Lucas Pouille : «Je suis fier de ce que j’ai fait sur ce tournoi»

Lucas Pouille : «Je suis fier de ce que j’ai fait sur ce tournoi»

31 mai 2023 Non Par SoTennis

Lucas Pouille s’est incliné au deuxième tour de Roland-Garros. Mercredi, le Français, issu des qualifications, a été battu par la Britannique Cameron Norrie, tête de série n°14, en trois sets (6-1, 6-3, 6-3).

Pouvez-vous nous dire ce que vous avez pensé du match ? Vous avez vraiment fait des efforts à la fin. Vous avez failli revenir ?

Oui, cela m’a pris un peu de temps pour m’adapter aux conditions. Le Lenglen est différent du court 14. Donc il m’a fallu un peu de temps.
Mais effectivement, on a eu une sacrée bataille. Cameron a bien joué. Il faut que je me remette au travail, et que je travaille dur pour revenir à ce niveau. J’ai vu aujourd’hui ce sur quoi je dois continuer à travailler. C’est bon à savoir.

Qu’avez-vous pensé de la balle qui n’a peut-être pas rebondi, ou qui a peut-être rebondi 2 fois, lors du troisième set ?

Il faut que je voie la vidéo. Pour moi, j’étais quasiment sûr qu’elle avait rebondi 2 fois. Mais il n’y a rien à dire. Cela s’est produit, on ne peut pas changer les choses. Et si l’arbitre a fait une erreur, elle a fait une erreur. Il n’y a rien d’autre à dire. .

Toujours sur la même chose, est-ce que Cameron Norrie aurait dû avoir obligation de signaler ce double rebond ?

Non. Il n’y a pas d’obligation. Quand tu cours sur la balle, tu la frappes, parfois tu ne sais pas si elle a rebondi 2 fois ou pas. Moi je dis qu’elle l’a fait, mais peut-être que ce n’est pas le cas. Il faudra voir la vidéo. Mais la seule chose, c’est qu’aujourd’hui, il y a tellement de manières de vérifier, sur l’écran, puisqu’ils l’ont, paraît-il, montré à la télé. On peut le vérifier tout de suite.
Le seul problème que je vois à cela, c’est que c’est OK de faire une erreur, mais pour les joueurs aussi, on a le droit de faire une erreur. Quand on sent la tension du set, et que l’on casse une raquette, on ne doit pas être sanctionné par une amende de 10 000 € ou 15 000 €. C’est la même chose pour l’arbitre. Je ne suis pas sûr que si elle a fait une erreur, elle ait une amende de 15 000 €. Il faut arrêter de penser que les joueurs sont des robots. Tout le monde peut faire des erreurs. Mais il faut arrêter d’emmerder tout le monde en donnant des amendes, comme si c’étaient des cadeaux de Noël. .

Vous êtes l’un des quelques joueurs qui a parlé de cela au cours des dernières semaines, ce manque de responsabilité des arbitres. Est-ce que c’est quelque chose dont les joueurs parlent ?

Pas vraiment. Cela fait longtemps que je ne suis pas allé au vestiaire, donc je ne sais pas de quoi ils parlent. Mais à mon sens, ce n’est pas juste. On ressent tellement d’émotions sur le court, on ne peut pas tout contrôler. Si on rate un coup droit, au 5ème set, à 30-0, quand on est épuisé et que par erreur, on ne contrôle pas sa raquette, est-ce que cela vaut 15 000 € d’amende ? Je ne suis pas sûr. Mais pour un arbitre, il n’y a pas de conséquences. OK, elle a fait une erreur. Peut-être que cela a changé le cours du match. Elle sera quand même dans la chaise d’arbitre le lendemain. Tout le monde fait des erreurs. Ils font des erreurs, nous, on fait des erreurs, parfois on pense que la balle était bonne, alors qu’elle était dehors. On n’a pas toujours raison. Mais en fin de compte, il faut juste comprendre que ni nous ni eux ne sont des robots.
Pour moi, ce double rebond, avec toutes les caméras qu’il y a sur le court, aurait dû pouvoir être vérifié facilement tout de suite.

Que retirez-vous de ce Roland-Garros ? Vous avez remis un pied dans le grand monde. Qu’est-ce qui vous manque encore pour mettre le deuxième définitivement ?

Je pense, de continuer à jouer des matchs à ce niveau, de rejouer des matchs à ce niveau, à cette intensité. Aujourd’hui, Cameron, c’est un joueur qui rate très peu, qui est très solide, qui appuie sur les progrès qu’il reste à faire. Mais après 5 matchs ici, cela me donne de la confiance. Je suis très content. Si en rentrant des États-Unis, il y a plusieurs semaines, on m’avait dit : tu te qualifieras, tu passeras un tour et tu seras au deuxième tour sur le Lenglen, honnêtement j’aurais signé. Vu le niveau que j’avais là-bas, et ce que je n’arrivais pas à mettre en place… Il ne faut pas tout mettre à la poubelle.
Il y a de la déception ce soir, c’est normal, après une défaite, on veut toujours plus. Mais je suis fier des efforts que j’ai faits ces dernières semaines. Je suis fier de ce que j’ai fait sur ce tournoi. Je suis très content des émotions que j’ai pu vivre, avec le public, et pendant ce tournoi.
Cela me donne envie de retourner à l’entraînement, de travailler encore plus dur, et d’essayer de revenir le plus rapidement possible sur ce genre de tournoi.

Vous évoquez de ta tournée aux États-Unis qui n’avait pas été évidente. Là, vous avez joué dans des conditions avec un public à fond derrière vous, avec beaucoup de monde, des médias, du public. Vous sentez-vous prêt à repartir à nouveau un peu dans l’anonymat du circuit secondaire, dans des conditions moins bonnes, sans tous ces fans derrière vous ?

Oui, de toute façon, il n’y a pas le choix, et je suis au clair avec cela. De regoûter à ça, cela me donne encore plus envie d’y aller, d’essayer d’en sortir le plus rapidement possible, et de faire tous les efforts pour. Mais je suis très au clair sur le fait de repartir en Challenger, et de devoir batailler. Chaque joueur a faim, chaque joueur a envie de gagner. Moi, je suis prêt à donner 400 % jusqu’à la fin de l’année, pour essayer d’atteindre le classement le plus haut possible, et atteindre l’objectif qui est d’être dans le tableau en Australie.

Propos recueillis par E-A à Roland-Garros