Rafael Nadal: «C’est 100 % humain de se questionner»

Rafael Nadal: «C’est 100 % humain de se questionner»

31 décembre 2023 Non Par SoTennis

Avant son entrée en lice en simple, au tournoi ATP 250 de Brisbane, Rafael Nadal était ce dimanche de passage en conférence de presse. Le Majorquin, qui s’est incliné en double, avec son ami et co-entraîneur Marc Lopez, a évoqué son état d’esprit du moments et les doutes qu’il a eus durant sa longue période loin du circuit professionel.

Vous avez déjà dit que 2024 serait peut-être votre dernière saison, est-ce que c’est la dernière fois que vous jouez en Australie ?

Le problème quand on dit que c’est ma dernière saison, c’est que je ne peux pas prédire à 100 % ce qui va se passer dans le futur. C’est évident qu’il y a de fortes chances que ce soit ma dernière tournée en Australie. Mais si je suis là l’an prochain, ne me dîtes pas que j’avais dit que ce serait ma dernière (sourire). C’est juste hautement probable. Je ne sais pas comment vont se passer les six prochains mois. Je ne sais pas si mon corps va me permettre de profiter du tennis autant que je l’ai fait les 20 dernières années. S’il me permettra d’être compétitif, pas dans le sens de gagner les tournois les plus importants mais de la manière qui me rend heureux : sentir que je peux entrer sur le court et rivaliser avec n’importe qui. Peu importe à la fin de la journée si j’ai gagné ou si j’ai perdu. Si j’ai réussi à avoir cette sensation…

Samedi, vous vous êtes entraîné avec Andy Murray. Il vous a trouvé très en forme. Et vous, comment vous sentez-vous ?

Si vous demandez à mes collègues, ils ne vont pas venir ici et dire que Rafa est un désastre (sourire). Ce qu’ils disent n’a pas beaucoup de valeur parce que, dans leur position, je ferais comme eux et je ne dirais pas de choses négatives sur un collègue. Si on prend les choses de manière réaliste, je suis heureux de la façon dont je m’entraîne. Bien sûr, je n’ai pas les attentes que j’ai eues par le passé. Cela fait un an (qu’il n’a pas joué un match en compétition), j’ai eu une opération et je n’ai pas eu beaucoup de temps pour atteindre un niveau décent. Pour moi, la suite est un peu imprévisible. En ce qui concerne la façon dont les choses vont se passer en compétition, c’est très difficile à dire.

À quel point la compétition vous a-t-elle manqué ?

La compétition ne m’a pas manqué parce que, pendant tout ce temps, mon corps n’était pas prêt. Quand vous vous sentez aussi mal, la compétition ne peut pas vous manquer. Ce qui me manquait, c’était d’être en bonne santé, de me réveiller, de ne pas avoir mal, avoir la chance d’avoir une vie normale. Me sentir prêt pour la compétition m’a manqué. Quand j’ai commencé à me sentir prêt, comme maintenant, bien sûr que j’ai été impatient de revenir et de reprendre la compétition. C’est quelque chose que j’aime. Si je n’avais pas la détermination et la passion, je ne serais pas là.

Durant cette longue absence avez-vous pensé à la retraite ?

Si j’ai pensé à la retraite pendant cette période ? Bien sûr que oui. J’ai dû traverser beaucoup de choses pour être de retour. C’est 100 % humain de se questionner. Est-ce que ça a du sens de faire tout ça à 37 ans, sachant qu’il y a une possibilité pour que je ne revienne pas de la manière dont j’ai envie de revenir ? À un moment donné, j’ai décidé de continuer. Je sais que ça peut être un processus douloureux de faire les choses sans savoir comment ça va tourner. Voilà où nous en sommes. Je ne sais pas ce qui va se passer. La seule chose dont je suis heureux, c’est de pouvoir revenir sur le circuit professionnel.

Propos recueillis par E-A