte, et depuis combien de temps tu l’as ?

Je l’ai dit il y a quelques jours, cela concerne Iron Man. J’essaie juste d’être l’Iron Man du tennis.

Propos recueillis par E-A à Roland-Garros