Hippolyte Buisson, son rêve olympique

Hippolyte Buisson, son rêve olympique

1 août 2024 Non Par SoTennis

Hippolyte Buisson, plus connu, sur les réseaux sociaux, sous son pseudonyme rafael_nadal_by_hippo, est l’incontournable fan de…Rafael Nadal. Celui qui habite à deux rues du stade Roland-Garros, où il s’y rend régulièrement en période de tournoi, s’apprête à vivre là-bas son rêve olympique, comme volontaire.

À bientôt 20 ans, Hippolyte Buisson est un fan de Rafael Nadal. Celui qui est plus connu sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme rafael_nadal_by_hippo, vit un rêve éveillé. Celui d’avoir été retenu parmi les 1 900 volontaires à officier lors du tournoi olympique (du 27 juillet au 4 août), qui se déroule actuellement au stade Roland-Garros. Le Parisien, qui habite à deux rues du temple de la terre battue, a décroché une « divine » mission. Celle de participer à la cérémonie de remise des médailles. « J’étais super content, car quelle que soit la mission, je voulais vraiment être à Roland-Garros pour vivre le moment olympique, nous dit-il. Là, je suis comme un gosse, je redécouvre Roland-Garros. C’est génial ! » Ramasseur de balles lors de la si singulière édition 2020, Hippolyte avait été contacté il y a quelques mois, par les organisateurs du Grand Chelem parisien, afin de « retrouver » sa place comme ramasseur. « Au final, ils m’ont dit qu’ils privilégiaient les plus jeunes, mais qu’ils pouvaient me rediriger vers une autre mission, qui est la cérémonie des médailles, nous explique-t-il. C’est quelque chose qui me plaît énormément. Au moment de cette cérémonie (pour le tennis et la boxe qui se déroulera sur le court Suzanne-Lenglen), je vais être au centre de l’action, à un moment clé, à un moment de célébration. »

Hippolyte Buisson devant la tribune René-Lacoste le 28 juillet 2024 / ©SoTennis

300 000 personnes avaient candidaté pour être bénévole lors de ces Jeux olympiques. 45 000 volontaires (non rémunérés et non logés, mais nourris), provenant de 150 pays, ont été retenus pour contribuer au bon fonctionnement du plus grand événement sportif du monde. « La parité a été respectée, décrit Alexandre Morenon-Condé, chargé du programme des volontaires à Paris 2024. 30 % ont moins de 25 ans, les plus jeunes ont 16 ans et 10 % ont plus de 60 ans, les plus âgés ont 94 ans ! » Ces derniers assurent un certain nombre de missions cruciales au bon déroulement de ces JO. 60 % des missions sont, selon Paris 2024 « au service de la qualité de l’expérience vécue par tous les acteurs des Jeux. » Pour parler simplement, accueillir, orienter, renseigner ou transporter les spectateurs, athlètes, délégations, journalistes… Afin d’être parfaitement prêt pour sa mission, qui débute le 2 août, Hippolyte avait démarré dès le 24 juillet dernier une formation afin d’intégrer tout le protocole à suivre (notamment la façon de marcher, de diriger les athlètes vers le podium, de porter les plateaux où seront disposées les médailles) lors de cette cérémonie et a reçu sa tenue, conçue par LVMH partenaire des JO, qu’il arborera lors de ce moment de fête. Tout au long de la semaine, c’est avec délectation qu’il a suivi les entraînements de son héros et a pu assister à certains de ses matchs. Alors qu’il s’était imaginé le scénario, idéal, de voir son idole remporter une médaille lors de ces jeux, les éliminations du Majorquin en simple Messieurs (au 2e tour), puis en double Messieurs (en quarts de finale) sont venues rompre la bande du film qu’Hippolyte avait envisagé. Mais le plaisir de revoir Rafa sur l’ocre de la porte d’Auteuil, accompagné de son compatriote Carlos Alcaraz, avec qui il disputait le double, reste une expérience unique. La même de se retrouver, grâce à son accréditation, côté coulisses, à quelques mètres de son joueur préféré. « C’étaient beaucoup d’émotions de les voir, nous dit-il. Déjà, lorsque je vois Rafa, je suis toujours comme un gosse. Assister à ses entraînements à ses matchs, être aussi proche, c’est quelque chose qui a été génial. Bien évidemment, sa défaite en double de mercredi, c’est dur à accepter, pour le rêve, pour l’histoire. J’avais envie que ces deux joueurs aillent sur le podium. C’était un rêve d’apporter une médaille à Rafa… Malheureusement, cela ne va pas se faire. En-tout-cas, cela a été un réel honneur de les suivre durant ces Jeux olympiques. L’atmosphère était vraiment magnifique, on se croyait, par moment, en Espagne tellement il y avait de supporters espagnols. »

