Iga Swiatek : «Ce tournoi a été quelque peu surréaliste»
8 juin 2024Iga Swiatek remporte pour la quatrième fois de sa carrière Roland-Garros. Samedi, en finale, la n°1 mondiale a dominé l’Italienne Jasmine Paolini en deux sets (6-2, 6-1) et s’adjuge son troisième trophée consécutif à Paris, son cinquième en Grand Chelem.
C’est votre troisième victoire de suite à Roland-Garros, pour un total de quatre. Cinquième titre du Grand Chelem. Qu’est-ce que cela évoque pour vous ?
Beaucoup. Ce tournoi a été quelque peu surréaliste avec ce deuxième tour face à Naomi Osaka (ndlr :où elle sauve une balle de match). Mais j’ai su hausser mon niveau match après match. Je suis vraiment fière de moi, notamment parce que j’étais pas mal attendue sur ce tournoi. J’avais beaucoup de pression. Je suis vraiment heureuse d’avoir su tout gérer et d’avoir gagné.
Avez-vous le sentiment d’avoir joué un match parfait en finale ?
Dans la mesure où je me fais breaker au début du match, je ne dirais pas que c’était parfait, non. Mais par rapport à toute la pression qui entoure une finale, je dirais que c’était un bon match.
Impressionnante. @iga_swiatek réalise le triplé à @rolandgarros. La n°1 mondiale bat en finale Jasmine #Paolini, 6-2 6-1 en 1h08', soulève pour la quatrième fois la coupe Suzanne-Lenglen, et s'adjuge son cinquième titre du Grand Chelem. #rolandgarros pic.twitter.com/PIjXpbjhrP
— So Tennis (@sotennis1) June 8, 2024
Il y a cinq ans, vous n’étiez pas sorti des qualifications à Rome. Et vous voilà avec cinq titres du Grand Chelem. Tout est allé très vite, non ?
C’est dingue, oui. J’ai l’impression qu’au tennis c’est un peu pareil pour tout le monde. Il faut arriver à dépasser ces moments où vous ne pouvez pas entrer dans un tournoi, où vous êtes obligé de jouer le circuit ITF. Mais c’est vrai que, pour moi, tout est allé vite. Mes progrès ont été rapides et je n’ai jamais arrêté. J’en suis très fière. Oui, c’est étrange, mais d’un autre côté, j’avais quoi… 18 ans…
Vous évoquez souvent la pression qui pèse sur vous. Est-ce vous qui vous l’imposez ou vient-elle de l’extérieur ?
En réalité, je me mets la pression à cause de la pression que je ressens autour de moi. En plus, je suis perfectionniste, donc je me mets facilement la pression toute seule. Quand je fais quelque chose, et pas seulement sur un court, c’est à 100 %. Mais cette pression-là, la mienne, j’arrive bien à la gérer. C’est quand elle vient de l’extérieur que c’est plus compliqué. Mais ici, je m’en suis bien sortie.
Votre premier titre était une grande surprise. Vous en avez maintenant quatre à Roland-Garros. Est-ce que c’est un bonus d’expérience qui vous aide encore plus dans les moments difficiles ?
Oui, ça aide dans les moments où le stress s’invite dans un match. Parce que ce n’est pas parce que c’était ma cinquième finale en Grand Chelem que je n’étais pas stressée. Ça ne marche pas comme ça, hélas. Alors, oui, l’expérience aide. Quelque part, c’est plus facile d’être l’outsider, mais j’ai le sentiment que je gère quand même bien tout ça.
Vous avez enchaîné les titres à Madrid, Rome et Roland-Garros. Est-ce que vous avez appris quelque chose sur vous durant cette folle série ?
Pour être honnête, j’ai appris que je pouvais le faire. Il y a huit semaines de ça, quand je suis partie jouer la Billie Jean King Cup, c’était difficile de me dire que j’allais être absente de chez moi aussi longtemps. Je regardais le calendrier sur mon téléphone et je me demandais comment j’allais survivre à ça, ça avait l’air dingue. Mais me voilà… En fait, j’ai appris que si je profitais de la vie sur le court, si je profitais du fait d’être à Madrid, à Rome et ici, cela me permettrait de conserver de la fraîcheur. Mais maintenant, il va falloir que je récupère de tous ces efforts. Et seulement après on verra quels sont les plans pour le gazon.
Propos recueillis par E-A à Roland-Garros