Arthur Fils : «Si je bosse autant, ce n’est pas pour craquer quand j’arrive dans ces moments importants»
6 juillet 2024Arthur Fils s’est qualifié pour les huitièmes de finale à Wimbledon, une première en Grand Chelem. Samedi, le Français, mené deux sets à un, a battu le Russe Roman Safiullin (4-6, 6-3, 1-6, 6-4, 6-3). L’actuel n°34 mondial était particulièrement fier de sa réaction pour parvenir à s’imposer.
Le troisième set vous a vite filé entre les doigts. Etiez-vous frustré à ce moment-là ?
Oui, j’étais vraiment down mentalement, à la fin du troisième set et, franchement, il y a un an, j’aurais pris 6-0 au quatrième. Je me plaignais un peu des conditions, mais au début du quatrième, je me suis dit à moi-même : ‘Maintenant, tu fermes ta gueule, tu arrêtes de te plaindre et tu verras à la fin si tu as gagné. Ne parle plus.’ C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai gagné. Parce qu’ensuite j’étais dedans, très focus.
Est-ce que vous vous êtres surpris de cette réaction ?
Je bosse beaucoup. Si je bosse autant, ce n’est pas pour craquer quand j’arrive dans ces moments importants et laisser filer. Je savais que j’allais tenir, je suis content de l’avoir fait, mais ça doit être un processus complètement normal, je dois m’y habituer.
Est-ce que désormais, vous vous amusez tout le temps sur gazon ?
Ça dépend des moments, encore (rire). J’aime bien parce que je fais des bons points, mais parfois, quand il y a par exemple une ligne qui ne rebondit pas, une balle qui s’écrase ou qui prend un rebond super rapide, je peux insulter le gazon. (sourire).
Votre entraîneur, Sébastien Grosjean, a été demi-finaliste à Wimbledon (ndlr : en 2003 et 2004). Est-ce qu’il vous transmet sa science du jeu sur gazon ?
Seb m’explique comment il faisait, il m’explique tout. Après j’essaye de le faire mais j’arrive pas (sourire). Je ne fais pas exactement comme lui, c’est sûr et certain. On n’a pas le même style de jeu, mais il essaye de m’apprendre, de me donner beaucoup de conseils. Au niveau des jambes, il était très, très bas, j’essaye de l’être aussi ; je travaille beaucoup avec mon coach physique pour arriver à ça, et puis j’essaye au maximum.
Votre prochaine adversaire, en huitièmes de finale, et Alex De Minaur (9e), que vous avez battu en avril à Barcelone…
On s’est joué sur terre, alors ce sera complètement différent. Je pense qu’il est l’un des meilleurs sur herbe. Je ferai de mon mieux et on verra si j’arrive aussi à gagner celui-là. C’est l’un des plus rapides de tous. Si je veux frapper un coup gagnant, je dois en frapper trois contre lui. Ce sera très intéressant. Il n’est pas seulement rapide, il joue de façon incroyable depuis le début de l’année, ce ne sera pas facile.
Propos recueillis par E-A à Wimbledon.