Roland-Garros, toute une histoire

3 juin 2016 Non Par SoTennis

Passionné de sport et de tennis? Dingue du tournoi de Roland-Garros? Précipitez-vous immédiatement vous procurer le livre Roland-Garros toute une histoire (aux éditions Ramsay). Son auteur, Félicien Taris, évoque avec toute l’enthousiasme qui le caractérise, un ouvrage qui retrace l’histoire d’un tournoi unique, le tout avec pléthore d’anecdotes et de photos inédites.

Roland-Garros toute une histoire, un livre préfacé par Jean Gachassin.

Roland-Garros toute une histoire, un livre préfacé par Jean Gachassin.

Comment ce livre est-il né ?
Grâce à une rencontre avec un passionné, Jean Gachassin, président de La Fédération française de tennis. Après avoir écrit trois livres (sur le rugby), France Télévisions m’avait commandé l’adaptation de l’un de mes livres, pour un documentaire, le Crunch, qui a été diffusé le 19 mars dernier sur France 2. Dans ce film j’ai interviewé Jean Gachassin, en tant qu’ancien international de rugby à XV. À la fin de cette interview, après m’avoir très gentiment félicité de la qualité de mes précédents ouvrages, il m’a soufflé l’idée d’écrire un livre grand public sur Roland-Garros. Je l’ai alors pris au mot, avec comme principale ambition de narrer tout cela avec un ton de passionné. Voilà comment est né Roland-Garros toute une histoire.

Comment avez-vous procédé pour sélectionner les histoires et les anecdotes qui sont présentes dans ce livre?
J’ai tout de suite essayé de trouver un point d’ancrage. Je commence très souvent mes livres ou mes films par l’histoire de… Pour Roland-Garros toute une histoire, j’ai essayé de trouver comment ce stade a vu le jour, pourquoi, le but, les conséquences… La plupart des spectateurs ne savent pas que ce stade a été créé spécialement pour les Mousquetaires (René Lacoste, Jacques Brugnon, Henri Cochet et Jean Borotra) à la suite de leur victoire en Coupe Davis, en 1927 à Philadelphie, un exploit à l’époque. L’année d’après, pour recevoir les Américains, il fallait un stade. Tout cela m’a intéressé, car c’est avant tout une histoire d’hommes. Je suis parti de tout cela pour raconter l’histoire de Roland-Garros en visitant les différentes époques, tout en ayant à l’esprit les souvenirs de mes grands-parents, de mes parents et les miens pour construire les différents chapitres. J’ai effectué également un long travail de recherche et je me suis appuyé sur différents écrits.

Vous êtes vous fait aider pour construire la matrice de ce livre?
Pour le choix des photos, la Fédération française de tennis m’a beaucoup aidé. La FFT a la chance d’avoir un patrimoine de photos unique au monde. Avec Michaël Guittard, Chargé des collections et de la médiation culturelle à la FFT, nous avons retrouvé de belles photos qui sont présentes dans le livre. En voyant ces photos, j’ai eu envie de raconter les histoires qui se cachaient derrière ces clichés. J’ai eu le soutien aussi de mon ami Laurent Dupré (journaliste), qui est un passionné de tennis et qui collabore sur tous mes livres, qui m’a apporté sa science du jeu des résultats et des anecdotes. Je me suis beaucoup appuyé sur lui. Je n’invente rien, je raconte une histoire que l’on m’a racontée mais que j’ai évidemment vérifiée ! Ce livre a vraiment une particularité, d’être simple et qui parle à tout le monde.

Roland-Garros toute une histoire revient sur l’évolution du stade et de sa superficie. Après la rédaction de ce livre quel regard portez-vous sur toute cette évolution?
Roland-Garros fait partie du patrimoine français. Je viens de province, des Landes et lorsque je me retrouve là, je me dis que j’ai la chance d’être dans un lieu unique au monde et de pouvoir avoir accès à ses coulisses c’est fantastique. Cette extension (du stade) est nécessaire pour le tournoi mais aussi pour le patrimoine français. La construction de ce stade a été possible grâce à Émile Lesieur (président du Stade Français) et Pierre Gillou (du Racing). Si demain il y a un déménagement, on ne peut plus parler de Roland-Garros comme tel. Philippe Chatrier (président de la FFT de 1973 à 1993) a été visionnaire, on lui doit tant. Aujourd’hui je pense qu’il faut qu’ils poursuivent l’agrandissement de ce stage intelligemment.

