Jannik Sinner : «C’est peut-être la raison pour laquelle je suis ici»

Jannik Sinner : «C’est peut-être la raison pour laquelle je suis ici»

28 janvier 2024 Non Par SoTennis

Jannik Sinner s’impose à l’Open d’Australie et remporte son premier titre du Grand Chelem. Dimanche, en finale, l’Italien a renversé en cinq sets (3-6, 3-6, 6-4, 6-4, 6-3) Daniil Medvedev particulièrement agressif.

Réalisez-vous ce que vous venez d’accomplir ?

Non, bien sûr, il faut un peu de temps pour tout assimiler. Je suis très heureux de la façon dont j’ai géré les choses aujourd’hui. La situation sur le terrain était très, très difficile. Je pense que le plus important a été le soutien que j’ai reçu tout au long de ces deux semaines. J’ai senti que beaucoup de gens regardaient la télévision depuis chez eux, alors j’ai fait de mon mieux, même si j’étais un peu en difficulté… J’ai essayé de rester positif, en essayant de suivre le plan de jeu, que j’ai dû ajuster un peu. Daniil est un joueur incroyable, et il l’a encore montré aujourd’hui (dimanche). Il a passé tant d’heures sur le court… Je suis évidemment désolé pour lui aujourd’hui, mais je suis sûr qu’il soulèvera d’autres trophées du Grand Chelem.

Avez-vous été surpris par l’agressivité de Daniil Medvedev dès le début du match ?

Oui, je m’attendais à quelque chose de différent de sa part, j’avais le sentiment qu’il serait un peu plus agressif. Mais pas à ce point. Il a très bien joué pendant les deux premiers sets ou les deux premiers sets et demi. J’ai essayé de faire jeu égal, en essayant de prendre quelques risques dans le troisième set. Lorsque vous gagnez un jeu très important, le match peut changer de temps en temps, et c’était le cas aujourd’hui. J’ai simplement essayé de rester le plus longtemps possible sur le court, sachant qu’il avait passé tant d’heures sur le terrain. Je pense que c’était la clé. Et le tournant selon moi, ça a été le break à 5-4 au 4e set.

Vous avez parlé sur le court de vos parents et du fait qu’ils vous ont donné la liberté de choisir lorsque vous étiez enfant. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur l’importance qu’ils ont eue dans votre réussite ?

Je ne les vois pas souvent, malheureusement, mais quand je les vois, c’est toujours un grand moment. (Sourire.) J’ai quitté la maison à l’âge de 14 ans. J’ai donc dû grandir assez vite, en essayant de cuisiner moi-même, en essayant de faire la lessive. C’est peut-être la façon la plus rapide de grandir. Pour moi, c’était difficile, mais pour les parents, laisser leur fils à 14 ans, ce n’a pas été facile non plus. Ils ne m’ont jamais mis la pression, et c’est peut-être la raison pour laquelle je suis ici aujourd’hui. Je suis un homme très détendu, qui aime jouer au tennis. J’ai 22 ans, donc j’aime aussi faire des choses normales. Et voilà tout. Ce sont des parents parfaits. Évidemment, je ne connais qu’eux, mais ils sont géniaux. Et mon frère aussi m’a dit beaucoup de choses avec honnêteté tout au long de ma carrière.

Vous êtes le premier Italien à voir votre nom gravé sur ce trophée du vainqueur. Qu’est-ce que cela représente pour vous de pouvoir représenter l’Italie ?

Cela signifie beaucoup de choses. C’est peut-être le plus important. Parce que le soutien que je reçois depuis des années est incroyable. Pouvoir les rendre heureux aujourd’hui, parce que j’ai l’impression qu’ils me poussent aussi, c’est fort.

Avez-vous ressenti une certaine pression, en particulier en Italie, quand les gens ont vite pensé que vous seriez un futur champion du Grand Chelem ?

Oui, il y a toujours de la pression, mais c’est une bonne chose. Il faut la prendre du bon côté. C’est un privilège, non ? Parce qu’il n’y a pas beaucoup de joueurs qui ont ce genre de pression. J’aime danser dans la tempête de pression. Je ne sais pas comment le dire. Personnellement, j’aime ça, parce que c’est là que, la plupart du temps, je donne le meilleur de moi-même. Je suis très détendu dans ces moments-là, car j’essaie toujours de prendre du plaisir sur le court.

Propos recueillis par E-A