Novak Djokovic: «Je rêve toujours d’accomplir les plus grands exploits sportifs»
11 juillet 2021Novak Djokovic remporte pour la sixième fois le tournoi de Wimbledon et s’adjuge son vingtième Grand Chelem. Dimanche, en finale; le n°1 mondial a battu Matteo Berrettini en quatre sets (6-7 [4], 6-4, 6-4, 6-3).
On vous a senti tendu en début de match, avec notamment trois doubles fautes sur vos deux premiers jeux de service. Le poids de l’histoire vous avait-il rattrapé ?
Oui, je me suis totalement senti plus nerveux que d’habitude en début de match. Mais après le premier set, j’allais mieux. Effectivement, ce n’était pas super de perdre le premier set, mais d’un autre côté je voulais vraiment en finir avec ce set pour passer à autre chose et vraiment commencer mon match en jouant comme je voulais le faire depuis le début. Et c’est ce qui s’est passé dans le deuxième set où j’ai rapidement mené 4-0. Je me sentais mieux. Le troisième set a été un peu tendu, mais j’ai eu le sentiment de contrôler le match dès le deuxième set. Il est très puissant, il sert bien, je savais qu’il ne lâcherait rien. Parfois, j’ai été trop défensif, un peu trop lent par rapport à mes standards, notamment en deuxième balle. C’est probablement dû à la tension nerveuse d’une grande finale, du fait de marquer l’histoire.
En parlant d’histoire, de quoi êtes-vous le plus fier jusqu’à présent ?
Si je me retourne et que je regarde le chemin fait depuis 15 ans, j’ai progressé dans tous les secteurs. Dans mon jeu, ma force mentale, ma façon de gérer la pression dans les grands événements, arriver à être décisif quand ça compte. Mais si je devais vraiment retenir quelque chose, ce serait ma gestion de la pression. Plus vous jouez de grands matches et plus vous en tirez de l’expérience. Et plus vous avez d’expérience et plus vous pouvez avoir confiance en vous. Plus vous gagnez, plus vous êtes confiant. Tout est lié. Ces dernières années, j’ai le sentiment que l’âge n’est qu’un nombre. Je ne me sens pas si vieux. Bien sûr, les choses changent et il faut s’adapter aux différentes phases qu’il y a dans une carrière.
Pensez-vous que vous êtes le meilleur joueur de l’ère Open ?
Je me considère comme le meilleur, sinon je ne parlerai pas ouvertement de gagner des tournois du Grand Chelem et de faire l’histoire. Mais savoir si je suis le meilleur de l’histoire, je laisse ce débat à d’autres personnes. Je l’ai déjà dit, c’est très difficile de comparer différentes époques. Nous avons des raquettes différentes, de la technologie… Les courts et les balles sont différents. C’est difficile de comparer. Mais je suis vraiment honoré d’être au coeur de la discussion..
Y a-t-il eu un moment où vous vous êtes dit que le record de Roger Federer (20 titres du Grand Chelem) était accessible ?
J’ai commencé à y penser il y a deux ou trois ans. Avant, cela me semblait un peu hors de portée. J’ai toujours eu la certitude de pouvoir bien jouer en Grand Chelem et j’ai fait en sorte de me mettre en position de pouvoir tous les gagner car j’ai un jeu très complet. Mais il y a deux ou trois ans, j’ai vu que j’avais la possibilité de battre le record de semaines en tant que n°1 et aussi celui de victoires en Grand Chelem. C’est assez dingue que tout soit arrivé la même année, je ne m’y attendais pas. Mais je rêve toujours d’accomplir les plus grands exploits sportifs.
Propos recueillis par E-A