Carlos Alcaraz : «C’est vraiment un sentiment incroyable !»

Carlos Alcaraz : «C’est vraiment un sentiment incroyable !»

9 juin 2024 Non Par SoTennis

Carlos Alcaraz remporte pour la première fois de sa carrière Roland-Garros, son troisième titre du Grand Chelem. Dimanche, en finale, l’Espagnol a battu en cinq sets (6-3, 2-6, 5-7, 6-1, 6-2 en 4h19) l’Allemand Alexander Zverev, tête de série n°4, et retrouvera dès lundi prochain la deuxième place mondiale.

Est-ce que vous pouvez comparer la sensation de remporter ce premier Roland-Garros à votre premier Grand Chelem en 2022 à l’US Open ou votre premier Wimbledon, l’an dernier ?

C’est un tournoi différent mais c’est le même sentiment. Remporter un Grand Chelem, est toujours spécial ; quand c’est le premier dans un endroit, c’est toujours très spécial. Mais ici, à Roland-Garros, sachant que tous les joueurs espagnols ont remporté ces tournois, mettre mon nom sur cette liste incroyable est formidable. J’ai rêvé d’être à cette place depuis que j’ai commencé à jouer au tennis, depuis l’âge de 5/6 ans. Donc, c’est vraiment un sentiment incroyable !

Peux-vous nous parler de votre tatouage ? Où allez-vous le mettre ? Pourquoi l’avez-vous fait après chaque Grand Chelem ?

C’est une bonne première question. Je dois trouver le temps mais je vais le faire certainement sur la cheville gauche. Wimbledon, c’était la cheville droite ; ici, ce sera la gauche, je pense en tout cas, avec la Tour Eiffel, la date d’aujourd’hui. C’est quelque chose que je vais faire de toute façon. Je ne sais pas si ce sera la semaine prochaine ou si ça va prendre un mois ou deux mais je le ferai.

Trois Grands Chelems, trois surfaces différentes. Peux-vous expliquer comment vous avez progressé, comment avez-vous développé un jeu qui va aussi bien sur toutes les surfaces ? 

J’ai grandi sur la terre battue, mais le plus grand nombre de tournois sur le circuit, ce sont sur des surfaces dures. J’ai donc dû m’entraîner plus sur des surfaces dures, avoir la précision sur dur. Je me suis senti un peu plus à l’aise pour me déplacer, pour frapper mes coups sur surface dure. J’ai l’impression que mon jeu s’adapte très bien sur chaque surface, parce que je m’y entraîne avec les amorties, avec mes volées. Je voulais développer mon propre style en étant agressif tout le temps.
Bien sûr, il faut s’entraîner sur les différentes surfaces. Mon objectif principal est d’être le plus agressif possible. Donc, sur le gazon, ça fonctionne très bien. Je dois le faire tout le temps sur gazon. Mais sur toutes les surfaces, je pense que c’est une bonne chose.

Vous êtes venu ici en disant « je ne me suis pas bien préparé, je n’ai pas pu jouer les trois tournois qui ont précédé ». Où trouvez-vous toute cette énergie lorsque vous arrivez à la dernière manche, au dernier jeu d’un match ?

Je sais que quand je joue un cinquième set, tu dois tout donner, tu dois donner ton cœur, et à ces moments, c’est là que les meilleurs joueurs produisent leur meilleur tennis. Si souvent, j’ai voulu être parmi les meilleurs joueurs au monde, donc je dois faire un peu plus dans ces moments au cinquième set. Je dois montrer à l’adversaire que je suis frais et que c’est comme si on jouait le premier jeu du match. Je pense que ça fonctionne bien si l’adversaire voit que je me déplace bien, que je frappe de bons coups et que je trouve de bonnes solutions. Bien sûr, la force mentale joue un rôle important à ces moments. Donc, je pense que c’est pour ça que j’ai beaucoup de succès au cinquième set. Et bien sûr, il faut prendre cela au cinquième set si vous voulez remporter un Grand Chelem.

Vous avez eu un traitement médical au quatrième set. Quel était le problème  (au niveau de la jambe gauche)?

C’est quelque chose que j’ai commencé à sentir en demi-finale, en jouant un match en cinq sets très exigeant contre Jannik sur terre battue. Après ce match, évidemment, c’est normal de sentir quelque chose, sinon on n’est pas humain. J’ai commencé le match sans aucune douleur, sans rien sentir de particulier, bien sûr je l’ai soigné, j’ai mis du tape dans cette zone. Et à la fin du troisième set, début du quatrième, j’ai commencé à sentir un petit peu cette zone. C’est pour ça que j’ai appelé le kiné, juste en mesure de précaution. Après, j’ai pu me déplacer correctement. J’ai commencé à se mentir de mieux en mieux. Ensuite, le kiné est venu à quelques reprises supplémentaires, parce que j’avais des crampes, des problèmes physiques difficiles, des moments difficiles. Mais j’ai pu gérer tout ça de la meilleure manière possible et j’ai pu finir le match avec des bonnes sensations.

Vous avez parlé sur le court de la préparation difficile avec les blessures. Comment avez-vous réussi à faire de bons résultats, malgré des préparations difficiles ?

Avant le tournoi, je me considérais comme un joueur qui n’a pas besoin de trop de matchs derrière moi pour être à 100 %. J’ai une belle semaine ici à Paris, à m’entraîner avec des bons joueurs. Je me suis très bien senti en jouant des sets, en déplaçant mes coups avant le début du tournoi. Bien sûr, chaque match que j’ai joué, je m’améliorais un match après l’autre. C’est tout le travail que j’ai fait au quotidien avant de venir ici. Chaque jour ici, pendant le tournoi, cela a été un excellent travail avec mon équipe. Cela m’a aidé à être à 100 % physiquement et mentalement et à frapper des bons coups, à mettre un bon niveau de tennis sur le terrain. C’est pour cela que mes performances ont été meilleures à la fin du tournoi. J’ai cru en moi à chaque tour, à chaque journée jusqu’à la dernière balle du match d’aujourd’hui.

Tu as déjà fait beaucoup de records, le plus jeune numéro 1, maintenant le plus jeune avec trois titres du Grand Chelem différents, etc. De tout ce que tu as fait jusqu’ici, de quoi es-tu le plus fier ?

C’est une question difficile. Bien sûr remporter l’US Open. Quand je suis devenu numéro 1 pour la première fois, c’était un rêve depuis que j’ai commencé à jouer au tennis. Avoir mon premier titre de Grand Chelem, c’était spécial. Honnêtement, la façon dont j’ai gagné Wimbledon en battant Djokovic en 5 sets, cela a été un résultat incroyable pour moi. Maintenant, soulever le trophée de Roland-Garros, en sachant tout ce que j’ai traversé ces derniers mois avec les blessures etc. Je ne sais pas, peut-être ce trophée, c’est le moment dont je suis le plus fier parce que tout ce que j’ai fait ces derniers mois pour être prêt pour ce tournoi, avec mon équipe… On a beaucoup discuté ensemble pour savoir si je devais m’entraîner ou pas. Toutes les discussions avec eux, cela a été quelque chose de très difficile pour moi. Ce trophée, c’est celui dont je suis le plus fier.

Propos recueillis par E-A à Roland-Garros