Rafael Nadal: «Je vais tout faire pour pouvoir jouer à Paris»
24 avril 2024Avec franchise, Rafael Nadal a évoqué sa condition physique du moment. Mercredi, lors de la journée des médias au Masters 1000 de Madrid, le Majorquin ne s’est pas montré d’un très grand optimisme quant à ses sensations actuelles.
Malgré vos difficultés physiques, réussissez-vous à prendre du plaisir durant cette période ?
À certains moments oui, à d’autres non. La joie et le plaisir ne sont pas tout le temps là. Par moments, je prends du plaisir à être sur le court, à m’entraîner à nouveau avec les meilleurs joueurs, je me sens plus ou moins compétitif. À d’autres moments, je me sens limité. C’est difficile. Les sensations à l’entraînement n’ont pas été parfaites. J’adorerais dire : “Je suis ici, je joue suffisamment bien, même si c’est ma dernière fois ici, je vais donner le maximum pour réussir le meilleur résultat possible.” Malheureusement, aujourd’hui, je ne peux pas dire ça. Ce que je peux dire, et qui est aussi très important, c’est que je serai sur le court demain (jeudi). Il y a quelques semaines, je ne savais pas si je serais capable de rejouer sur le circuit professionnel. Aujourd’hui, je joue. Bien sûr, ce n’est pas parfait, mais au moins je joue et je peux prendre du plaisir dans les quelques tournois qu’il me reste. Il y a de l’émotion. Je profite de pouvoir, probablement, dire au revoir sur le court.
Est-ce la dernière fois que vous jouez ce tournoi ?
Oui, je crois que oui.
Quels sont vos objectifs ici à Madrid ? Et sont-ils différents de ceux de la semaine dernière à Barcelone ?
Non, malheureusement, ce n’est pas différent. L’objectif est d’être sur le court et de profiter le plus longtemps possible. De terminer le tournoi “en vie”, au niveau de mes soucis physiques. Profiter de pouvoir jouer une fois de plus sur le circuit professionnel, ici à Madrid, un endroit qui m’a tout donné en termes de soutien. On va voir. Je l’ai souvent dit mais c’est la réalité, dans le sport, tout peut changer très rapidement. Si je ne suis pas là pour essayer d’atteindre ce changement, c’est certain que ce changement ne se produira pas. Je suis là pour me donner une chance. Si la situation s’améliore, si mes sensations physiques s’améliorent, je dois être prêt. Je ne serai pas prêt si je suis à la maison. Je ne perds pas espoir. J’accepte la situation actuelle. Ce ne sera peut-être pas la même dans quelques semaines. Je vais continuer à travailler pour me donner la possibilité d’être prêt si ce changement se produit. Je ne dirais sans doute pas ça en conférence de presse si je n’avais pas bientôt 38 ans (sourire).
Vous évoquez des limites. Sont-elles liées à vos soucis physiques ou au manque de compétition et de rythme ?
Non, je frappe plutôt bien la balle. Ce sont plus des limites physiques, au niveau du corps. J’ai traversé beaucoup de choses ces deux dernières années donc les sensations ne sont pas suffisamment bonnes pour que je puisse jouer libéré. Ça ne me permet pas de jouer comme je l’aimerais. Je ne peux pas dire autre chose, ce serait mentir.
Roland-Garros démarre dans un mois. Êtes-vous confiant sur le fait de jouer à Paris ?
Je ne sais pas ce qui va se passer les prochaines semaines. Je vais tout faire pour pouvoir jouer à Paris. Et si ce n’est pas possible, ce n’est pas possible. Si j’arrive à Paris en me sentant comme je me sens aujourd’hui, je ne jouerai pas. Et si jamais je ne peux pas jouer Roland-Garros, le tournoi le plus important de ma carrière, ça ne s’arrêtera pas là. J’ai d’autres objectifs, comme les Jeux Olympiques. Je suis un compétiteur et, dans mon esprit, c’est difficile de jouer sans pouvoir donner mon maximum. Ce qui m’a le plus plu, au cours de ma carrière, au-delà de gagner, c’est de lutter. Je veux toujours sortir du court avec le sentiment d’avoir fait tout ce qui était en mon pouvoir pour que les choses se passent bien. Je suis très rarement rentré chez moi en me disant que ça n’avait pas été le cas.
Propos recueillis par E-A