Stefanos Tsitsipas: «Je ne suis rien comparé au joueur que j’étais avant»

Éliminé au 1er tour de l’US Open par l’Australien Thanasi Kokkinakis (7-6, 4-6, 6-3, 7-5), Stefanos Tsitsipas, 11e mondial, qui en début de mois s’est séparé de son père-entraîneur, se trouve à un point critique. Mardi, en conférence de presse, le Grec a évoqué sans détour l’état d’esprit qui l’anime depuis quelques mois.

C’est dans une petite salle d’interview et face à quatre journalistes, présents dans la pièce, que Stefanos Tsitsipas s’est adonné à l’exercice de la conférence presse, suite à son élimination, mardi, au premier tour de l’US Open. Le Grec, qui achève une saison du Grand Chelem au cours de laquelle il n’a pas réussi à se qualifier pour une demi-finale pour la première fois depuis 2018, a annoncé qu’il se trouvait à un point critique de sa carrière et a reconnu souffrir d’une forme d’épuisement professionnel. Il a attribué cela à ses résultats et à la faute de faim qu’il avait lorsqu’il s’est hissé dans le top quatre mondial en 2021. « Je ne suis rien comparé au joueur que j’étais avant, a-t-il déclaré. Je me souviens de moi-même en train de jouer quand j’étais plus jeune, de jouer avec de l’adrénaline sur le terrain, avec l’impression que ma vie dépendait du match. Et ces choses-là, j’ai l’impression qu’elles se sont estompées, et disons que mon niveau de régularité n’a pas été aussi grand. Je me souviens que ma concentration était à son plus haut niveau, à son apogée, à l’époque, et c’est quelque chose qui, selon moi, a un peu diminué. Je sais que cela semble étrange, mais j’ai l’impression que j’ai besoin de cette faim pour reproduire la faim que j’avais à l’époque. Et je ne suis pas du genre à se sentir bien ou à se contenter de choses normales. J’ai vraiment envie de le régénérer et de le ramener parce que cela a apporté beaucoup de joie à mon tennis lorsque j’ai pu ressentir cela sur le court. Je ne sais vraiment pas pourquoi cela a baissé ces derniers mois. Je considérerais même que cela fait un à deux ans que je ressens cela. Je suppose que j’ai juste pu le cacher un peu mieux et le mettre un peu plus de côté. »

Stefanos Tsitsipas traverse une saison 2024 compliquée. / ©Danielle Parhizkaran – USA-TODAY-Sports via Reuters

Lorsqu’on lui a demandé s’il souffrait d’épuisement professionnel, Stefanos Tsitsipas a répondu : « Je ne sais vraiment pas. Je ne suis pas un expert, je ne suis ni psychologue ni psychiatre, mais j’ai déjà eu ces discussions avec certaines des personnes à qui j’ai parlé et j’ai l’impression qu’il y a une sorte de problème à long terme. L’épuisement professionnel, je le ressens déjà depuis le début de l’année. J’ai l’impression que c’est un sommet d’épuisement professionnel qui, peu importe si vous arrêtez ou non, cela s’est déjà produit et cela ne va pas se réparer ou se régénérer simplement à cause des vacances ou du fait de rester loin des courts. J’ai l’impression que c’est quelque chose qui a continué, que je sois hors du tennis ou non. » Plus tôt dans l’été, l’ex n°3 mondial s’était séparé pour la deuxième fois de son père Apostolos en tant qu’entraîneur. Après cette défaite, il s’est dit ouvert à approfondir son jeu et sa mentalité, sachant qu’il y a désormais une certaine urgence si le Grec veut se relancer et jouer à nouveau les premiers rôles. « Ce avec quoi j’ai du mal en ce moment, c’est d’entrer dans ce rythme de victoires et de bons parcours constants dans les Masters 1000 et les grands tournois, ces moments que j’ai vécus il y a deux ou trois ans, a-t-il analysé. Je me souviens de m’être senti bien, d’être capable de reproduire cela semaine après semaine. En ce moment, je suis bien trop loin de le faire. Je dois juste trouver des moyens qui peuvent m’aider à revenir aux victoires en premier. J’ai l’impression qu’aujourd’hui (mardi), j’ai trouvé de bons jeux tactiques et des approches au filet et, dans l’ensemble, j’étais agressif et j’ai pris mes chances, mais je manque de cohérence lorsqu’il s’agit de faire moins (de choses) mais de les faire mieux d’une manière ou d’une autre. »

E-A