Haro sur Djoko

Haro sur Djoko

26 juin 2020 Non Par SoTennis

Testé positif à la Covid-19, suite à sa participation à l’Adria Tour, tournoi exhibition de charité, lacunaire dans l’application des gestes barrières, dont il était le coorganisateur, Novak Djokovic a créé la polémique. Le n°1 mondial, est aujourd’hui, au-delà de ses croyances, rattrapait par les vicissitudes du moment.

Depuis l’annonce de son test positif à la Covid-19, suite à sa participation à l’Adria Tour, tournoi exhibition de charité organisé en Serbie et en Croatie, Novak Djokovic a créé la polémique. Après Grigor Dimitrov et Borna Coric ( ndlr : joueurs qui disputaient le tournoi ), testés positifs au virus, c’est au tour du n°1 mondial, coorganisateur de cet événement, d’être touché par le mal du moment. « Nous avons été testés à notre arrivée à Belgrade et je suis positif, comme Jelena (son épouse) » a-t-il déclaré, mardi, dans un communiqué. Une tournée caritative, officiellement annulée, organisée dans les Blakans par le Djoker et son frère, qui visait à récolter des fonds et à initier un retour sur les courts après l’épisode du confinement. Testés négatifs, après avoir disputé l’Adria Tour, Marin Cilic, Alexander Zverev et Andrey Rublev ont, quant à eux, annoncé dans la foulée avoir décidé d’observer volontairement une quatorzaine. Srdjan Djokovic, le père de Novak, qui ne rate jamais une occasion de se faire remarquer, s’en est alors pris au Bulgare Grigor Dimitrov, sous-entendant, sur les ondes de RTL Serbie, qu’il avait contracté le virus avant l’Adria Tour. Des accusations que le manager de Dimitrov, Georgi Stoimenov a immédiatement balayées d’un revers de main dans la presse bulgare. Avec des gestes barrières quasi-inexistants, pas obligatoires en Serbie et en Croatie, un public peu contenu et des participants prompts à s’adonner à des bains de foule et à aller, entre autres, en boîte de nuit, multipliant de potentielles occasions de contamination, alors que la pandémie liée à la Covid-19, sévit toujours, à des stades différents, en Europe et dans le monde, ces divers comportements ont rendu extatique plus d’un observateur. « Je suis profondément désolé que notre tournoi ait pu causer de tels dommages. Tout ce que nous avons fait depuis un mois était fait avec le cœur avec des intentions sincères. Nous avons organisé le tournoi à un moment où l’épidémie avait faibli, en étant persuadé que les conditions pour l’accueillir étaient rassemblées. Malheureusement, ce virus est toujours présent et nous apprenons encore à lui faire face » s’est justifié, sur son compte Twitter, le vainqueur de dix-sept titres du Grand Chelem qui ne présente, à ce jour, aucun symptôme tout en appelant toute personne ayant assisté à son tournoi ou ayant fréquenté des participants à « se faire tester » et à « maintenir la distanciation sociale ».

Affichant une insouciance criante, le Serbe a brusquement, au-delà de ses certitudes et de ses croyances, été rattrapé par les vicissitudes du moment. Lui, qui avait affiché ouvertement, il y a quelques semaines, son questionnement quant à sa participation à la prochaine édition de l’US Open en raison de la première version du protocole sanitaire imposé par les organisateurs du Grand Chelem new-yorkais, est aujourd’hui sous le feu des critiques. À commencer par certains de ses pairs qui ont visiblement peu apprécié le récent comportement de l’omnipotent président du Conseil des joueurs et le « mauvais exemple » donné, comme l’a dénoncé le joueur britannique Dan Evans l’Australien Nick Kyrgios ou encore le Brésilien Bruno Soares, membre du conseil des joueurs. « C’est quelqu’un de très intelligent, donc tomber dans un truc aussi grossier, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même (…) Il y a un paquet de gens qui sont bien contents d’affaiblir Djoko car il prend de la place et là, il vient de tendre une perche magnifique pour se faire fracasser » a souligné, mercredi, Gilles Simon, invité de Gaël Monfils sur sa chaîne Twitch. Avant de poursuivre : « La première vague de violence contre Djokovic est très révélatrice. Depuis quand Noah Rubin a une page entière pour démolir Djokovic ? (…) L’influence fédérale qu’on a ici en France, les Américains l’ont aussi chez eux. Donc, quand tu as un scud téléguidé qui part de Noah Rubin vers Djokovic, t’es en droit de te demander si ça ne vient pas de là. En ce moment, il énerve l’USTA (fédération américaine de tennis) qui veut jouer l’US Open. Ils essaient de rassurer tout le monde, mais quand t’as le n°1 mondial dit qu’il ne veut pas jouer dans ces conditions forcément, ils ne sont pas contents. » Alors que la reprise du circuit ATP est, à ce jour, prévue pour le 14 août à Washington, les récents déboires de Novak Djokovic, qui, après s’être excusé, observe une quatorzaine, pourraient potentiellement affecter la reprise . Une supputation qui alimente un flux de critiques qui s’abat sur celui qui reste invincible cette saison. Le dernier en date n’est autre que Herwig Straka, manager de Dominic Thiem, qui a rhabillé jusqu’à la fin de sa carrière le Serbe. « Avec le recul, tout ça était stupide même si c’était autorisé. Tout le monde sait que c’était idiot, personne n’a besoin d’une excuse publique. Le seul qui devrait s’excuser, c’est Djokovic. Il a tout organisé. Les autres étaient simplement présents, ils n’ont tué personne. La principale responsabilité revient à Djokovic. (…) C’est la responsabilité de Djokovic. Les joueurs ont voyagé pour Djokovic. Il n’a pas arrêté de les appeler, ça n’était plus du ressort du manager. C’était une histoire de relations et d’amitiés entre joueurs. Si Federer ou Nadal t’appelle tu viens. » a-t-il déclaré au quotidien autrichien Der Standard.

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