Génération Rafa

Génération Rafa

1 juin 2022 Non Par SoTennis

À 19 ans, Raphaël Dabadie a déjà bien roulé sa bosse. Cet étudiant niçois, fan de Rafael Nadal, gère la fanpage Instagram (rafaelnadal__) du Majorquin la plus suivie au monde. De quoi rentrer en contact avec son idole et ses proches et voir le court de sa vie changée.

Qu’est-ce qui vous a fait vous intéresser à Rafa ?

Forcément, lorsqu’on est Français, il y a Roland-Garros à la télévision. Voir Rafa gagner ce tournoi chaque année, cela m’a orienté vers lui, comme beaucoup d’enfants. Il a quelque chose en plus. Ce qu’il dégage, son charisme, son agressivité dans son jeu, cela m’a plu. Le fait qu’il se prénomme Rafael et moi aussi, mais avec une autre orthographe, cela m’a plu. Je suis aussi gaucher, mais je joue de la main droite, l’inverse de lui. D’ailleurs, sur ce point, je n’ai aucune explication à cela.

À partir de quelle année avez-vous commencé à le suivre ?

En 2012. J’étais allé voir les qualifications du Masters 1000 de Monte-Carlo et j’avais pu assister à l’un de ses entraînements. C’était incroyable. Au début, j’ai d’abord entendu sa frappe, avant de le voir. Cela me semblait irréel. Ensuite, la première fois que j’ai pu le voir disputer un match officiel, fut la finale de ce tournoi à Monaco en 2013 (ndlr : défaite contre Novak Djokovic), j’avais à ce moment-là 11 ans. Chaque fois que je peux le voir cela, reste particulier.

Vous êtes également connu, depuis neuf ans, sur Instagram pour votre compte dédié à Rafa (rafaelnadal__). Comment un enfant de 11 ans se lance-t-il comme cela sur les réseaux sociaux ?

Au début, je voulais juste partager des photos, les résultats, rencontrer d’autres fans. D’année en année, j’ai gagné en abonnés et j’ai fait des rencontres qui m’ont permis de faire grandir mon compte à chaque fois. J’ai aimé cette interaction avec d’autres fans de Rafa. Depuis, je continue et j’essaie de poster tous les jours. Neuf ans plus tard le compte réuni plus de 245 000 abonnés.

Vous évoquez des rencontres entre fans. Comment cela se passe concrètement et quel est l’état d’esprit entre vous ?

L’état d’esprit est très bon. Parfois, sur les réseaux, cela peut se crisper concernant les rivalités avec les autres joueurs, mais en tant que représentant de fanpage on se doit de rester respectueux. Il y a parfois le cas des fans d’autres joueurs qui s’abonnent au compte Instagram dédié à Rafa. On tisse ainsi des liens avec des personnes que l’on n’aurait jamais rencontrées sans ces réseaux sociaux. On peut faire des rencontres qui peuvent changer une vie, comme moi avec Antonio de l’académie.

Lorsqu’on est fan de Rafa un passage « obligé » est son académie de tennis à Manacor. Est-ce que vous vous y êtes rendu ?

Je m’y suis rendu la première fois en 2020, pour mes 18 ans, où j’ai pu rencontrer Rafa, en privé, grâce à un membre de l’académie. Fin août 2021, j’ai eu l’opportunité de devenir, agent de l’académie. Lors de mon dernier voyage à l’académie, sur place, j’ai fait pas mal de pub pour l’académie via mon compte Instagram. Pour me remercier, le directeur de la communication de l’académie Antonio Arenas Ortiz, m’a contacté et m’a proposé de m’intégrer à l’équipe d’agents de l’académie. Un job qui consiste à, entre autres, promouvoir l’académie. J’ai toute la documentation et les informations nécessaires relatives à l’académie que je peux fournir aux fans. J’ai également un code promo que les fans peuvent utiliser pour réserver un séjour. Son utilisation permet de bénéficier d’une réduction. J’ai vraiment adoré cette académie. Depuis, j’y retourne chaque été.

