Novak Djokovic: «Je voulais pouvoir me libérer de cette pression»

Novak Djokovic: «Je voulais pouvoir me libérer de cette pression»

7 novembre 2021 Non Par SoTennis

Près de deux mois après sa défaite en finale de l’US Open, Novak Djokovic a pris sa revanche sur Daniil Medvedev. Dimanche, en finale, le n°1 mondial s’est imposé en finale du Rolex Paris Masters (4-6, 6-3, 6-3). Le Serbe s’adjuge son sixième titre à Bercy.

Vous avez battu le record de Pete Sampras. Qu’est-ce que ça signifie pour vous de parvenir à décrocher 86 titres ATP?

Je me considère comme un étudiant du sport, je respecte et admire tous les champions passés qui ont ouvert la voie pour mon parcours, pour la nouvelle génération de joueurs de tennis, qui jouent maintenant. Nous profitons également des leçons tirées de ces champions du passé. Je suis reconnaissant de tout cela. Quand j’ai surpassé l’un des champions du passé, notamment quelqu’un qui était mon idole quand j’étais jeune comme Pete Sampras, cela signifie énormément pour moi. En général, c’est difficile vraiment de me poser et de réfléchir et de comprendre tout ce qui a été accompli, non seulement cette semaine, mais tout au long de ma carrière. Vous savez, la saison tennistique est la plus longue des sports en général. Il est important maintenant de penser au prochain jalon, de tourner la page, de penser au prochain chapitre, de reprendre du poil de la bête et de me préparer aux étapes suivantes, au défi suivant. Je ne vais pas me consacrer entièrement aux exploits du passé, mais bien sûr, cela signifie beaucoup de choses pour moi de parvenir à cette étape-là. C’est une motivation énorme. C’est la raison pour laquelle je joue encore au tennis.

Quand Daniil a remporté le premier set, selon vous, quel a été le tournant décisif? Au quatrième jeu du deuxième set quand vous avez breaké?

Même si j’ai concédé le premier set, je menais 3-2, il jouait bien et puis, il a breaké. J’essayais d’avoir une meilleure lecture de son service. Je n’étais pas régulier du fond de court. Ce sont des erreurs qui lui ont permis de remporter le premier set sans trop de difficultés. Mais je savais que je trouverais mes repères, que j’améliorerais mon jeu parce que je me sentais bien sur le court. J’étais plus détendu, parce que je n’avais plus la pression de la victoire, parce que j’avais déjà décroché la position numéro 1 au classement. Et puis, je pouvais jouer mon type de jeu auquel j’étais habitué, comme pour chaque match, monter à la volée, et être plus libre sur mes frappes. C’est ce qui s’est produit, surtout au deuxième et troisième sets. C’est ce qu’il s’est passé. Ce break, au quatrième jeu du deuxième set, c’était certainement le tournant décisif.
Il y a aussi le public qui m’a soutenu. Il y a eu des échanges fantastiques. Et puis, j’étais robuste sur mon service. À ce moment-là, j’ai eu certainement plusieurs de points gagnants sur mon premier service que je ne m’y attendais parce qu’il est bon à la relance, il lit bien, il vous fait souffrir. Il a du répondant, il vous met toujours mal à l’aise sur le court. Souvent, il l’emporte quand c’est un jeu où il a le service. Il s’est amélioré au fur et à mesure des années, il n’a pas peur d’être agressif. C’était un match très serré. Il y avait peu de marge d’appréciation. Je suis ravi de la manière dont j’ai géré le mental et bouclé le match avec un point gagnant..

Au premier set, vous sembliez détendu. C’était très étrange, comment pouvez-vous l’expliquer?

Comme je l’ai dit, c’était un grand soulagement pour moi d’avoir atteint l’objectif que je m’étais fixé. C’était l’objectif le plus important cette semaine, c’est d’avoir le classement numéro 1. Comme c’est arrivé hier, je me suis senti plus détendu aujourd’hui. Il y a toujours une pression quand on joue, quand on affronte le numéro 2 mondial. C’est mon plus grand rival pour le moment cette saison. Je voulais quand même finir ce tournoi avec un trophée à la clé. Je ne voulais pas non plus m’emprisonner émotionnellement, mentalement, avec ce stress. Je voulais pouvoir me libérer de cette pression. Ce n’est pas que cela m’importait peu mais je voulais jouer de manière plus libérée et je savais que tout rentrerait dans l’ordre et que je pourrai trouver mes repères.

Quelle saveur, quel goût à ce titre pour vous ? Est-ce qu’il vient compenser, un peu atténuer, la déception du Grand Chelem que vous n’avez pas réussi à remporter à New York?

Franchement non, parce que j’ai fini avec le Grand Chelem pour cette année. Je n’ai pas la sensation négative de cela, parce qu’on a beaucoup de choses positives pour donner l’attention à ces choses positives. J’ai gagné trois Grands Chelems et après j’ai joué une finale à New York. Ce n’est évidemment pas le scénario idéal, car je n’ai pas gagné la finale contre Medvedev, mais j’ai senti une relaxation après cela, parce que la pression était vraiment énorme et immense. Pour moi, j’avais la sensation que jamais je vivrais une bonne carrière, et cette année, j’ai encore réussi encore une fois à finir la saison numéro 1 mondial. C’était la plus grande ambition de cette période, la dernière de cette saison. Je suis donc très fier, content et heureux de ça. Après, on a beaucoup de mois et d’années, j’espère, beaucoup d’opportunités encore de gagner encore un Grand Chelem. La situation est évidemment un peu différente, je ne suis pas jeune comme Medvedev et l’autre génération, mais je me sens bien. Je suis motivé, inspiré pour progresser avec ce sport.

Propos recueillis par E-A