Karolina Muchova : «C’était un moment fort en émotions»

Karolina Muchova, battue, samedi, en finale de Roland-Garros par la n°1 mondiale Iga Swiatek (6-2, 5-7, 6-4), était attristée de sa défaite mais fière de son parcours à Paris.

Qu’est-ce qui a fait la différence dans ce match ?

La différence, je pense que vous pouvez la voir lors du premier set et demi. J’étais un peu lente et Iga, elle, démarre toujours très bien ses matchs. Quand elle est lancée, il est très difficile de casser son jeu. J’ai essayé de changer de rythme, de la sortir de son rythme. Lors du deuxième set, avec le break que j’ai réussi, j’ai retrouvé un peu de vigueur. Je pense que dans le troisième set, la différence n’était pas très grande. Nous avons toutes les deux eu des occasions. Je ne les ai pas utilisées aussi bien qu’elle.

Vous avez été assez émue après le match. Pouvez-vous nous parler de cette émotion ? Qu’est-ce que Chris Evert vous, qui a remis les trophées, a-t-elle dit ?

Elle a dit des mots très gentils. Je ne sais pas si elle voudrait que je vous dise ce qu’elle m’a dit, donc je le garde pour moi (ndlr: Lors d’une courte interview pour France 2, Chris Evert a précisé que Karolina s’était entraînée au sein de son académie, en Floride, après sa blessure. Elle lui a dit qu’elle revenait de très loin). Bien sûr, quand on est au bout de ces 15 jours, je dois dire que je suis assez épuisée. Tout le monde t’applaudit. Oui, oui, c’était un moment fort en émotions.

À quel point ce match était différent de tout les autres matches de la quinzaine ? La sensation était-elle très très différente ? Etiez-vous plus nerveuse qu’auparavant ?

En réalité, non, je n’étais pas très nerveuse, pas vraiment. J’ai essayé de me concentrer. Je savais que je jouais pour le grand titre, mais j’ai essayé de ne pas trop y penser. J’ai essayé de jouer comme je joue toujours. Bien sûr que c’était une finale, mais je n’étais pas vraiment nerveuse sur le court.

Maintenant que avez vécu cette expérience, croyez-vous en une deuxième finale en Grand Chelem?

J’y crois toujours quand je participe à un Grand Chelem. J’ai cru en chaque Grand Chelem que je n’ai jamais joué. Je n’ai jamais joué en finale. Donc, la croyance y est. Que j’ai finalement réussi, c’est un très beau sentiment pour moi. Cela fait du bien à la confiance. Cela montre que je suis capable d’y arriver et d’obtenir de grands résultats. C’est une très grande motivation. Je pense que je peux le faire. Je vais essayer de revenir et de me battre pour avoir le titre dans les prochaines étapes.

Pour revenir au match, il y a eu deux moments au troisième set où vous l’avez breakée à 2-0 et 4-3. Qu’est-ce qui traversait votre esprit à ce moment-là ?

Je ne me suis pas dit: “Si je veux 2 jeux, je peux gagner un Grand Chelem”. Je voulais faire un grand service, des premiers services surtout pour m’aider à gagner des points rapidement, mais cela n’a pas fonctionné comme prévu. Il faut dire qu’Iga, ensuite, est montée en puissance. Elle a joué d’excellents retours, elle n’a manqué aucun point, elle m’a donné aucun point facile. C’était difficile. Je voulais vraiment me concentrer sur le service. Maintenant, je pense que j’ai fait beaucoup de premiers services. C’est ce que j’avais essayé de changer, mais je n’ai pas pu.

Après l’expérience d’aujourd’hui, où vous étiez proche, cela vous donne encore plus faim…

Le match n’est pas très loin, je n’ai pas encore vraiment tout absorbé. Oui, c’était une grande source de motivation. Iga est la numéro 1, j’étais tellement proche. Maintenant, je suis capable d’y arriver, je pense. Il ne s’agit pas de claquer des doigts, il faudra beaucoup travailler, donner beaucoup d’efforts mais je suis prête à le faire. Je vais faire de mon mieux dans les deux autres Grands Chelems de cette année. Ensuite, l’année prochaine, j’espère avoir une nouvelle opportunité pour jouer pour le titre.

Propos recueillis par E-A à Roland-Garros