La passion, comme fil d’Ariane

Conscient d’avoir potentiellement pu voir Rafael Nadal disputer son ultime match, là où tout avait commencé, Hippolyte préfère nourrir la joie d’avoir suivi, à nouveau, celui qui lui a donné le goût du tennis. « J’ai une relation assez forte avec le tennis, affirme-t-il. J’ai découvert tout cela assez tôt, vers 4, 5 ans. Mes touts premiers souvenirs sont ceux d’avoir découvert Rafa à la télévision. Mes parents mettaient à la TV Roland-Garrros. Je me souviens en 2010 du match entre Rafa et Nicolas Almagro (ndlr : en quarts de finale), puis de la finale contre Robin Soderling. Petit à petit, j’ai continué à regarder (Rafa et ce tournoi) à la télévision. En 2014, je me suis rendu, pour la première fois, à Roland-Garros. J’ai ensuite pu voir Rafa en vrai. Enfant, j’étais plus foot, mais j’avais toujours le tennis en tête. Ensuite, c’est le tennis qui a occupé une grande part de ma vie et qui est vraiment devenu une passion. Le fait de le pratiquer, cela m’a inculqué énormément de valeurs. Comme l’humilité, la résilience et d’être en capacité de trouver des solutions. » Une passion qui l’a incité en 2018 à créer son compte Instagram, dédié au roi de la terre battue. Découvrant, à ce moment-là, le monde des réseaux sociaux. Il était parvenu à rapidement fonder une forte communauté de fans. Un compte qui comptabilise, à ce jour, près de 170 000 followers, lui offrant des opportunités en tous genres. « J’adore communiquer avec les fans de Rafa du monde entier, rencontrer, lors de tournois, plein de personnes, abonde-t-il avec enthousiasme. Là, cela va faire plus de cinq ans, mais dans ma tête, c’est comme si j’avais commencé hier. Grâce à ce compte, j’arrive à vivre des opportunités de dingues. »

Comme être invité, par des équipementiers, à différentes festivités, interviewé pour le JT de 20 heures ou encore jouer sur le court Simonne-Mathieu. Une passion qui est venue également panser les morsures de la vie. Fin 2014, à 10 ans, il est confronté à la perte de son meilleur ami Noé, décédé suite à un cancer. « Le tennis m’a énormément inspiré à ce moment-là. La pratique, le fait de regarder les matchs, c’est quelque chose qui m’a permis de me sentir moins seul et en tout cas de reprendre goût à la vie. » Au rythme des improbables come-back, réussis, de son champion, Hippolyte Buisson a traversé l’enfance et l’adolescence avec cet exemple. Lui plutôt timide, s’est peu à peu ouvert à un monde qui s’offre pleinement à lui. Une passion qui lui donne aussi l’occasion de se rendre régulièrement à Manacor, plus précisément à la Rafa Nadal Academy, où il a, désormais, ses habitudes. « Manacor, c’est un peu comme ma maison, car j’y vais depuis 2020, précise-t-il. Ma première expérience à l’académie (au moment du Covid) était vraiment dingue, car il y avait très peu de personnes. À la fin des entraînements de Rafa, c’était possible de l’approcher, donc c’était une expérience unique. Depuis, j’y retourne chaque année. Pas uniquement pour faire des « summer camp » ou des entraînements, mais pour apprécier l’environnement. Je me suis fait des amis. C’est là que j’ai découvert beaucoup de personnes qui travaillent à l’académie, des joueurs, des membres de la famille de Rafa. C’est un lieu génial qui a une énorme place dans mon cœur, et qui me permet, dans ma tête, d’être proche de Rafa ! » Après deux années, intenses, en classe prépa, Hippolyte intégrera à la rentrée prochaine le MSc Sport & Event Management (master management du sport) de la KEDGE Business School, avec la volonté de travailler, un jour, dans le monde du tennis. Avant cela, c’est au stade Roland-Garros, théâtre du tournoi olympique, qu’il débutera dès le vendredi 2 août sa mission, avec comme principale ambition, prendre du plaisir et vivre de riches émotions. Une expérience d’une vie, qu’il parviendra, sans nul doute, à valoriser sur son CV. Avec en prime, le souvenir d’avoir réalisé son rêve olympique, que seule une passion peut procurer.

E-A au stade Roland-Garros