Emma Raducanu: «C’est un rêve absolu»

Emma Raducanu: «C’est un rêve absolu»

12 septembre 2021 Non Par SoTennis

Emma Raducanu, 18 ans, 150e mondiale et issue des qualifications, a remporté l’US Open, son premier titre du Grand Chelem. Samedi, en finale, la Britannique s’est imposée face à la Canadienne Leylah Fernandez (19 ans) en deux sets (6-4, 6-3) et devient la première joueuse qualifiée à s’adjuger un Majeur.

Réalisez-vous ce que vous venez d’accomplir?

C’est un rêve absolu. Tu as toujours des visions de toi en train de rejoindre ton clan, de prendre tout le monde dans tes bras. Le fait que ça se produise dans la réalité… Je suis très reconnaissante auprès de toutes les personnes qui m’ont aidée, mon staff, la LTA, tous les gens qui m’ont soutenue durant cette aventure. C’était vraiment un travail d’équipe, je n’ai pas gagné toute seule.

Si quelqu’un vous avait dit, avant Wimbledon, que vous seriez ici, à New York, avec la coupe de la championne, y auriez-vous cru?

Je n’y aurais pas du tout cru ! Au début de la saison sur gazon, je sortais à peine de mes examens scolaires. J’ai eu trois semaines pour me préparer avant mon premier tournoi. J’ai construit sur chaque match, chaque victoire. Wimbledon a été une expérience incroyable. Aller en deuxième semaine, je ne pouvais pas y croire. C’était un superbe accomplissement, mais j’avais encore faim. J’ai travaillé dur après le gazon. Je n’ai pas pris beaucoup de temps pour me reposer. Chaque match, chaque tournoi, chaque semaine m’a permis d’accumuler de la confiance au niveau de mon jeu et de ma qualité de frappes. Avoir réussi certains coups comme je l’ai fait dans les moments importants, quand j’en avais vraiment besoin, c’est grâce à l’accumulation de tout ce que j’avais appris ces cinq dernières semaines.

Vous n’avez pas perdu un set en dix matches. Vous êtes-vous surprise?

Même si, sur le papier, je n’ai pas perdu un seul set, j’ai affronté beaucoup d’adversité dans chacun de mes matches. Il y a eu des moments où j’étais en difficulté. Il y a eu beaucoup de longs jeux, à égalité… Réussir à les gagner était important. Ce que j’ai très bien fait pendant ce tournoi, c’est accélérer dans les moments où j’en avais vraiment besoin.

Racontez ce qu’il s’est passé lorsque vous serviez pour le titre et que vous vous êtes blessée au genou gauche…

C’était un point assez fou. Elle a frappé un incroyable revers long de ligne. J’ai donné tout ce que j’avais. Je suis tombée et je me suis coupée assez profondément au niveau du genou. Je ne voulais pas m’arrêter, j’avais peur que ça casse mon rythme, mais je n’avais pas le droit de continuer parce que je saignais. L’arbitre m’a dit que je devais me faire soigner immédiatement. Je suis allée m’asseoir et j’ai essayé de penser à mon plan pour jouer le point suivant. Faire face à une balle de break après plusieurs minutes d’arrêt, ce n’était pas évident. Mais je crois avoir bien géré la situation.

Votre capacité à rebondir après votre abandon à Wimbledon est une source d’inspiration pour beaucoup. Comment le voyez-vous?

Je pense que ma plus grande réussite, c’est la manière dont j’ai réussi à ne penser à absolument rien d’autre qu’à mon plan de jeu. Je ne pensais à rien d’autre qu’à ce qu’il se passait sur le court. Tout le reste, je l’ai complètement mis de côté pour me concentrer sur ce que j’avais à faire. C’est ce dont je suis la plus fière. C’est en grande partie ce qui m’a permis de gagner ce titre.

Comment imaginez-vous l’avenir et votre changement de vie, après ce titre?

Je n’y ai pas du tout pensé, pour être honnête. Après le match, j’ai pris ma douche, j’ai fait la même routine que d’habitude. Je ne sais même pas quand je vais rentrer à la maison. Je n’ai aucune idée de ce que je vais faire demain (dimanche). J’essaye de profiter du moment. Ce n’est pas le moment de penser à l’avenir, de planifier quoi que ce soit, de faire une programmation quelconque… Je n’en sais rien. Et là, tout de suite, je m’en fiche complètement. Je profite de la vie.