Craig Tiley : «Ma principale préoccupation? Les joueuses et les joueurs»
11 janvier 2016Qu’il est loin le temps où l’Open d’Australie était boudé par les cadors du circuit professionnel. Aujourd’hui, “l’Happy Slam” comme il est surnommé, a su parfaitement, avec audace et avant-gardisme, améliorer ses installations et sa communication, pour être aujourd’hui le seul tournoi du Grand Chelem, à posséder trois courts avec un toit rétractable. Craig Tiley, directeur du tournoi et de Tennis Australia (fédération australienne de tennis) évoque ces changements et ses ambitions, pour amener les passionnés de tennis encore plus près de l’action.
Avec la nouvelle configuration du Margaret Court, l’Open d’Australie possède désormais trois courts avec un toit rétractable. Désormais le tournoi est à l’abri de la pluie et de la chaleur…
Nous avons le privilège d’être le seul tournoi du Grand Chelem à posséder trois courts avec un toit rétractable. De plus, nous améliorons en permanence nos installations afin d’accueillir au mieux les joueurs et les fans. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement de l’État de Victoria, concernant le réaménagement du stade et de l’enceinte de Melbourne Park, qui est l’un des endroits les plus appréciés au monde.
«Roger Federer décrit l’Open d’Australie comme l’Happy Slam»
En 2014, malgré la canicule qui a sévi à Melbourne Park, la plupart des matchs avaient eu lieu. Pouvez-vous nous décrire les nouvelles règles à propos des fortes chaleurs durant l’Open d’Australie?
Nous savons tous qu’il peut faire très chaud à Melbourne, mais lors de l’édition 2014 nous avons eu quatre jours de températures extrêmes, ce qui était un événement inhabituel. Cette année, nous avons mis à jour notre politique, et nous sommes le seul tournoi dans le monde avec une politique de chaleur. Il était important également de clarifier le processus de communication avec les joueurs et les spectateurs. L’application de cette règle est toujours mise en œuvre à la discrétion de l’arbitre, en tenant compte des prévisions, en particulier lorsque la température ambiante dépasse 40 degrés Celsius, et lorsque l’indice de lecture de la température à la WBG (ndlr: Wet Bulb Globe) dépasse 32,5.
L’Open d’Australien est la première levée du Grand Chelem de l’année. Comment décrivez-vous l’esprit qui y règne?
Roger Federer décrit l’Open d’Australie comme « l’Happy Slam », qui est une description parfaite. Il y a une véritable atmosphère festive à Melbourne, la ville est en osmose avec ce tournoi. Tout le monde aime être de la partie, les joueurs, les fans… L’Open d’Australie reste le plus grand événement sportif au monde au mois de janvier.
«L’avenir de notre sport dépend de nos athlètes, les “stars du show”»
Désormais avec les réseaux sociaux, il est plus simple de partager cet esprit de l’Open d’Australie avec les passionnés de tennis. Comment utilisez-vous ces outils dans votre stratégie de communication?
Notre présence sur les réseaux sociaux a une énorme portée, avec un public très international. Nous sommes reconnus comme étant très innovants sur le plan des réseaux sociaux, que nous utilisons beaucoup, avant, pendant et après l’Open d’Australie, pour partager avec les fans l’expérience de cet événement. Les joueuses et les joueurs jouant ce tournoi, ont des fans partout dans le monde, il est extrêmement important de s’engager avec eux, afin qu’ils participent au tournoi, soit en le regardant à la télévision, soit en le suivant sur Internet, et cela partout dans le monde.
Comme directeur du tournoi de l’Open d’Australie quelles sont vos principales missions durant la quinzaine?
Comme toujours mes principales préoccupations se portent vers les joueurs, pour leur donner la meilleure expérience possible. Ils aiment venir à Melbourne pour l’Open d’Australie, et ils sont les vedettes du spectacle. Notre premier souhait pour l’Open d’Australie 2016 est d’amener nos fans encore plus près de l’action. Nous l’avons fait en nous engageant de plus en plus sur les médias sociaux, en proposant pour les fans des zones spécifiques dans l’enceinte du stade, où il est possible d’entrevoir les coulisses du tournoi. J’ai également l’opportunité de rencontrer les autres directeurs des tournois du Grand Chelem. Ce sont des occasions importantes pour partager certaines informations.
Il y a quelques mois, vous avez annoncé une nouvelle augmentation du prize money de l’Open d’Australie en particulier lors des premiers tours. Sur ce sujet n’y a-t-il pas une “course à l’échalote” avec Roland-Garros, Wimbledon et l’US Open?
Nous sommes fiers d’avoir ouvert la voie à l’augmentation du prize money, dans l’intérêt des joueurs. En l’espace de 10 ans la dotation de l’Open d’Australie a doublé, passant de 20 millions de dollars AUD (soit plus de 14 millions d’euros) à 44 millions de dollars AUD en 2016 (soit plus de 28 millions d’euros). L’avenir de notre sport dépend de nos athlètes, les “stars du show”. Ils méritent d’être rémunérés en conséquence, et d’avoir la possibilité de mener une vie décente hors des courts de tennis.
Propos recueillis pas EA