Iga Swiatek: «Je suis surtout fière de ne pas m’écrouler mentalement dans les moments importants»

Iga Swiatek: «Je suis surtout fière de ne pas m’écrouler mentalement dans les moments importants»

11 septembre 2022 Non Par SoTennis

Iga Swiatek remporte pour la première fois de sa carrière l’US Open. Samedi, en finale, la n°1 mondiale a battu Ons Jabeur, tête de série n°5, en deux sets (6-2, 7-6[5]). La Polonaise s’adjuge son troisième titre du Grand Chelem, son deuxième de la saison après Roland-Garros.

Quels sont vos sentiments après cette victoire à l’US Open, la troisième de votre carrière en Grand Chelem ?

Je suis vraiment très fière de moi parce que ce n’était pas un match facile, même si je dominais au début. Je savais que ça serait serré et qu’Ons (Jabeur) profiterait de chacune de mes erreurs. Je ne voulais pas reculer. Le second set a été très engagé, je suis contente d’avoir réussi à mettre un peu plus d’intensité et d’énergie pour conclure et être vraiment précise dans les moments clés. C’était un match de très bon niveau.

Qu’avez-vous ressenti quand vous vous êtes écroulée sur le sol après la balle de match ? Et vous qui disiez ne pas aimer les balles utilisées durant la tournée nord-américaine, les appréciez-vous un peu plus maintenant ?

C’est une question piégeuse (sourire). J’ai l’impression que je peux m’adapter à tout aujourd’hui. J’ai besoin d’un peu plus de temps (avec ces balles), c’est sans doute pour ça que ça n’a pas fonctionné à Toronto et Cincinnati. Et quand j’étais allongée, après la balle de match, j’étais soulagée qu’on ne s’embarque pas dans un troisième set. Je savais que physiquement, avec le stress aussi, ça serait devenu compliqué. J’avais joué pas mal de matches intenses les jours précédents… C’est tellement d’émotions que tu es un peu obligée de t’écrouler. Je suis contente de ne pas avoir tant pleuré que ça, ça me permet de ressembler à quelque chose maintenant. Ce n’est pas parfait mais bon…

Vous avez réussi lors du premier set 90 % de premières balles, 100 % de retours dans le court. Comment l’évaluez-vous ?

C’était vraiment très bon. C’est le seul match ici où j’ai si bien commencé. Un peu comme en début de saison, pendant ma série de victoires, où je démarrais souvent très fort. Mais ça avait un peu disparu en seconde partie d’année. Commencer si bien m’a donné confiance, forcément. J’avais senti ça lors de la finale de Roland-Garros (victoire 6-1, 6-3 contre Coco Gauff) : si tu commences bien, c’est beaucoup plus facile de continuer sur le même rythme et de ne pas trop ressentir la pression d’une finale. J’ai utilisé l’expérience de mes deux premières finales. Je n’étais pas si tendue que ça. Je pense que je l’étais davantage contre Coco à Paris.

Vous avez plusieurs fois évoqué l’importance de gagner ailleurs qu’à Roland-Garros. Qu’est-ce que ce titre représente ?

En début d’année, j’ai compris que je pouvais avoir de bons résultats sur le circuit (sur dur). J’ai aussi fait demi-finale à l’Open d’Australie. Mais je ne savais pas si j’avais déjà le niveau pour gagner un Grand Chelem (ailleurs que sur terre), surtout à l’US Open où la surface est très rapide. Je ne m’y attendais pas. Ça me confirme qu’il n’y a aucune limite. Je suis fière et aussi un peu surprise (sourire).

À 21 ans, de quoi êtes-vous la plus fière ?

Je suis surtout fière de ne pas m’écrouler mentalement dans les moments importants. Je n’ai pas de regrets même si je perds, je sais que je donne 100 %. Je suis aussi fière d’avoir beaucoup plus d’options sur le court, d’un point de vue tennistique mais aussi mental. J’utilise bien mes qualités. J’en suis vraiment fière parce que je sais ce que c’est d’avoir la sensation de n’avoir aucune solution sur le terrain, ne pas savoir comment changer la situation d’un match. Ça fait longtemps que ça ne m’est pas arrivé, c’est génial. Ça montre que je progresse. Je sais qu’il me reste beaucoup de progrès à accomplir sur le court. C’est assez excitant parce que ça va devenir plus facile de jouer ces matches.

Propos recueillis par E-A à l’US Open