Roland-Garros, lutter pour se métamorphoser

Roland-Garros, lutter pour se métamorphoser

30 mai 2021 Non Par SoTennis

Le dimanche 13 février 2011, la Fédération française de tennis avait choisi, à 70,13 % des voix, lors de son assemblée générale, de maintenir le tournoi de Roland-Garros sur son site historique et d’entreprendre de nouveaux travaux de modernisation. Dix ans plus tard, le temple de la terre battue s’est offert une énième jeunesse, au terme d’une haute lutte.

Partir ou rester ? De plus en plus à l’étroit sur son site historique de la Porte d’Auteuil, le stade Roland-Garros avait sauvé, habilement, sa présence à Paris, le 13 février 2011, lors d’un vote de l’assemblée générale de la Fédération française de tennis. À 70,13 % des voix, les élus de la FFT avaient fait le choix de rester et de rénover, à nouveau, la légende. « C’est avec beaucoup de plaisir et d’émotion que je m’adresse à vous, pour vous annoncer le choix des élus concernant l’avenir de Roland-Garros. C’est un choix historique, l’un des plus importants depuis la création de la FFT en 1920. Ce fut un choix passionnant, mais très difficile. Au final, nous avons opté pour un projet ambitieux, audacieux et innovant, à contre-courant du gigantisme à la mode. Ne pas saisir la perche que nous tend la Mairie de Paris aurait été céder à la facilité… » Avait déclaré, lors d’une conférence de presse au Tenniseum, le président de la FFT, du moment, Jean Gachassin, pour justifier ce choix. Un projet permettant au stade, qui avait conquis au fil du temps tout l’espace encore libre autour de lui, de passer de 8,5 à près de 12 hectares en période de tournoi et de se doter, enfin, d’un toit rétractable. L’année annoncée de livraison du nouveau Roland-Garros est, à ce moment-là, 2016. À l’issue de cette conférence, un dossier de presse est distribué, dans lequel les 28 points « capitaux », qui avaient dicté le choix final des élus, sont mis en exergue. Parmi eux, un site agrandi de 60 %, des recettes (relations publiques et de partenariat) assurées, des travaux (273 millions d’euros) deux fois moins coûteux que les projets de relocalisation (Versailles, Gonesse et Marne-la-Vallée), une convention de très longue durée (99 ans) jusqu’en 2110, un loyer modéré et raisonnable jusqu’à la livraison du stade et une faisabilité juridique incontestable. Un dernier point qui n’est absolument pas de l’avis des opposants à ce nouveau Roland-Garros, qui laissent entendre très rapidement que tous les moyens légaux seront mis en œuvre pour empêcher la réalisation d’un tel projet. Des oppositions qui se cristallisaient sur le court semi-enterré, de 5000 places, entouré de serres, qui devait voir le jour dans le jardin des serres d’Auteuil, engendrant la destruction de serres chaudes et locaux techniques rénovaient au début des années 2000 et sans aucune valeur architecturale. Rapidement, les associations de défense de l’environnement et du patrimoine intentent des recours. Avec comme principale contestation l’élévation du court Philippe-Chatrier, qui doit passer de 18 à 31 mètres, en raison de son toit rétractable, et le nouveau court du jardin des serres d’Auteuil.

