«Du bonheur à l’état pur»

«Du bonheur à l’état pur»

10 juin 2018 Non Par SoTennis

Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert ont remporté le tournoi de Roland-Garros. Leur troisième titre du Grand Chelem. Samedi, en finale, les Frenchies ont battu la paire Marach-Pavic en deux sets (6-2, 7-6). Un sacre, qui repose avant tout sur la cohésion et l’abnégation d’une paire unique.

 

En avril dernier, Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert s’étaient inclinés dès le premier tour du Masters 1000 de Monte-Carlo. À l’époque, l’Alsacien avait glissé au fils de son partenaire, Natanel, très triste ce jour-là de les voir perdre, : « T’inquiète, on va gagner Roland. » Samedi, Pierre-Hugues Herbert, a tenu sa promesse et l’a rendu fou de joie. Pour conquérir ce troisième titre du Grand Chelem, le premier à Roland-Garros, et soulever la Coupe Jacques-Brugnon, les Frenchies ont eu un parcours sinueux. Dès le premier tour, sur le court n°12, ils ont dû sauver deux balles de match (face à Lindstedt-Matkowski). Puis, avec les aléas météorologiques et une programmation hasardeuse, les têtes de série n°6 ont patienté deux jours pour terminer leur deuxième tour. Enfin, en demi-finale, c’est un coup droit de P2H qui a créé l’émoi, venant percuter l’oreille gauche de son partenaire. Luis causant un trou dans le tympan et une perte d’audition. Mais surtout une terrible douleur. Malgré ces coups du sort, Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert, comme le roseau de La Fontaine, ont parfois plié sans jamais rompre, pour tracer leur route jusqu’en finale.

 

Indescriptible

Face à la paire Marach-Pavic, les Français ont débuté tambour battant, empochant le premier set 6-2. Un brin plus « relâchés » lors de la deuxième manche, Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert ont dû sauver quatre balles de set à 5-6, avant de dominer le tie-break (7 points à 4). C’est finalement sur une dernière volée assacine de P2H et devant un court Philippe-Chatrier bien garni, que les Frenchies se sont imposés. Décrochant ainsi après l’US Open, en 2015, et Wimbledon, en 2016, leur troisième titre du Grand Chelem. Finaliste malheureux en 2013, avec Michaël Llodra, Nicolas Mahut était cette fois heureux comme Ulysse, d’accrocher ce nouveau titre après un si long voyage. « C’était vraiment douloureux en 2013. Je pensais que c’était ma seule chance de gagner Roland-Garros. Grâce à Pierre-Hugues, on est là cinq ans après, avec le sourire. Il y a une vraie différence entre perdre la finale et la gagner. Là, c’est 100% de plaisir. Ce que l’on vit au moment de la balle de match et les deux ou trois minutes qui suivent, dès que l’on essaie de l’expliquer, c’est déjà trop tard. C’est pratiquement indescriptible. C’est du bonheur à l’état pur » a-t-il déclaré en conférence de presse. Pour Pierre-Hugues Herbert, qui disputait sa première finale à Roland, l’émotion était tout aussi importante. « Roland-Garros, c’est le tournoi quand on est Français, que l’on a envie de gagner. On rêve quand on est gamin de gagner ce genre de tournoi. Aujourd’hui, il y avait un peu la boule au ventre. On n’avait pas envie de passer à côté de cette occasion. On est hyper fiers aujourd’hui (samedi) d’avoir réussi à gagner, d’avoir amené une victoire au public qui est resté quand même en nombre pour la finale, d’avoir ramené une victoire aux 110 invités » a-t-il déclaré en conférence de presse. Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert sont la troisième paire française à s’imposer à Roland-Garros dans l’ère moderne, après Noah-Leconte en 1984 et Roger-Vasselin-Benneteau en 2014.

 
E-A