Sharapova 10 ans après, et toujours au top

23 juin 2014 Non Par SoTennis


Samedi 3 juillet 2004. À genoux sur le Centre Court de Wimbledon, Maria Sharapova savoure sa première victoire en Grand Chelem, dans le temple du tennis. En finale, la Russe alors âgée de 17 ans, inflige une véritable correction (6-1, 6-4) à la double tenante du titre, en la personne de Serena Williams. 10 ans plus tard, la récente gagnante de Roland-Garros, est toujours au top, et semble en vouloir toujours plus, malgré son énorme butin.

Son histoire enchante le public, et attire les médias. Celle qui a connu la galère, les épreuves, est un pur produit du rêve américain. Après avoir grandi au pays de l’oncle Sam, « Masha » a encré en elle, l’idéologie que tout est possible, y compris battre en finale de Wimbledon, Serena Williams. En ce mois de juin 2004, Maria Sharapova compte déjà 3 titres à son palmarès, avant son arrivée au All England Club. Cette gamine de 17 ans, qui vient de remporter le tournoi de Birmingham, en battant son ancienne camarade d’entraînement, la Française Tatiana Golovin, ne doute pas de ses capacités, et affiche clairement ses ambitions, dès le début du tournoi : « Je veux simplement gagner ici, c’est mon but » déclare-t-elle. Après une entrée en lice sans encombre, qui se solde par une victoire au premier tour 6-2, 6-4 contre Beygelzimer puis un succès au 2e tour face à Keothavong (6-4, 6-0), la tête de série n°13 passe haut la main son premier test de sa quinzaine londonienne, en surclassant au 3e tour Hantuchova 6-3, 6-1, puis en huitièmes Frazier tête de série n°31, 6-4, 7-5. C’est finalement lors quarts de finale, que la tsarine connaît ses premières difficultés, face à la coriace et expérimentée Japonaise Ai Sugiyama. Après la perte du premier set, elle arrive à sauver une balle de break à 4-4 dans la deuxième manche, avant d’arracher la victoire sur le score de 5-7, 7-5, 6-1 et accède pour la première fois de sa carrière au dernier carré d’un Majeur.

Une étoile loin d’être filante

Maria Sharapova et Serena Williams, Wimbledon 2004. ©APPhotos

Lors de cette demi-finale la Russe se voit se dresser devant elle Lindsay Davenport. L’Américaine mène rapidement 6-2, 2-1 lorsque la pluie vient interrompre cette rencontre à sens unique. Au moment de la reprise Miss Sharapova affiche un tout autre visage. Avec un jeu plus percutant qui fait une nouvelle fois des ravages, elle arrive à retrouver le fil, pour s’imposer 2-6, 7-6, 6-1 et s’offrir sa première finale d’un tournoi du Grand Chelem, où elle y retrouve la tête de série n°1, et double tenante du titre… Serena Williams. Contre la grandissime favorite, la Russe sort son plus beau tennis, au meilleur moment. Loin d’être impressionnée, elle domine totalement les débats, pour sortir gagnante de cet ultime match en deux sets (6-1, 6-4).

À genoux sur le Centre Court de Wimbledon, les bras vers le ciel, Maria Sharapova savoure cet instant de grâce. Quelques minutes plus tard c’est dans les tribunes avec son père Yuri, qu’elle partage ce succès, avant de tenter de joindre au téléphone sa mère Yelena. Depuis l’adolescente au cri strident, s’est construit le plus beau palmarès du tennis féminin. Et a su parfaitement assumer tous les clichés qui lui collent à la peau, pour les transformer en force. « Je ne suis pas la nouvelle Ana Kournikova, je suis la première moi » disait-elle il y a 10 ans. À 27 ans l’athlète qui croule sous les contrats publicitaires et les sollicitations, a prouvé au fil des années, que le tennis n’était pas un hobby, mais bien une raison de vivre.

E-A