Sur le terrain judicaire

Le 1er mars 2013, la justice annule la convention liant la Ville de Paris et la FFT et autorisant l’extension du stade Roland-Garros. Les opposants présentent quelques jours plus tard un projet alternatif prévoyant notamment de couvrir partiellement l’autoroute A13. Début avril 2013 la Maire de Paris et la Fédération française de tennis revoient leur copie concernant la convention d’occupation du domaine public les liant. Les polémiques et les controverses se poursuivent. Le 20 février 2014, le tribunal administratif de Paris donne gain de cause à la FFT. Les associations de défense de l’environnement et du patrimoine font appel. La modernisation du stade Roland-Garros, dont la fin avait été programmée au départ pour être effective lors du tournoi 2016, est repoussée en 2018. Un rapport d’une cinquantaine de pages du Conseil général de l’Environnement et du Développement Durable, commandé tardivement par la ministre de l’Environnement de l’Énergie et de la Mer, chargée des Relations internationales sur le climat, de l’époque, Ségolène Royal (par une lettre de mission datant du 22 décembre 2014) concluant à la faisabilité du projet alternatif de couverture de l’autoroute A13, créé une certaine exaspération au sein de la FFT. Alors que la qualité du projet de modernisation de la FFT dans toutes ses dimensions était confirmée et que l’obtention des trois permis de construire (déposés en juillet 2013) pour la construction d’un court dans le jardin des serres d’Auteuil et du toit rétractable du court Central était attendue avant la fin du mois d’avril 2015, afin que le calendrier du nouveau Roland-Garros soit tenu, les conclusions de ce rapport préoccupent la Fédération française de tennis. En février 2015, lors de son assemblée générale, elle publie un communiqué pour « s’inquiéter très vivement du retard pris dans l’instruction des permis de construire, souhaitant que le gouvernement, qui a toujours soutenu ce projet, permette maintenant l’aboutissement rapide de l’instruction. » Le 3 juin 2015, Manuel Valls, Premier ministre, décide de donner le feu vert du gouvernement au projet d’extension de Roland-Garros vers le jardin des serres d’Auteuil. Le 9 juin 2015, la FFT voit la validation de ses deux permis de construire. Le 12 octobre 2015, le nouveau Centre National d’Entraînement, l’un des volets des travaux du nouveau Roland-Garros, érigé entre les Portes d’Auteuil et Molitor, entre en activité. Les travaux, préliminaires, au sein du « triangle historique » sont lancés. À la mi-octobre, les pelleteuses et camions entrent en scène avec comme principale mission la destruction de l’ancien CNE.

Octobre 2015, les pelleteuses et camions entrent en scène / ©SoTennis

Le tournoi qui se tient, chaque année, rend nécessaire l’organisation du chantier par tranches de dix mois, avec une suspension de deux mois entre avril et juin. Quatre phases opérationnelles de travaux de dix mois sont ainsi annoncées. La première de ces phases est programmée pour débuter au lendemain du tournoi 2016. La fin des travaux est programmée, cette fois, pour 2020. « Chaque année, nous allons apporter des nouvelles installations. Nous avons entre les éditions du tournoi environ 9 mois pour réaliser les travaux» précise Jérémy Botton, nouveau directeur général de la Fédération française de tennis (ndlr : le 6 mars 2017, il quittera ses fonctions), après le départ de Gilbert Ysern. Le 26 février 2016, Guy Forget est nommé directeur du tournoi de Roland-Garros. En ce qui concerne le court du jardin des serres d’Auteuil, le chantier doit s’étendre sur deux ans sans interruption. Au mois de septembre, les travaux débutent par la réhabilitation des bâtiments en meulière situés dans la partie sud-ouest du jardin. Le 3 octobre 2016, la FFT accueille avec plaisir la décision du Conseil d’État autorisant les travaux dans le jardin des Serres. Le 4 octobre, les travaux débutent. Le 6 octobre, le tribunal de Grande Instance de Paris, à la demande des héritiers de l’architecte des Serres d’Auteuil, décide d’ « ordonner la suspension des travaux engagés ou à engager », le 10 novembre le TGI de Paris déboute les héritiers de Jean-Camille Formigé (l’architecte des Serres d’Auteuil) autorisant ainsi la FFT à entreprendre ses travaux. Après le Conseil d’État et le tribunal de Grande Instance, c’est le tribunal administratif de Paris qui reconnaît, le jeudi 2 février 2017, la légalité de la modernisation de Roland-Garros. Cette « victoire » juridique vient ainsi clore une longue série de recours et « légitime, le bien-fondé de notre projet » abonde Bernard Giudicelli, élu en février 2017, président de la Fédération française de tennis. Les associations font appel de cette décision devant la Cour administrative d’appel, mais sont déboutées en mai 2018. Le 24 mai 2018, la Fédération française de tennis publie un communiqué de presse au sujet de la modernisation du stade, à nouveau validée par la justice. « Après le Conseil d’État, le tribunal de grande instance de Paris et le tribunal administratif de Paris, la Cour Administrative d’Appel de Paris vient à son tour de donner à nouveau raison à la Fédération française de tennis sur la modernisation de Roland-Garros. La FFT se félicite de cette excellente décision qui vient confirmer une fois de plus le bien la légalité et le bien-fondé du projet de modernisation du stade Roland-Garros qu’elle a initié depuis plusieurs années. En écartant la totalité des moyens d’illégalité soulevés par les opposants à ce projet, la Cour consacre à nouveau la légalité des permis de construire de ce projet crucial pour l’avenir du tournoi de Roland-Garros, du tennis français et des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Elle rappelle que ce projet de modernisation du stade a toujours été mené par la FFT dans la plus grande concertation en tenant compte des enjeux patrimoniaux, environnementaux et écologiques. »

