Comment jouer sur terre battue

25 avril 2013 Non Par SoTennis

Il y a beaucoup de facteurs qui font que la terre battue est une surface aussi spéciale que exigeante. Tout d’abord le fait que la mobilité soit complètement différente, avec bien sûr la possibilité de faire des glissades. La glissade, c’est assez spécial. Le timing est très important. L’idée, c’est d’arriver en bout de glissade au moment de la frappe. Cela demande une certaine coordination qui, quand on n’a pas appris très jeune, est difficile à acquérir. Sampras, par exemple, ne maîtrisait absolument pas l’art de la glissade. Il continuait de glisser après avoir frappé. Donc, il perdait 1 mètre à l’aller, 1 mètre au retour. Agassi, lui, avait carrément choisi de ne pas glisser.

Autre élément important : la lenteur de la surface, qui induit des schémas tactiques très différents. “Impossible” de jouer en deux ou trois frappes. Il faut construire. On peut exploiter davantage les points faibles de l’adversaire. L’aspect tactique revêt donc plus d’importance. La base, c’est de jouer beaucoup croisé. Si on joue long de ligne, il faut que le coup soit déterminant. En effet, le problème du coup long de ligne est qu’il ouvre la partie du court opposé. Or, sur terre, l’adversaire a plus de temps pour arriver sur la balle et donc pour s’engouffrer dans cette partie libre du court.

Troisième aspect, on peut beaucoup mieux exploiter les effets : la terre les accentue. Le lift rebondit plus haut, le slice plus bas. Le “kick” et même les effets rétros fonctionnent aussi parfaitement. Pour maîtriser ces effets-là, il faut avoir une technique adaptée. Si vous n’êtes pas capables de “gratter” la balle, vous ne serez pas capable de trouver des angles : à partir de là, ça devient très dur de mettre l’adversaire hors de portée. Pour maîtriser tous ces aspects, il faut être très fort physiquement. Cela reste la qualité de base pour être un bon terrien, et ce physique doit être au service d’une technique adaptée.

La terre battue nécessite une préparation physique importante et spécifique. Au début, il y a des “sensations” physiques à retrouver. Le jeu de jambes sur terre battue est très particulier. Les déplacements ne sont pas les mêmes, les appuis non plus et puis, bien sûr, il faut réapprendre à maîtriser la glissade. Cela ne peut se faire qu’en jouant. Ce qui est qui est important c’est que le joueur ait la “caisse” nécessaire pour tenir tout un match, où les échanges sont plus longs, et souvent plus éprouvants. Il est nécessaire d’effectuer du travail d’intermittence, sous forme de course, de vélo, de musculation ou même d’exercices plus spécifiques, avec des medecine-ball, des impulsions, etc. Le but est de mettre beaucoup d’intensité sur le plan cardio-vasculaire.

Il peut s’avérer bon d’effectuer également une préparation physique “intégrée”, en combinant des situations d’entraînement physique et des situations d’entraînement tennis. Par exemple : le joueur alterne des séries de fractionnés de 20s d’effort/20s de récupération, puis prend sa raquette et fait la même série au panier.

A côté de ça, il y a un travail de renforcement et de souplesse : sur terre battue, certains muscles sont davantage sollicités, comme les adducteurs ou les ischio-jambiers. Pour être un bon terrien, il faut un physique relativement équilibré. Etre puissant, mais pas trop lourd car il faut être capable de taper fort, courir vite et courir longtemps.