
Carlos Alcaraz : «Quand tu accomplis les objectifs que tu t’es fixés en début d’année, c’est génial»
8 septembre 2025Carlos Alcaraz a remporté l’US Open dimanche en battant Jannik Sinner en quatre sets (6-2, 3-6, 6-1, 6-4). L’Espagnol s’adjuge son sixième trophée en Grand Chelem, son deuxième cette saison (Roland-Garros, US Open) et retrouve le sommet du classement ATP, une première depuis fin août 2023.
Que ressentez-vous après ce sixième titre en Grand Chelem, le deuxième à l’US Open, et votre retour à la place de numéro 1 mondial ?
C’est un sentiment génial. J’ai travaillé très dur pour soulever ce trophée, le deuxième ici, mais c’est toujours un rêve. Quand tu accomplis les objectifs que tu t’es fixés en début d’année, c’est génial. Être de nouveau numéro 1 mondial en faisait partie. Retrouver cette place, c’est un rêve. Le faire en même temps qu’un sacre en Grand Chelem, c’est encore mieux. Je suis très content de vivre ça.
Jannik Sinner a déclaré en conférence de presse qu’il était trop prévisible et qu’au contraire, vous étiez imprévisible. Qu’en pensez-vous ?
C’est mon style. Chaque joueur a son style. Le mien, c’est de varier. J’ai l’impression de pouvoir tout faire sur le court : slicer, frapper à plat, lifter, tenter des amorties, venir au filet… J’ai confiance en ma condition physique, j’ai l’impression de pouvoir ramener toutes les balles. Depuis que je suis très jeune, j’ai ce sentiment de pouvoir tout faire. Je ne dirais pas que je lis son jeu et qu’il est prévisible, mais je le connais. On s’est tellement joué. Il a dit qu’il regardait beaucoup mes matches pour étudier mon jeu, je fais pareil. Déjà parce que j’adore le regarder jouer, il est incroyable. Et parce que j’adore étudier son jeu. Je connais son style, je sais ce qu’il va faire et quelles sont ses armes principales. Je suis concentré là-dessus. Même s’il se sent prévisible, c’est très dur de maintenir le niveau nécessaire et de tenir face à lui dans les rallyes.
Votre entraîneur Juan Carlos Ferrero a expliqué que vous vous étiez entraîné spécifiquement pour battre Sinner, c’est vrai ?
Juste après la finale de Wimbledon, je me suis dit que je devais progresser pour le battre. J’ai pris une semaine de vacances où je n’ai rien fait. Quand j’ai repris l’entraînement, je voulais travailler sur ça, ça et ça, des choses spécifiques à améliorer pour battre Jannik. Les deux semaines avant Cincinnati, je me suis entraîné sur ces choses. On a regardé la finale de Wimbledon, on a pris des notes et on a travaillé là-dessus. Et j’ai joué le jeu qu’on avait décidé de mettre en place. Gagner ou perdre, ce que je voulais, c’est faire les bonnes choses. J’ai fait tout ce qu’on m’a dit de faire et ça a très bien fonctionné aujourd’hui (dimanche).
Juan Carlos Ferrero a dit aussi que vous aviez réalisé une performance parfaite…
C’est génial de faire en sorte que ton coach ressente ça. Ce n’est pas facile avec lui ! Il veut toujours que je joue à mon meilleur niveau. Ça n’est pas arrivé souvent qu’il dise que j’ai joué à la perfection donc c’est une belle performance. Mais je crois qu’il a raison : j’ai joué à la perfection (sourire). Si je veux battre Jannik et gagner l’US Open, je dois faire un match parfait.
Vous n’avez perdu qu’un seul set de toute la quinzaine. Pensez-vous avoir évolué au meilleur niveau de votre carrière ?
Oui, je pense. C’est le meilleur tournoi de ma carrière, du premier au dernier match. Ma constance pendant quinze jours a été très élevée, ce dont je suis très fier parce que j’ai travaillé beaucoup là-dessus. J’ai vu pendant ce tournoi que je pouvais être très régulier.
Avez-vous le temps de profiter un peu de vos réussites ?
Le côté négatif du tennis, et il y en a peu, c’est qu’après avoir gagné un titre, tu te concentres tout de suite sur le tournoi suivant. Parfois, tu n’as qu’un jour pour profiter, ou à peine. J’ai appris cette année à prendre des moments pour profiter de ce que je vis. Avec mes proches, ma famille. Regarder le trophée, ce que tu as accompli, l’apprécier et continuer. Après chaque match, chaque tournoi et chaque trophée, j’essaie de le faire.
Propos recueillis par E-A
Photo USOpen/ USTA