Nouvelle ère

Au début du printemps 2018, le court Suzanne-Lenglen est équipé de ses nouveaux sièges. Fabriqués en bois de châtaignier, issus des forêts des Vosges, les mêmes qui équiperont bientôt le Central et le court Simonne-Mathieu. L’univers et l’ambiance de « Roland » se réinventent également par l’aménagement d’une nouvelle signalétique et la mise en place de l’esprit « Bleu, Blanc, Terre ». « Ce sujet a fait l’objet d’une consultation d’agence, qui a eu lieu il y a sept ans, partant d’un constat, qu’il y avait dans le stade une multiplicité d’intervention architecturale liée aux différentes maîtrises d’œuvre qui travaillaient sur le projet, précise Estelle Mège, directrice générale retail architecture de l’agence W&Cie. Il y avait des bâtiments d’une très grande qualité, mais finalement un manque de lien et de liant dans l’histoire que souhaitait raconter Roland-Garros à ses publics. Nous avons remporté cette consultation sur le file rouge Jardin Bleu, Blanc, Terre, qui était de rassembler sous cette appellation, l’ensemble de la philosophie créative. Ce fil rouge là, au-delà d’être une philosophie générale, nous l’avons interprété dans des matériaux et des partis pris stylistiques qui s’appliquent sur l’ensemble du stade. » En cette année 2018, les nouveaux courts 7, 9, 18, le nouveau bâtiment de l’organisation ou encore l’Orangerie sont livrés.

Après avoir été détruit à près de 80 %, suite à l’édition du tournoi 2018, c’est au tour du, nouveau, court Philippe-Chatrier, aux angles désormais fermés, de sortir de terre en deux temps.

Février 2019, le court Philippe-Chatrier s’offre un profond remodelage / ©SoTennis

« Il s’agissait de construire un stade qui réponde aux normes actuelles en termes de confort, précise l’architecte de l’édifice, Didier Girardet. Si la Fédération française de tennis a décidé de rester à Paris, c’était aussi pour garder l’âme, l’esprit de ce stade. L’architecture fait partie de cet esprit. Un exercice assez délicat. »

Mai 2019, le court Philippe-Chatrier poursuit sa métamorphose / ©SoTennis

Lors de l’édition 2019, les spectateurs découvrent ainsi le Central new look, plus massif, sans son toit rétractable, le nouveau Fonds des Princes, où débute le plan guide du Nouveau Roland-Garros, imaginé par le paysagiste Michel Courajoud, faisant la part belle au végétal, ainsi que le court Simonne-Mathieu, pensé par l’architecte Marc Mimram. « C’est une histoire jalonnée de combats, de batailles, d’engagement, de défaites et de victoires, déclare le 21 mars 2019, lors de l’inauguration du court, la Maire de Paris, Mme Anne Hidalgo. On a eu des polémiques, des fake news… On a voulu faire croire qu’on abîmait un patrimoine, alors qu’il s’agissait de l’embellir. Mais ça valait le coup de s’accrocher quand on voit le résultat. »

