Jo-Wilfried Tsonga dans le dernier carré

5 juin 2013 Non Par SoTennis

L’ouragan Jo-Wilfried continue de tout dévasté sur les courts de la porte d’Auteuil. Tsonga s’est hissé hier pour la première fois en demi-finale après un succès impressionnant sur Roger Federer 7-5, 6-3, 6-3.

Comme il y a cinq ans, lorsqu’il avait corrigé Rafael Nadal en demi-finale de l’Open d’Australie, Jo-Wilfried Tsonga a terrassé le maître du tennis moderne. Solide et serein à la fois, Tsonga peut croire plus que jamais dans son destin, de soulever la coupe des Mousquetaires trente ans après la victoire de Yannick Noah à Roland-Garros en 1983.

Il lui faudra d’abord battre vendredi l’Espagnol David Ferrer, N.4 mondial, en demi-finales, avant de viser peut-être un nouvel exploit contre Rafael Nadal ou Novak Djokovic, les seuls autres joueurs depuis 2004 à avoir battu Federer en trois sets dans un tournoi du Grand Chelem.

«Je crois en mes chances, je vais donner 100% de moi-même sur le prochain tour, après advienne que pourra», a-t-il précisé.

Déjà passé tout près l’année dernière lorsqu’il s’était procuré quatre balles de match face à Djokovic en quarts, Tsonga est devenu le premier Français de l’ère Open à se hisser cinq fois dans le dernier carré d’un Grand Chelem.

Le chemin est encore long et il ne faudra surtout pas négliger son prochain adversaire qui avance sans faire de bruit mais qui n’a, comme Tsonga, pas perdu un seul set dans le tournoi après sa démonstration en règle (6-2, 6-1 6-1) de Tommy Robredo.

«Maintenant il y a deux murs qui l’attendent et la balle reviendra à chaque fois», prévient le futur DTN Arnaud Di Pasquale.

Mais la manière dont Tsonga a maîtrisé son sujet face à Federer, même en petite forme, ouvre de belles perspectives que sa première réaction ne font que renforcer. «Là j’ai envie de crier, de sauter partout, d’aller embrasser ma famille. Mais il faut que je reste concentré», a dit Tsonga quelques minutes après son exploit, déjà tourné vers l’avenir.

Il venait pourtant de renverser le plus grand de tous avec Federer, même si celui-ci a été l’ombre du joueur qui a remporté 17 titres du Grand Chelem sous les yeux d’un public partagé et presque gêné devant tant d’erreurs.

Mené 4-2 au premier set, Tsonga a complètement mis la main sur le match pour infliger au Suisse sa défaite en Grand Chelem la plus lourde, en termes de jeux encaissés, depuis sa finale perdue 6-1, 6-3, 6-0 face à Nadal en 2008.

«Je suis déçu de la manière dont j’ai joué», a dit Federer qui n’a toujours pas gagné un titre cette année, une première depuis sa prise de pouvoir en 2003

«Il a été meilleur que moi dans tous les compartiments du jeu, il m’a impressionné. S’il continue à jouer un tennis offensif et avec l’appui du public, il peut y croire», au titre, a ajouté le Suisse, ajoutant cependant que l’occasion était «belle aussi pour David Ferrer».

«Je ne peux pas rêver mieux pour le moment. Je joue super bien! J’ai joué contre un champion qui a tout gagné. Aujourd’hui c’était mon tour», a tranché Tsonga, premier demi-finaliste français à Paris depuis Gaël Monfils en 2008.

Stoppé par Federer à l’époque, Monfils n’avait pas pu aller plus loin. Tsonga, tête de série N.6 du tournoi comme Noah en 1983, a bien l’intention de ne pas s’arrêter là après avoir battu le N.3 mondial en quarts de finale, comme Noah à l’époque (Ivan Lendl)…