Comment décririez-vous cette académie ?

C’est familial. C’est le premier mot qui me vient à l’esprit. C’est exactement comme Rafa. Tout le monde est bien reçu et personne n’est au-dessus des autres. Par exemple même les juniors qui sont très forts et qui gagnent des Grands Chelems, ils respectent tout le monde. Il y a du respect et de l’entraide. La discipline et l’exigence sont grandes. La pyramide des valeurs met en avant ces principes, d’exigence de respect qui ont été inculqués à Rafa, par entre autres, Toni. Non seulement il y a toutes les infrastructures pour jouer et évoluer. Il y a des coachs qui se donnent à fond et des joueurs très respectueux qui ont la modestie de travailler au quotidien et peu importe le résultat.

Vous êtes également présent sur Twitter où vous êtes aussi actif. En ayant un contact « privilégié » avec l’académie de Rafa, vous pouvez avoir accès à certaines informations que vous pouvez être amené à communiquer. Est-ce que cela vous a joué, parfois, des tours ?

Maintenant, j’essaie de filtrer, mais j’ai déjà eu des « problèmes ». J’ai commencé à partager des news concernant Rafa, que l’on me donne en interne, depuis un an. Pas des news sensibles, mais des informations qui me paraissait importantes pour les fans. Comme en début d’année, lorsque j’ai annoncé que Rafa jouerait en Australie et qu’il commencerait par l’ATP 250 de Melbourne. Indirectement, on m’a dit qu’il fallait que j’arrête. J’ai compris le message. Je reste disons plus sage au sujet des informations. Pour l’Australie, c’était pour rassurer les fans qui faisaient le voyage jusqu’à là-bas. Je comprends que la divulgation a pu gêner, mais tout va bien.

Vous êtes actuellement étudiant. Quand est-ce que vous trouver le temps pour animer vos réseaux sociaux ?

C’est difficile. La plupart du temps, c’est dans les transports en commun que je fais les posts et tout cela. Dernièrement, j’ai passé mes concours et c’était compliqué de suivre Rafa. Pour venir à Roland-Garros, j’avais programmé depuis longtemps un week-end off . J’ai très peu de temps pour regarder les matchs de Rafa et je n’en regarde jamais un sans travailler en même temps.

Pourquoi ?

Parfois, c’est parce que je suis trop stressé, mais lors de Roland-Garros , il fallait travailler en même temps. Je ne pouvais pas me permettre de me poser deux heures et de me dire : « Je vais regarder Rafa tranquille. »

Comment voyez-vous les choses une fois la carrière de Rafa terminée par rapport à ce compte Instagram et vos autres activités ?

JJ’aimerais continuer à promouvoir l’académie via ce compte. Je ne suis pas sûr de ce que je vais faire une fois qu’il aura pris sa retraite. Ce qui est sûr, c’est que je ne vais pas commencer une fan page sur un autre joueur. Ce que j’ai senti avec Rafa, c’était unique, mais j’aimerais rester autour de l’académie et continuer à promouvoir cet endroit qui est pour moi le meilleur endroit pour jouer au tennis. J’espère que Rafa aura encore deux trois années devant lui.

Concernant votre avenir professionnel, ambitionnez-vous toujours d’être ingénieur ?

Lorsque j’ai commencé la prépa, je voulais devenir ingénieur dans le domaine spatial. Mon choix a évolué au cours de ces deux dernières années de prépa durant lesquelles j’ai rencontré pas mal de joueurs. Cela m’a donné envie de connaître ce monde du tennis encore plus. Devenir agent de l’académie reste plaisant. Le contact avec les joueurs organiser des projets tout ça. Pourquoi pas dans l’avenir, développer ça et devenir agent d’un joueur.

Propos recueillis par E-A à Roland-Garros