21 mars 2019, le court Simonne-Mathieu est inauguré / ©SoTennis

21 mars 2019, l’une des serres du court Simonne-Mathieu / ©SoTennis

Un écrin de verre transparent (5 000 m2 de double vitrage) et d’acier (320 tonnes) semi-enterré. Un court unique au monde, entouré de quatre serres ouvertes au public hors tournoi. Au matin du 8 juillet 2019, après 39 ans d’existence, c’est au tour du mythique Court n°1 de disparaître (recyclés après la démolition, les vestiges de ce court deviendront sacs à main, chaises et sabliers), pour laisser place à une esplanade végétale. Une fois le tournoi achevé, cet espace est prévu d’être ouvert au public sur le modèle d’un square parisien. Le 12 juillet 2019, en provenance de Venise, un camion vient livrer les ailes divisées en 7 tronçons du toit rétractable du court Philippe-Chatrier, symbole du Nouveau Roland-Garros. Situé à l’emplacement des courts 6, 8 et 10, un atelier dédié à l’assemblage des ailes du futur toit rétractable est installé. La pose de la première des onze ailes du futur toit rétractable du court Central débute le 16 août 2019. Toutes les 3 semaines environ, une nouvelle aile est installée au sommet du court Philippe-Chatrier. Le mercredi 5 février 2020, la 11e et dernière aile du toit rétractable du Central est posée. Un chantier livré avec un peu plus d’un mois d’avance. Dès la mi-mars 2020, la pandémie liée à la Covid19 vient brutalement stopper le chantier pharaonique du Nouveau Roland-Garros. « Nous avons été « interrompus » dans la dernière ligne droite, abonde Didier Girardet. L’objectif était d’inaugurer tout cela lors de l’édition 2020, aux dates initiales, de Roland-Garros (24 mai – 7 juin 2020). Nous étions à un mois, un mois et demi de la livraison, après 10 années de travail. Ce qui était un peu perturbant et frustrant. Le chantier est passé d’un effectif d’environ 700 ouvriers à, du jour au lendemain, environ 60. La problématique a consisté à faire en sorte que, malgré ce désastre sanitaire, les travaux ne s’arrêtent pas totalement. Lorsqu’on arrête des travaux, il faut veiller à ce que la sécurité du site soit assurée. » Alors que l’édition 2020 est décalée à l’automne, le chantier reprend peu à peu son rythme de croisière, mais oblige à scinder en deux la dernière phase de travaux. « Comme le tournoi est passé en octobre, nous avions moins de temps pour préparer et effectuer la dernière phase de travaux, précise Gilles Jourdan. Cette période, entre octobre 2020 et mai 2021, a été par conséquent beaucoup plus courte. Il a fallu que nous anticipions avant l’édition 2020, notamment sur trois zones, celle des courts 6 et 8, celle du grand parvis nord et la zone d’animation située près des courts 2 et 3 (ndlr : où se situe en sous-sol la nouvelle grande boutique de 1 500 m2), pour pouvoir les livrer lors de l’édition 2021. Au cours de la dernière phase, il y avait beaucoup d’aménagements extérieur (voirie, plantation…), notamment au sein du jardin des Mousquetaires. Nous avons attaqué cela dès la fin de l’édition 2020. » Lors du si singulier Roland-Garros 2020, les rares spectateurs découvrent le court Philippe-Chatrier coiffé de son toit rétractable, composé de onze ailes de 330 tonnes chacune, les nouveaux courts n°2 et n°3, positionnés à côté des courts n°4 et n°5.

Octobre 2020 le court Philippe-Chatrier et son toit rétractable / ©SoTennis

Octobre 2020 le court Philippe-Chatrier et son toit rétractable / ©SoTennis

En plus du Central éclairé à la tombée de la nuit, le court Suzanne-Lenglen et le court Simonne-Mathieu le sont également tout comme, sur, finalement, neuf courts annexes. Dès la fin du tournoi, une nouvelle course contre la montre est engagée. Les vestiges des anciens courts n°2 et n°3 laissent peu à peu la place à la nouvelle entrée grand public du stade appelée porte 1, accessible par l’avenue de la Porte d’Auteuil. Le 8 avril 2021, la statue de Roland-Garros, mesurant six mètres de haut, imaginée par l’artiste et sculptrice française Caroline Brisset, est installée de façon pérenne sur le tout nouveau « parvis de l’aviateur ». Une statue monumentale, en acier, qui vient rendre hommage à Roland-Garros, véritable héros de l’aviation.

