Roger Federer, hors du temps

Roger Federer, hors du temps

18 février 2018 Non Par SoTennis

Roger Federer s’impose pour la troisième fois de sa carrière à Rotterdam. Dimanche, le Suisse a dominé Grigor Dimitrov en deux sets (6-2, 6-2). Le Bâlois s’adjuge son 97e titre en simple et redeviendra dès lundi n°1 mondial, une première depuis novembre 2012.

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Roger Federer / ©SoTennis

« Parfois, on a tendance à enterrer les gens un peu trop vite ! » Cette succincte phrase, Roger Federer l’a prononcée en 2013 lors du Masters 1000 de Shanghai, en évoquant la victoire de son rival Rafael Nadal à l’US Open. À l’époque, le Suisse connaissait des problèmes au dos. Certains observateurs voyaient en ces maux, l’inéluctable déclin du Suisse. Cinq ans plus tard, le maestro est toujours là, après s’être une nouvelle fois réinventé, et s’apprête à reconquérir la première place mondiale, abandonnée à Novak Djokovic en novembre 2012. Auteur d’une sensationnelle saison 2017, où il avait débuté au dix-septième rang mondial, Roger Federer a commencé 2018 à la deuxième place mondiale, empli d’envie. Vainqueur de son vingtième titre du Grand Chelem à l’Open d’Australie en janvier dernier, Federer comptait 155 points de retard sur Rafael Nadal, en tête du classement ATP. Après son succès à Melbourne, c’est finalement à Rotterdam (ATP 500) que le Suisse a décidé d’effectuer son retour à la compétition. Une demi-finale était suffisante pour retrouver sa couronne. Chose faite vendredi, lorsqu’il a battu en trois sets (4-6, 6-1, 6-1) le local de l’étape, Robin Haase. Submergé par l’émotion, Roger Federer avait réalisé ce qu’il venait d’accomplir, en devenant le plus vieux numéro 1 mondial de l’histoire de son sport. « Être numéro un, c’est l’aboutissement ultime dans notre sport. Désormais, ce sera aux autres de se battre pour y arriver. Je n’arrive pas y croire… Je travaille dur pour cela et je veux remercier mon équipe et ma femme de m’accompagner » avait-il déclaré sur le court, lors d’une cérémonie prévue par les organisateurs, le tout sous les yeux de son coentraîneur Severin Lüthi, venu lui faire la surprise de le rejoindre aux Pays-Bas. Après son sacre à Wimbledon, le 16 juillet 2016, Roger Federer ne pensait pas vraiment à cette première place au classement ATP. « À ce stade de ma carrière, je joue pour les titres plus vraiment pour le classement. Il faut avant tout que je me montre intelligent avec mon corps » avait-il rétorqué. Néanmoins, avec un si mince écart au classement avec Rafael Nadal, qui doit défendre ses points de sa finale de l’an dernier au tournoi d’Acapulco, Roger Federer savait parfaitement qu’il pouvait dès la mi-février, déloger l’Espagnol du sommet de la hiérarchie mondiale. Venu à Rotterdam, juste par envie, comme il aime le dire, mais pas pour regarder les tulipes. Le Bâlois en repart avec un 97e titre en simple et la première place au classement. Dimanche, face à Grigor Dimitrov, qui a pendant longtemps eu comme surnom « Baby Federer », le Suisse n’a pas fait dans le détail pour battre le Bulgare en deux sets (6-2, 6-2), devant 14 000 spectateurs acquis à sa cause. Lundi, Roger Federer entamera sa 303e semaine avec le dossard de n°1 mondial, quatorze ans et dix-sept jours après l’avoir endossé pour la première fois. À 36 ans, « The GOAT » (GreatestOf AllTime), comme est il souvent défini, reste hors du temps. Lui qui vise désormais les 100 titres en simple.

E-A