Caroline Garcia : «C’est frustrant et difficile»

Caroline Garcia : «C’est frustrant et difficile»

4 juin 2018 Non Par SoTennis

Caroline Garcia s’est inclinée en huitièmes de finale de Roland-Garros. Lundi, la tête de série n°7 n’est pas parvenue à imposer son jeu face à Angélique Kerber (6-2, 6-3). En conférence de presse, la Frenchie est revenue, avec lucidité, sur cette lourde défaite.

Vous avez toujours fonctionné par étape. Vous avez toujours eu besoin de temps. Cette étape-là, est-elle douloureuse ? Pensez-vous que cela va apprendre beaucoup de choses ?

Oui, je vais essayer de l’analyser du mieux que je peux. C’est évident… Tout de suite, c’est difficile, parce qu’après, tu ne sais jamais si tu vas gagner un match, mais au moins, à la fin du match, tu as envie de te dire : « J’ai tout donné, je me suis livrée au maximum, c’est juste l’adversaire qui a été meilleure que moi aujourd’hui (lundi). » Aujourd’hui, elle a fait un très bon match, mais j’ai l’impression que je peux faire mieux. Je me suis bien préparée… Mais lorsque le match a commencé, je n’étais plus là. Et ça, c’est frustrant et difficile. Évidemment, c’est une leçon à apprendre. Je pense que je vais essayer, moi et mon équipe, d’en tirer beaucoup de choses afin de continuer à progresser. J’ai envie de continuer d’avancer et d’aller plus loin.

Cette panique qui vous gagne, parfois… Quand vous la sentez arriver, c’est impossible à contrôler ? Vous perdez votre lucidité ? Que se passe-t-il dans votre tête, dans votre corps ?

C’est difficile à exprimer, de mettre des mots complètement sur ce que je ressens. Le début du match, le premier jeu, il est difficile, parce que j’ai des occasions, des balles courtes, mais je n’arrive pas à faire la différence. Je sauve une balle de break et finalement je me fais quand même breaker en faisant des petites erreurs. Elle est solide, mais c’est plutôt moi qui lui donne les points. C’est le reflet du match que j’ai fait contre elle à Indian Wells (défaite 6-1, 6-1). C’est pareil, elle est solide, ne donne pas de points. Il y a des rallyes. Moi j’y vais trop, je fais la faute. J’ai essayé de faire des choses différentes, mais je n’avais pas le bon timing. J’allais trop vite. Les fautes se sont enchaînées, cela allait super vite. Après, j’essaie de réfléchir, prendre mon temps, faire quelque chose, mais elle, elle essaie aussi de saisir les occasions et continue d’avancer. Et moi, je perds pied !

Aviez-vous demandé à jouer ce match sur le Lenglen et pas le Chatrier ?

Non.

Regrettez-vous finalement de ne pas avoir connu le Central de cette quinzaine ? Vous auriez dû y aller au moins une fois, normalement. Est-ce un regret en plus ?

Non, ce n’est pas un regret. J’avais fait la demande pour mes deux premiers matchs, mais après je n’avais pas fait de demande particulière par rapport aux courts. C’est au choix de l’organisation. Il y avait plein d’autres beaux matchs. C’était un très beau court de jouer sur le Lenglen. Aujourd’hui, il y avait une très belle ambiance. Les gens ont essayé de m’apporter toute leur énergie positive. Il y avait beaucoup d’engouement, malgré la qualité du match, on va dire. Donc voilà, j’ai vécu cette expérience, j’ai essayé d’en profiter, mais c’était difficile, je sentais bien que je ne pouvais pas aller beaucoup plus loin. Malgré le fait que j’ai essayé, je n’arrivais pas à me servir de tout ce qu’ils me donnaient. Je suis déçue pour moi, mais aussi pour eux ! Mais après, pas de Philippe Chatrier cette année… Je n’avais qu’à aller plus loin !

Avez-vous été prise par cette panique dont vous parlez dans la préparation du match aussi, peut-être hier soir, en rentrant sur le court, ou à un moment précis ?

Non, on a eu une bonne journée de préparation hier. Ce matin, l’échauffement et la mise en place se sont bien passés aussi. J’avais ma tactique, et je n’ai pas réussi à la mettre en place sur le terrain.

Voyez-vous des pistes de travail ?

À chaud, c’est difficile de revenir sur tout ce qui s’est passé depuis que j’ai terminé mon match précédent, et pourquoi on en est arrivé là, à ce moment-là sur le terrain. Il y a parfois des raisons, aujourd’hui, c’est peut-être différent… Voilà ! Pour l’instant, je ne sais pas. On essaie d’aller sur différentes étapes, mais pour l’instant, apparemment, on n’a pas trouvé la bonne cause qui produit ces non-matchs, et le fait que quand je ne commence pas bien comme ça, que cela va très vite, je ne parviens pas à revenir dans le match. Voilà, c’est un point de progrès. Ça veut dire que j’ai la possibilité de m’améliorer.

Avez-vous vu là Une de l’Equipe d’aujourd’hui (lundi) ? Cela a-t-il eu une incidence sur votre match ?

Je l’ai vue quand je suis revenue au Lenglen, en attendant mon match. Je l’ai vue, elle est très belle. L’objectif reste toujours le même, même si aujourd’hui, il y en a qui vont se dire : « Elle n’est pas près d’y arriver ! » Ce n’est pas grave, je vais continuer à croire en moi et mon équipe, on va continuer à travailler, et un jour je l’aurai !

Propos recueillis par E-A à Roland-Garros