Maria Sakkari: «Je suis convaincue que je retrouverai mon classement et mon tennis»

Maria Sakkari: «Je suis convaincue que je retrouverai mon classement et mon tennis»

2 juillet 2025 Non Par SoTennis

Après une saison 2024 particulièrement sombre, Maria Sakkari a pris, loin des courts, le temps d’investir sur son moi intérieur. Entre blessures et contre performances, l’ex-n°3 mondiale a, aussi, dû s’occuper de sa santé mentale, pour être aujourd’hui pleinement épanouie. Qualifiée pour le deuxième tour du tournoi de Wimbledon, la Grecque garde foi en elle et à son avenir au plus haut niveau.

Comment ressortez-vous de ce premier tour ?

C’était un très bon match, un très bon premier tour. Mes attentes étaient très basses, ce qui est une bonne chose. Ce n’était probablement pas le meilleur tennis que j’ai joué cette année, mais en même temps, une victoire est une victoire. Je suis très heureuse de pouvoir me donner une nouvelle chance de faire un bon match jeudi.

Désormais, comment négociez-vous avec vous-même pour remporter un match en acceptant de ne pas « bien jouer » ?

Ce n’est pas parfait, mais il y a la victoire. Peu importe, il faut rester sur cela. Par exemple, quand j’ai joué des demi-finales, des finales, je ne me souviens jamais d’avoir joué un match de premier tour incroyable, comme si j’avais joué un tennis de haut niveau. C’était le cas lorsque j’avais disputé la demi-finale à Roland-Garros où à l’US Open (ndlr : en 2021), le premier tour a été horrible. Mais, vous savez, mon niveau a commencé à s’améliorer. Mentalement, je suis au bon endroit, c’est tout ce qui compte.

Il y a quelques mois, vous avez évoqué votre santé mentale. À présent, maintenant, comment allez-vous ?

Je vais bien, je suis très heureuse. J’ai souvent dit à vos collègues lors de précédentes interviews que, malgré la baisse de mon classement, je suis plus heureuse aujourd’hui qu’à l’époque où j’étais au sommet de ma forme (ndlr : elle a atteint le troisième rang mondial le 21 mars 2022). J’ai une vie formidable en dehors du tennis. Je suis convaincue que je retrouverai mon classement et mon tennis. Et de belles choses vont arriver, alors tant mieux si cela répond à votre réponse.

Pour beaucoup d’athlètes, leur vie, c’est leur sport. Vous venez de dire que vous avez une vie formidable en dehors du tennis. Comment êtes-vous parvenue à trouver cet équilibre ?

Vous savez, notre sport est très différent. C’est très unique. Disons, quand on est footballeur, on voyage un peu, mais on a sa maison, son quartier général, on a un emploi du temps qu’on vous donne en début d’année et on sait quand et où on va jouer. Au tennis, on voyage tellement qu’on est rarement à la maison. C’est difficile d’avoir un loisir, une activité qu’on aime faire en voyage. Mais vous savez, pendant mon temps libre, quand je suis à la maison, j’aime passer du temps avec mes amis et ma famille, car je les vois rarement. Quand je voyage, j’aime explorer les villes, car je ne suis pas sûre d’y retourner après ma carrière.

Comment avez-vous trouvé la solution pour aller de l’avant ?

C’est être entouré des bonnes personnes, leur parler. Bien sûr, avec ma blessure (ndlr : à l’épaule, en 2024 elle met un terme à sa saison début octobre). Ces six mois ont été difficiles physiquement, mais mentalement, je pense que c’était formidable, car je me suis donnée la chance de vivre normalement. J’ai beaucoup vu mes amis, j’ai passé du temps avec eux. Je me suis sentie comme une autre pendant quelques mois et ça a été une bonne pause du tennis. J’ai l’impression d’avoir rechargé mes batteries pour les années à venir.

Êtes-vous une adepte de la méditation?

Je ne médite pas. Je fais beaucoup de la visualisation. Il m’arrive souvent de me parler à moi-même. Je lis, je fais des choses qui me détendent. Oui, c’est tout. Je fais désormais cela depuis quelques années.

Désormais, la santé mentale, notamment dans le sport, est un sujet. Depuis quelques années, les athlètes évoquent ce sujet avec authenticité. Que pensez-vous de cette libération de la parole ?

Je pense que c’est particulièrement vrai lorsque vous êtes sous le feu des projecteurs, pas seulement dans le tennis, et que vous réussissez dans quelque chose. D’être sur les réseaux sociaux n’aide pas vraiment. Vous êtes souvent critiqué. Quoi que vous fassiez, les gens vont poster des commentaires négatifs ou positifs. J’ai donc l’impression que tout le monde est concerné et c’est très difficile à gérer car, comme je l’ai mentionné dans mon cas, il était très important de m’entourer de bonnes personnes, et c’est, je pense, une très bonne solution au problème, c’est certain.

En avril dernier, vous aviez répondu à un influenceur tennis qui commentait votre classement et votre avenir. Quel est votre rapport aux réseaux sociaux ?

Eh bien, normal. Je dirais que ça ne m’affecte plus vraiment, cette négativité de la part de gens inconnus. Donc, si je lis quelque chose, ça va. Sinon, c’est encore mieux.

Vous avez choisi récemment de retravailler avec votre coach Tom Hill avec qui vous aviez atteint vos meilleurs résultats. Pourquoi avez-vous fait de nouveau appel à lui de retravailler avec lui ?

Tom me connaît mieux que quiconque. On a eu des succès incroyables. C’est quelqu’un de très proche de moi. C’était simple de retailler ensemble à nouveau. Je suis heureuse de l’avoir parmi nous. J’ai une super équipe. Je suis tellement heureuse d’avoir de bonnes personnes autour de moi, qui voyagent avec moi. C’est un gars formidable et un super coach.

Lundi, lors de sa conférence de presse d’après-match (défaite au 1er tour) Stefanos Tsitsipas a partagé son état d’esprit du moment. Il traverse actuellement une période difficile avec de nombreux doutes. Êtes-vous en contact avec lui? Avez-vous échangé avec lui ?

On se parle. Pour être honnête, je ne l’ai pas vue ces derniers temps. Je vais lui envoyer un message parce que je suis passée par là, je sais ce que ça fait. Je pense qu’il a besoin de prendre un peu plus de temps pour se défouler. Pour moi, c’est un champion incroyable, un joueur incroyable, et je suis convaincue qu’il va retrouver son niveau d’avant, c’est sûr !

Propos recueillis par E-A à Wimbledon