Iga Swiatek : «Je ne voulais pas avoir de regrets par rapport à la deuxième manche»

Iga Swiatek : «Je ne voulais pas avoir de regrets par rapport à la deuxième manche»

10 juin 2023 Non Par SoTennis

Iga Swiatek a remporté pour la troisième fois de sa carrière Roland-Garros, son quatrième titre du Grand Chelem. Samedi, en finale, la n°1 mondiale a battu en trois sets (6-2, 5-7, 6-4) Karolina Muchova.

Que ressentez-vous après ce match avec de multiples rebondissements ?

Je ressens toutes sortes d’émotions en ce moment. C’est assez surréaliste. Mais le match a été très intense, avec beaucoup de hauts et de bas. Je suis donc très heureuse d’avoir pu être solide dans les derniers jeux et d’avoir pu terminer le match. Karolina (Muchova) a vraiment bien joué. C’était un grand défi. Je suis heureuse et très fière d’avoir réussi.

Vous meniez un set à zéro, et 3-0. Pouvez-vous comparer ce que vous avez ressenti à ce moment-là, à ce que vous avez ressenti lorsque vous étiez menée 2-0 dans le troisième set ?

Bien sûr, je me sentais assez confiante dans mon jeu au deuxième set mais je savais aussi qu’il n’y avait qu’un seul break et que je devais rester concentrée et prête à tout, surtout contre Karolina, qui était revenue d’une situation vraiment incroyable dans ce tournoi (une balle de match sauvée en demi-finales face à Sabalenka). J’ai eu l’impression de la laisser entrer un peu dans le match, ce que je n’aurais pas dû faire, mais c’est une grande joueuse et elle a profité de cette opportunité. Dans le troisième set, je ne voulais pas avoir de regrets par rapport à la deuxième manche. J’ai juste regardé vers l’avant et je me suis dit : ”Je vais juste donner tout ce que j’ai. Pas de réflexion, pas d’analyse. Juste jouer mon jeu, suivre mon intuition.” Ça m’a vraiment aidé.

Ce troisième titre ici a-t-il une saveur particulière après vos blessures cette saison et ce match compliqué ?

Je ne sais pas. C’est difficile de comparer. L’année dernière, j’ai eu la confirmation que mon premier titre (en 2020) n’était pas arrivé par hasard. Cette année, c’était un peu plus difficile en termes de blessures (ndlr: Elle avait abandonné en quarts de finale du WTA 1000 de Rome). Le fait de revenir dans ce tournoi en tant que championne en titre, j’ai l’impression que c’était un peu différent, je devais vraiment le gérer. Je suis super contente d’y être parvenue et que Daria (ndlr: Abramowic, sa psychologue) m’ait aidée, parce que ces trois dernières semaines n’ont pas été faciles. J’adresse un grand coup de chapeau à l’équipe, car sans elle, je ne serais pas là.

Il y a eu ce moment amusant quand vous avez reçu le trophée et que le couvercle est tombé…

Je suis désolée ! Je croyais que je tenais le couvercle avec mes doigts mais l’émotion, j’imagine, a provoqué ça. Désolée, je ne voulais pas être irrespectueuse. Je suis contente que la Coupe Suzanne-Lenglen n’ait rien, ça n’arrivera plus. J’espère juste que j’aurais l’occasion de la soulever à nouveau dans les années qui viennent.

Quelles étaient vos émotions après la balle de match ?

Au début j’étais surprise, parce que j’ai vu tous les matchs de Karolina lorsqu’elle revenait après des scores comme ceux-là. Avant la balle de match, je me suis dit : « Non, cela ne va pas arriver maintenant ». Je jouais, je jouais et je donnais tout ce que je pouvais. Je suis surprise que ce soit arrivé, parce qu’elle a fait tellement de retours et je me sentais… je ne sais pas, je ne sais pas ce que je ressentais, c’est difficile à décrire, mais un mélange de joie. Tout d’un coup, je me suis sentie très fatiguée, fatiguée des trois semaines. Peut-être que mes matchs du point de vue physique n’étaient pas épuisants, mais c’est difficile de rester concentré pendant quasiment trois semaines, puis il y a aussi toute la saison parce que depuis Stuttgart, je n’étais pas allée à la maison. J’ai fini toute la saison sur terre battue ; j’ai survécu d’une certaine façon et cela m’a redonné peut-être de la force grâce à cela.

Dans le deuxième vous cherchiez du regard votre clan. Qu’est-ce que vous espériez de leur part ?

Dans le deuxième set, c’est vrai, ce que je cherchais c’étaient des conseils, je disais « Qu’est-ce que je ne fais pas bien ? », alors que dans le troisième set, je ne sais pas, je les ai regardés à nouveau, je ne sais pas quelle était la raison, je n’attendais rien de leur part, mais j’avais l’impression que je devais être plus courageuse, je devais prendre les bonnes décisions. Je les ai regardés, parce que j’en avais besoin, c’est le genre de soutien sur lequel on peut se reposer. Non, il n’y avait rien de particulier, rien de vraiment profond…. Je ne sais pas.

Propos recueillis par E-A à Roland-Garros