Aryna Sabalenka : «Je ne voulais pas être cette joueuse qui gagne et qui disparaît»

Aryna Sabalenka : «Je ne voulais pas être cette joueuse qui gagne et qui disparaît»

27 janvier 2024 Non Par SoTennis

Aryna Sabalenka a remporté pour la deuxième année de suite l’Open d’Australie. Samedi, en finale la tenante du titre a dominé la Chinoise Qinwen Zheng en deux sets (6-3, 6-2).

Était-ce important pour vous de gagner un deuxième Grand Chelem pour montrer que le premier n’était pas juste un coup d’éclat ?

En fait, j’ai toujours pensé que je ne voulais pas être cette joueuse qui gagne et qui disparaît. Je voulais montrer que j’étais capable d’être constante. J’espère vraiment en gagner d’autres, mais pour moi, c’était vraiment important. Tout est dans le processus et dans la discipline, il faut s’assurer que l’on est toujours là et qu’on travaille toujours dur.

Qu’avez-vous ressenti à l’approche de cette finale par rapport à celle de l’an dernier, et celle de septembre à l’US Open ?

Je dirais que c’était un peu différent. Je pense que je n’étais pas très émotive sur le court, mais avant le match, c’était la même chose. Par rapport à l’année dernière, je ne suis plus du tout la même. Comme je l’ai dit, je suis plus en contrôle et je ne laisse pas le reste des choses me perturber l’esprit, je me concentre sur moi-même. C’est une grande différence.

Avez-vous l’impression que c’est sur le dur que vous donnez le meilleur de vous-même ou pensez-vous que vous pouvez obtenir les mêmes résultats sur les autres surfaces ?

Je pense que l’année dernière, j’ai prouvé que je pouvais jouer sur toutes les surfaces. J’avais perdu en demi-finales de Roland-Garros et de Wimbledon en ayant l’impression de passer à côté émotionnellement, même si j’avais affaire à de très bonnes joueuses (Muchova et Jabeur). Mais si je continue à travailler comme je le fais en ce moment, je suis certainement capable de faire la même chose sur terre battue et sur gazon.

Votre première victoire en Grand Chelem à Melbourne l’année dernière vous a-t-elle permis de jouer plus librement, ou est-ce toujours la même chose ?

Vous savez quoi ? J’ai vraiment pensé qu’après l’année dernière, cela allait m’aider à être plus libre et à ne pas me soucier des choses. Mais ce n’est pas vraiment le cas. Vous ressentez toujours la même chose. Avant, je regardais tous ces champions pleurer après chaque victoire en Grand Chelem, et je me disais : “Allez, tu l’as fait 15 fois. Pourquoi pleures-tu encore ?” Aujourd’hui, je n’en suis pas encore là, mais j’ai l’impression de comprendre pourquoi ils pleurent encore. (Sourires.)

Maintenant que vous êtes double vainqueure en Grand Chelem, vous semblez gagner en confiance et vouloir partager ces choses avec tout le monde…

Il est très important d’être ouvert. J’ai vraiment envie d’être en contact avec mes fans et de m’assurer qu’ils connaissent mon histoire et que celle-ci en inspirera d’autres. Le fait d’avoir remporté deux titres du Grand Chelem m’a définitivement donné plus de confiance en moi. Je sais que tout au long de ma vie, je n’ai pas perdu mon temps et que j’ai fait ce qu’il fallait. Je suis là où je dois être, c’est très important.

Votre personnalité sur le terrain, où vous faites peur à l’adversaire, semble très différente de celle en dehors. Devez-vous passer un peu de temps à devenir une autre Aryna sur le court ?

Si j’étais la même personne que sur le court qu’en dehors, je pense que je n’aurais pas toute une équipe autour de moi, et je serais seule. (Sourire.) Il m’a fallu tellement de temps pour devenir celle que je suis aujourd’hui sur le terrain, pour me contrôler et pour mieux me comprendre. Oui, c’est un long voyage et un long chemin à parcourir…

Propos recueillis par E-A