Carlos Alcaraz: «Je n’oublierai jamais ça»

Carlos Alcaraz: «Je n’oublierai jamais ça»

16 juillet 2023 Non Par SoTennis

Carlos Alcaraz sacré à Wimbledon. Dimanche, en finale, le n°1 mondial a battu en cinq sets (1-6, 7-6 [6], 6-1, 3-6, 6-4) le maître des lieux, depuis dix ans, Novak Djokovic. L’Espagnol, âgé de 20 ans, s’adjuge son deuxième titre du Grand Chelem, après l’US Open en 2022.

Qu’est-ce que ça fait d’être vainqueur à Wimbledon ?

C’est super ! Gagner Wimbledon, c’est la réalisation d’un rêve, quelque chose qui me tenait vraiment à coeur. Pour être honnête, je ne pensais pas que ça arriverait si tôt dans ma carrière. Maintenant, il est temps d’en profiter.

On parle beaucoup de relève, d’un changement de génération. À quel point cela était important de battre Novak Djokovic, à son meilleur, sur un tel court ?

Vous savez, je l’ai fait pour moi, pas pour ma génération, si je dois être honnête. Battre Novak, à son meilleur, ici, c’est écrire l’histoire. Être le gars qui le bat après 10 ans d’invincibilité ici, c’est incroyable. Je n’oublierai jamais ça, c’est sûr. Bien sûr, c’est super pour la nouvelle génération aussi, de me voir le battre et de pouvoir se dire que c’est possible.

Qu’est-ce qui s’est passé en début de deuxième set ? Comment êtes-vous, enfin, rentré dans le match ?

Franchement, le premier set, c’était difficile. Mais j’avais l’impression de bien jouer, que j’avais un bon niveau. J’ai eu des occasions de break, mais je n’ai pas réussi. Et quand vous ne saisissez pas les opportunités face à une légende comme Novak, c’est problématique. Il faut s’accrocher. Mais je savais que j’aurai des ouvertures dans le deuxième set, il fallait rester concentré. Après avoir gagné le deuxième set, tout allait mieux. Parce que si je l’avais perdu, je n’aurais probablement pas été en mesure de soulever le trophée. J’aurais sans doute perdu en trois sets secs. Gagner le deuxième set m’a donné confiance, m’a fait comprendre que je pouvais battre Novak sur ce court.

Qu’est-ce qui a changé depuis cette demi-finale de Roland-Garros où vous aviez été pris de crampes en raison, entre autres, de la pression ?

Je suis un joueur totalement différent de ce que j’étais à Roland-Garros. J’ai grandi et appris de cette demi-finale. Cette fois, j’ai agi différemment avant le match. J’ai fait une préparation mentale différente, pour mieux gérer mes nerfs et la pression. Bien sûr, le jeu sur gazon est différent de celui sur terre battue. Mais je suis vraiment heureux d’avoir su rester dans le match, de ne pas avoir baissé les bras. Je me suis battu jusqu’au dernier point. Je pense vraiment que c’est le mental qui m’a permis de rester dans le match pendant cinq sets.

Novak a dit que vous sembliez avoir pris le meilleur de lui, de Roger et de Rafa. Qu’en pensez-vous ?

C’est dingue qu’il ait dit ça… Je pense que je suis un joueur complet. J’ai les coups, la condition physique et le mental, oui. Je ne sais pas. Il doit avoir raison, mais je ne veux pas y penser. Je veux penser que je suis totalement Carlos Alcaraz, disons. Mais, oui, je dois avoir des choses de chaque joueur.

Qu’avez-vous appris sur vous lors de ce match ?

Bonne question… Probablement que je suis capable de le faire. Peut-être qu’avant ce match, je pensais que je n’étais pas encore prêt pour battre Djokovic en cinq sets, dans une finale épique comme celle-là. En restant fort physiquement et mentalement durant cinq sets face à une telle légende m’a sûrement appris beaucoup sur moi-même. Et cela me servira dans le futur, car maintenant je sais que je peux le battre et que je peux bien jouer contre lui pendant cinq sets. Si on se rejoue en Grand Chelem, je saurai m’en souvenir.

Propos recueillis par E-A à Wimbledon