
Chloé Paquet : «Je suis ma propre bodyguard»
23 mai 2025En 2024, Chloé Paquet avait atteint le troisième tour à Roland-Garros et avait intégré pour la première fois de sa carrière le Top 100. À 31 ans, la Française, finaliste du récent Trophée Clarins, a reçu une invitation pour le tableau principal à Roland-Garros, où elle souhaite à nouveau revivre de riches émotions.
Caroline Garcia a annoncé la fin de sa carrière. Quelle a été votre réaction ?
Je connais Caroline depuis très longtemps. C’est une immense championne avec une carrière incroyable. Ça a été un exemple pour moi. J’ai toujours eu la chance de partager des moments avec elle, mais c’est vrai que c’était vraiment une autre dimension pour elle. Elle a atteint la 4ème place mondiale. J’ai eu la chance de faire une Fed Cup (Billie Jean Cup) avec elle, où elle avait gagné le Masters. C’est vrai qu’on a partagé pas mal de super moments. Elle a marqué l’histoire du tennis français. Ça a fait très bizarre qu’elle arrête.
Vous avez pu échanger avec elle lors de sa carrière ?
Un souvenir un peu marquant, ça a été ma première Fed Cup (ndlr : en novembre 2022). Elle était là, donc elle a été géniale avec moi. Tout au long de sa carrière, elle a toujours eu des petits conseils. On a partagé énormément d’entraînements ensemble. Même lors des deux dernières années, encore plus, parce que j’arrivais à faire les mêmes tournois qu’elle. Ça a été vraiment une chance de pouvoir partager des moments avec elle.
Comment abordez-vous ce tournoi de Roland-Garros ?
C’est vrai que l’année dernière, ça a été un super souvenir en atteignant le troisième tour. Mais encore une fois, j’aborde le tournoi de manière hyper positive. J’ai eu la chance d’avoir une nouvelle wild-card accordée par la Fédération française de tennis qui me fait confiance. C’est sûr que c’est un tournoi où je me sens chaque année hyper bien. Un peu comme tous les ans, je suis vraiment contente d’y être.
Avez-vous des attentes sur ce tournoi ?
Je n’ai pas d’attente, parce que je sais que ça va être incroyable. En plus, sur les dernières années, il y a ce groupe de supporters, Tribune Bleue, qui est vraiment incroyable et qui nous suit maintenant sur pas mal de tournois en dehors de Roland-Garros. Cette année, ils m’ont dit qu’ils étaient prêts, qu’ils étaient chauds. On l’a vu sur les qualifs qu’il y avait une énorme ambiance. Donc, j’ai vraiment hâte d’y être.
Le classement, parfois, pour certaines joueuses cela devient une obsession. Comment vous l’abordez ce classement ?
Ça l’est aussi. Je ne vais pas me mentir à moi-même. Je le regarde chaque semaine (ndlr : actuellement 119e). Je sais quand j’ai des points à défendre, quand j’ai des périodes où je peux monter au classement. Là, je sais que j’ai des points à défendre, mais je n’y pense pas trop sur cette semaine. C’est un événement particulier Roland-Garros, encore plus en tant que Française. Je connais le classement. Je sais que forcément, si je n’atteins pas le troisième tour, je vais perdre quelques places. Mais je sais que mon jeu est là. Normalement, sur les semaines à venir, ça devrait remonter.
La place des réseaux sociaux est aujourd’hui grande. Comment, comme athlète, vous gérez le fait d’être parfois directement abordée via ce canal ?
C’est moi qui gère mes réseaux sociaux. C’est vraiment un truc que j’aime bien faire. C’est moi qui vais poster. Je n’ai jamais demandé l’aide de quelqu’un. Franchement, j’ai vraiment beaucoup de chance parce que j’ai beaucoup de messages positifs.
Bien sûr, il y a ce côté des parieurs. Mais franchement, on le sait, on sait qu’on va avoir des messages d’insultes après les matchs. Mais ce sont des personnes que je ne connais pas. Je ne fais pas attention. Mais vraiment, je reçois énormément de messages positifs. C’est vraiment un côté que j’aime bien. J’aime bien passer du temps dessus.
L’organisation du tournoi a mis en place un outil, Bodyguard, qui a pour but de filtrer les commentaires haineux reçus en ligne par les joueurs sur leurs réseaux sociaux. Avez-vous utilisé cette application ?
Je n’ai pas utilisé cette application. C’est vrai que, dès que je termine un match, je vais sur mes réseaux et dès que je vois un commentaire négatif, je regarde à peine et je supprime direct, puis je bloque. Donc, au final, je suis ma propre Bodyguard.
Propos recueillis par E-A à Roland-Garros