Julien Benneteau, la passion comme leitmotiv

17 mai 2014 Non Par SoTennis

©SoTennis/EA

Discret, travailleur, Julien Benneteau est s’en doute le moins bien connu parmi les meilleurs joueurs français. Pourtant le Bressan a battu de nombreux excellents joueurs à commencer par la maître, Roger Federer quand le Suisse était encore n°1 mondial. Pilier de l’équipe de France de Coupe Davis, Julien évoque pour So Tennis avant sa demi-finale du BNP PARIBAS PRIMROSE BORDEAUX,  les principales étapes de sa carrière, sa vision de son sport, et les prochaines échéances à venir.

 Vous voici de nouveau présent à la Villa Primrose pour y jouer le BNP PARIBAS PRIMROSE BORDEAUX, que représente ce tournoi pour vous ?
C’est toujours agréable de jouer ce tournoi challenger, qui est organisé par un club, celui de la Villa Primrose qui a une histoire, une tradition. Cet évènement se déroule dans une ville (Bordeaux) et une région que j’affectionne tout particulièrement, l’ensemble fait que je me sens bien ici, et j’espère aller loin…

Vous avez joué en mars 2010 votre première rencontre en Coupe Davis, ce qui était un rêve d’enfance, quel souvenir gardez-vous de ce moment ?
À ce moment c’est  un rêve qui se réalise. Rentrer sur le court et jouer pour son pays, c’est un souvenir que je garderai à jamais gravé dans ma mémoire. Depuis, chaque rencontre est différente, avec de riches émotions, et j’epère que cela continuera dans ce sens.

 

“Quatre mois plus tôt, mon classement se situé au-delà de la centième place mondiale”

 

L’année 2006 est une année importante dans votre carrière, celle de la révélation où vous atteignez les quarts de finale à Roland Garros, que représentait ce parcours à ce moment?
C’est jusqu’à présent mon meilleur résultat en simple en Grand Chelem. Ce fut un parcours fort et beau, une très belle récompense, de tous mes éfforts fournis. À l’époque j’avais battu au 2e tour Marcos Baghdatis, qui restait sur une finale à l’Open d’Australie, puis j’avais réussi à confirmer au tour suivant en battant Radek Stepanek en 4 sets, sur le court Suzanne Lenglen. De vivre une telle victoire sur un aussi grand court, à Paris, à Roland-Garros c’est aussi un rêve d’enfant. C’est également la première fois que je me suis trouvé très médiatisé, en étant le dernier Français en lice, ça aide. Ce fut d’autant plus agréable à vivre que quatre mois plus tôt, mon classement se situé au-delà de la centième place mondiale.

L’année 2009 est importante également dans votre carrière, car vous battez cette année là en session de nuit au 2 e tour du Masters 1000 de Paris-Bercy, Roger Federer alors n°1 mondial, est-ce que cette victoire a a été un déclic?
C’était surtout une satisfaction au niveau de mon jeu. Cette victoire a été une source de confiance et une confirmation. Celle de pouvoir pratiquer du bon tennis, de tenir en trois sets, face au n°1 mondial de l’époque. Après ce match je suis resté convaincu que je pouvais rééditer une telle performance.

 

“Pour des joueurs occupant la 150e place mondiale financièrement ce n’est pas simple de s’en sortir”

 

Vous avez la réputation d’être un grand fan de sport, comme le football américain, le basse-ball, le cricket, dont vous connaissez les règles par cœur, mais d’où vient cette passion pour le sport ?
Elle vient de mon enfance, où j’étais curieux. Très tôt le sport m’a proccuré de grandes émotions, lorsque je le regardais à la télé, et quelque soit la discipline. Enfant lorsque je regardais par exemple un match de foot, je m’éfforcais d’avoir une équipe favorite à soutenir. Le tennis, le foot, le ski m’ont toujours plu.

Est-ce un moyen de prendre un peu de distance avec le tennis ?
Absolument, ça me permet également de temps en temps de pouvoir me comparer, de m’aider, concernant un certain nombre de paramètres que je peux observer dans d’autres sports. Mais aussi de prendre du recul, de me servir d’autres expériences qu’il y a dans ces différents disciplines.

Sous l’impulsion du souhait de nombreux joueurs, l’atp a également entreprit depuis peu une revalorisation des différentes dotations proposées sur les différents tournoi, pensez-vous que cette revalorisation soit également nécessaire en Challenger?
Ce serait une bonne chose aussi qu’en Challenger des moyens supplémentaires puissent être proposés. En Grand Chelem cette revalorisation a été menée pour qu’il y ait une augmentation globale, et en particulier pour les qualifications et les premiers tours, afin que les joueurs les moins bien classés puissent avoir de meilleurs revenus. C’est une première étape. Désormais il serait bon d’envisager une revalorisation du prize money en Challenger. Pour des joueurs occupant la 150e place mondiale financièrement ce n’est pas simple de s’en sortir.

Pour revenir à l’équipe de France de Coupe Davis est qualifiée pour les ½ finales de la compétition où elle affrontera à domicile la République Tchèque en Septembre prochain, en parlez-vous régulièrement avec les autres joueurs français membres de cette équipe ?
Pas régulièrement, ça peut nous arriver d’évoquer cette rencontre qui est importante, mais qui est très lointaine, il y a encore énormément de choses qui peuvent se passer d’ici là. Pour le moment chacun est préoccupé par les différentes échéances qui arrivent, comme le tournoi de Roland-Garros et Wimbledon qui vont comme chaque année s’enchainer. Il a deux tournois du Grands Chelems à appréhender et à gérer de manière assez rapide, donc on aura le temps d’y penser en temps voulu.

Propos recueillis par E-A