Le 27 mai, c’est au tour de la statue en acier de Rafael Nadal, réalisée par l’artiste et sculpteur espagnol Jordi Diez Fernandez, d’être dévoilée en compagnie, entre autres, du tenant du titre, vainqueur à Paris à treize reprises (série en cours). Une statue qui trône face au parvis de l’aviateur.

Rafael Nadal statufié / ©SoTennis

Tout près de là, le jardin des Mousquetaires sort lui aussi de terre. Bien qu’il reste encore quelques plantations à réaliser à l’automne prochain, cette vaste esplanade de près d’un hectare offre une véritable aération au stade et doit favoriser les déplacements des spectateurs durant le tournoi. Un jardin qui rend aussi hommage aux Mousquetaires où les fameuses statues en bronze réalisées par l’artiste italien Vito Tongiani de Jean Borotra, Jacques Brugnon, Henri Cochet et René Lacoste font leur retour. La scénographie retenue a privilégié l’action d’un match de double. Le sol en brique rouge rappelle un court de tennis, les lignes sont matérialisées par 26 plaques de marbre sur lesquelles sont gravées les victoires des Mousquetaires en Grand Chelem et en coupe Davis.

« La force de Roland-Garros et du tennis français, est d’avoir un important patrimoine, dixit Sabrina Leger, Vice-Présidente référente pour les enseignants et la formation, l’innovation et le patrimoine au sein de la FFT. L’espace muséal du stade s’apprête à être repensé, en s’appuyant sur la digitalisation. Un projet de visites guidées est en phase active de réflexion, avec des espaces que l’on ne peut pas voir comme spectateur en période de tournoi, mais que l’on pourra découvrir en participant à ces visites guidées, hors tournoi lorsque le contexte sanitaire le permettra. Nous souhaitons également – toujours – que le stade vive à l’année en l’ouvrant au monde fédéral et à d’autres publics lors d’initiatives sportives, événementielles et culturelles (ndlr : la réalisation d’un auditorium a été confirmée et l’organisation d’un festival est toujours en phase de réflexion). » Un stade qui s’apprête ainsi à renouer avec l’époque où Roland-Garros vivait hors période de tournoi, en mettant à disposition ses installations, moyennant rémunération. D’un projet voté lors de l’assemblée générale de la FFT en février 2011, le Nouveau Roland-Garros, d’un budget, finalement, de 380 millions d’euros (notamment 160 millions pour le court Philippe-Chatrier et 22 millions pour le court Simonne-Mathieu) financés exclusivement par la Fédération française de tennis sur ses fonds propres et par le recours à l’emprunt, sans aucune aide publique, est à présent pleinement une réalité. Après bien des obstacles, des retards et des tourments, le stade Roland-Garros, aux désormais 18 courts, dont 16 éclairés, créé pour quatre hommes, les Mousquetaires, sous l’impulsion d’Émile Lesieur et Pierre Gillou, s’est offert une énième jeunesse. Plus arboré, plus spacieux, le temple de la terre battue achève ainsi sa métamorphose, après six ans de travaux intenses où pas même la pandémie liée au Covid19 est venue terrasser les ambitions programmées. Si les pierres du stade ont changé, l’âme du lieux est, en passe, de se retrouver. « La transformation s’est faite au fil des ans. On a forcément une nostalgie du passé, mais le Roland-Garros de mes premières années était un Roland-Garros et un tennis différent, abonde Gilles Moretton, élu Président de la Fédération française de tennis le 13 février 2021, et pensionnaire au stade Roland-Garros durant les années 1970. Je n’ai aucune nostalgie, il faut s’en souvenir comme de bons moments. Il faut vivre avec son temps ! Le Roland-Garros d’aujourd’hui est un Roland-Garros magnifique ! À nous et à cette nouvelle équipe de mettre notre touche de sensibilité. Quand on voit aujourd’hui la qualité d’accueil du stade, on ne peut que s’en satisfaire. »

E-A