Novak Djokovic : «Dans ma tête, Roland-Garros est présent tous les jours»

Novak Djokovic : «Dans ma tête, Roland-Garros est présent tous les jours»

9 avril 2023 Non Par SoTennis

Eloigné du circuit depuis début mars, Novak Djokovic lance sa saison sur terre battue au Masters 1000 de Monte-Carlo. Le n°1 mondial, particulièrement affûté, reste prudent quant à son entrée en lice sur le Rocher. Lui qui pense, déjà, à Roland-Garros.

Vous n’avez plus joué depuis le 3 mars dernier. Comment gérez-vous ces périodes sans match ?

J’ai l’habitude de ne pas jouer durant de longues périodes ces dernières années… (sourires) Mais c’est comme ça. Je me suis plus entraîné sur terre battue, ce qui est positif. Je n’ai pas eu beaucoup de succès à Monaco ces trois dernières années, j’espère que je vais mieux démarrer cette année. D’après mon expérience et ma carrière sur terre battue, je peux dire que les deux premiers matches sur cette surface sont les plus importants pour moi, car il est très difficile de bien démarrer.

Ces longues pauses peuvent-elles vous servir pour vous préserver physiquement et maintenir votre motivation ?

Les choses ne sont plus les mêmes qu’il y a dix ans en ce qui concerne la quantité d’énergie vitale dont je dispose pour disputer autant de tournois que les autres jeunes joueurs. Bien sûr, je choisis les événements où je veux être le plus performant, et ça concerne les tournois du Grand Chelem, cela n’est pas un secret. Et dans ma tête, Roland-Garros est présent tous les jours. Certaines pauses sont prévues dans mon calendrier. Lorsqu’elles sont volontaires, c’est mieux (sourire). Mais j’ai déjà eu un certain nombre de matches officiels cette année. Par rapport à l’année dernière, la situation est tout à fait différente. J’ai l’impression d’avoir suffisamment de matches dans les jambes.

Vous semblez être plus musclé. Est-ce une fausse impression ?

Je le prends comme un compliment (sourire). J’ai travaillé sur ma force physique, et sur les autres aspects de la préparation physique, qui comprennent bien sûr la vitesse, l’endurance, l’équilibre et la coordination. C’est donc un équilibre délicat entre les choses, mais je pense que c’est un autre aspect positif du fait de ne pas participer à toutes les compétitions hebdomadaires : on peut construire sur ce dont on a besoin.

Y a-t-il des différences quand on joue un tournoi sans Rafael Nadal ?

C’est une perte pour le tournoi et pour le tennis en général, parce qu’il est ce qu’il est, de loin le joueur sur terre battue le plus titré de tous les temps. Mais d’un autre côté, je pense que c’est une opportunité pour nous tous, lorsqu’il n’est pas là, d’essayer d’aller loin et de remporter un titre.

Après ce qui s’est passé, notamment à Indian Wells, considérez-vous Carlos Alcaraz comme la principale menace ?

Il est certain que la façon dont il a joué récemment, mais aussi depuis un an et demi, a fait de lui l’un des meilleurs joueurs du monde, quelle que soit la surface. Il a prouvé qu’il pouvait gagner un Grand Chelem. Il l’a gagné sur dur alors que la plupart des gens pensaient qu’il remporterait son premier sur terre battue. Cela montre à quel point il est un joueur complet. Je pense qu’il a une excellente mentalité, un esprit combatif, qu’il pousse toujours fort, qu’il prend du temps à son adversaire, et je pense qu’il s’adapte bien à chaque adversaire tactiquement. C’est un joueur très, très complet. C’est incroyable pour notre sport d’avoir un champion comme lui. Et il est si jeune… C’est aussi rafraîchissant d’avoir une autre grande rivalité qui passionne les gens, celle qui l’oppose à Jannik Sinner. Nous avons assisté à des matches passionnants entre eux à Indian Wells et à Miami. Je suis sûr que ces deux gars, ainsi que Holger Rune seront les leaders. C’est peut-être le prochain Big 3.

Propos recueillis par E-A