«L’intérêt du livre est aussi raconter des petites histoires à l’intérieur d’une grande histoire»

Le livre montre également l’évolution du tennis, passant d’un monde amateur à l’ère du monde professionnel. Comment vous y êtes vous pris pour montrer cet aspect-là?
La balle est passée du blanc au jaune, pour une seule raison, la télévision. Ce fut une bonne chose que les diffuseurs s’intéressent au tennis, notamment pour le public de province qui pouvait ainsi suivre ce sport et ce tournoi derrière leurs écrans. Dans les années 70 – 80 lorsque les diffuseurs arrivent pour retransmettre Roland-Garros, les échanges et les matchs étaient longs. J’évoque tout cela dans le livre. Jusqu’à la fin des années 60 je parle d’histoire. Où il y avait encore le monde amateur. Puis, peu à peu tout s’est professionnalisé. Je parle alors plus des émotions et un peu moins des matchs où la vitesse et la puissance sont plus présentes. Mon objectif était de me mettre à la place, non pas du joueur, mais du téléspectateur. Heureusement qu’il reste de nos jours encore des moments surprenants comme, en 2014, avec Novak Djokovic qui invite un ramasseur à s’asseoir à ses côtés, alors qu’il pleut, avant de lui offrir à boire. Je le raconte. L’intérêt du livre est aussi raconter des petites histoires à l’intérieur d’une grande histoire.

Après son documentaire le Crunch, toute une histoire, Félicien Taris en prépare un sur Roland-Garros / ©Marie Lopez-Vivanco

Après son documentaire le Crunch, toute une histoire, Félicien Taris en prépare un sur Roland-Garros / ©Marie Lopez-Vivanco

Vous n’oubliez pas d’évoquer le tennis féminin, en évoquant différentes grandes championnes. Quelle est LA championne qui vous a le plus marquée à Roland-Garros?
C’est Steffi Graf. C’était l’élégance, le fair-play et elle était très agréable à regarder jouer. En 1999, sa sortie ici est incroyable. Pour moi, Steffi Graf, sur le court, c’était le mélange de Chris Evert et de Martina Navratilova. Elle reste la championne avec qui j’aimerais bien discuter, non pas parce que c’est la star, mais parce qu’elle aurait des choses à évoquer et parce que c’est une championne.

«Ce livre Roland-Garros toute une histoire, j’ai envie de le faire en documentaire, c’est mon but pour 2018»

Une fois la rédaction de ce livre terminée, quel regard portez-vous sur ce tournoi de Roland-Garros?
Mon regard a évidemment changé après la rédaction de ce livre. Lorsque je viens à Roland-Garros, il y a un léger décalage dans l’enceinte du stade, j’aimerais que cela soit encore plus populaire. En revanche l’extérieur reste identique, avec les allées, les marronniers… La véritable âme de Roland-Garros ce sont toutes les coulisses que le public ne voit pas nécessairement. Comme le matin, très tôt, c’est un village qui s’éveille et tout cela c’est un vrai film, c’est l’aube. Vous entendez les ramasseurs de balles qui s’échauffent, les joueurs qui partent s’entraîner, les premiers spectateurs qui arrivent qui vont pour la plupart en priorité sur les courts annexes… c’est ça la vraie magie de Roland-Garros. Roland-Garros reste un état d’esprit, on dit bien « on va à Roland », cela veut tout dire.

Après la rédaction de ce livre comptez-vous poursuivre l’expérience avec la réalisation d’un documentaire sur Roland-Garros?
J’ai envie d’en réaliser un. Je suis actuellement en train d’en discuter avec des diffuseurs et avec la FFT. Et j’ai envie de le faire, car je suis quelqu’un d’assez borné. Je trouve qu’il y a une très belle histoire que les gens ignorent, une histoire à partager qui se raconte facilement. Mon souhait pour 2018 est d’adapter ce livre en film documentaire inédit.

Propos recueillis par E-A