
Aryna Sabalenka : «J’ai le sentiment d’avoir dû surmonter plein de choses pour l’avoir»
7 septembre 2025Après deux finales perdues en Grand Chelem cette année, Aryna Sabalenka s’est imposée samedi à l’US Open pour la deuxième fois consécutive et s’adjuge son quatrième Majeur. La n°1 mondiale a dominé l’Américaine Amanda Anisimova en deux sets (6-3, 7-6(3)).
Pouvez-vous nous raconter cette fin de match et le moment où Amanda Anisimova vous a débreaké à la fin du deuxième set, provoquant une explosion du public…
Quand elle m’a débreakée dans le premier set et quand elle l’a fait à la fin du deuxième (ndlr: Sabalenka servait pour le match), j’ai vraiment été proche de perdre le contrôle. Mais je me suis dit à moi-même que ça n’allait pas se passer comme ça.
Sur le smash que vous manquez, à 5-4, 30A puis débreak, vous sentez que ce n’était pas loin de changer le cours de cette finale ?
Sur ce smash, j’ai laissé le doute s’installer dans ma tête. J’étais surprise qu’elle ait réussi ce coup. Je me suis demandé, pour une raison quelconque, où je devais jouer. Je n’étais vraiment pas loin de perdre mon sang-froid, parce qu’on ne peut pas se permettre de genre d’erreurs sur un point aussi important. Le public était de plus en plus à fond, je me suis à nouveau reculée (et Anisimova est revenue à 5-5). Après je me suis concentrée sur mon service, je savais que je devais le tenir puis faire de mon mieux au tie-break (6-3, 7-6 [3]).
Vous aviez déjà gagné trois titres du Grand Chelem, avant ce nouveau sacre. On a vu votre grande émotion à la fin du match. Pourquoi ?
À cause des finales (perdues cette année à l’Open d’Australie et à Roland-Garros) plus tôt cette saison, ce titre est différent des autres. J’ai le sentiment d’avoir dû surmonter plein de choses pour l’avoir. Je méritais d’avoir un Grand Chelem cette saison. Donc quand je suis restée à genoux, c’était une émotion pure parce que ça voulait dire beaucoup de défendre ce titre, de développer un aussi bon tennis et d’être capable de gérer mes émotions. Je suis très fière de moi.
Qu’avez-vous appris de ces deux finales de Grand Chelem perdues ?
Après l’Australie, je me suis dit que le mieux était d’oublier et d’avancer mais la même chose s’est passée à Roland-Garros. Après ça, je me suis dit que c’était le moment de m’asseoir et d’y réfléchir. J’étais à Mikonos, en train de lire mon livre, de profiter de la vue (rires) et je me demandais pourquoi j’avais laissé mes émotions prendre le dessus lors de ces deux finales. Je pense que j’étais dans un état d’esprit où je me disais que, si j’étais en finale, j’allais la gagner. Et quelque part, je ne m’attendais pas à ce que l’autre se batte comme ça. Je pensais que ça allait basculer facilement de mon côté, ce qui n’est pas le bon état d’esprit.
Lors de cette finale de l’US Open, vous aviez le bon état d’esprit ?
Avant cette finale, j’ai décidé que j’allais contrôler mes émotions, peu importe ce qui allait se passer dans ce match. Mon idée c’était d’entrer sur le court et de me battre sur tous les points, me concentrer sur moi et ce que j’avais à faire pour gagner ce match. Je pense que j’ai appris cette leçon et j’espère vraiment que ça ne m’arrivera plus jamais si je joue d’autres finales.
Propos recueillis par E-A
Photo USOpen/ USTA