Gaël Monfils: «Je vais jouer ma carte à fond ici»

Gaël Monfils: «Je vais jouer ma carte à fond ici»

15 mars 2022 Non Par SoTennis

Gaël Monfils s’est qualifié pour les huitièmes de finale du Masters 1000 d’Indian Wells. Lundi, La Monf a battu le n°1 mondial Daniil Medvedev en trois sets, (4-6, 6-3, 6-1).

Où placez-vous cette victoire contre Daniil Medvedev, n°1 mondial ?

C’est dur à dire. C’est une bonne victoire face à un des meilleurs joueurs du monde. Je me sentais bien. Tactiquement, j’ai été bon. J’ai beaucoup de confiance. Je suis simplement heureux d’avoir gagné.

Quel est selon vous le tournant du match ?

Le vrai tournant, c’est le premier break du troisième set. Derrière, j’ai senti un changement. Il était un peu éteint, il se plaignait. Il a cassé sa raquette, il s’agaçait un peu avec son coup droit. Forcément, quand tu as cette information, tu essaies d’appuyer dessus. Je lui ai fait jouer plus de balles sur son coup droit, évidemment. Après, le deuxième break est arrivé très vite.

Ces dernières années, ces matches, contre mles meilleurs joueurs du monde avaient tendance à vous échapper, comme récemment contre Matteo Berrettini à l’Open d’Australie. Qu’est-ce qui a changé ?

J’ai fait un bon match. J’ai réussi à tenir mon plan tactique du début à la fin. C’est bête, mais j’ai l’impression que ça m’a souri un peu plus. Les gens ont envie d’entendre un truc rationnel. Cela m’a souri dans les moments importants. J’y suis allé, j’ai été un peu récompensé. Lui s’est frustré. Il allait hyper vite, il m’a donné très vite le deuxième break.

Justement, quel était ce plan tactique ?

J’ai fait les changements de rythme aux bons moments pour essayer de le déstabiliser. J’ai bien couvert mon terrain. J’ai descendu la vitesse de mon service pour être plus précis. Lui donner une balle un peu plus morte quand elle tourne en slice. Des petits chips. Le laisser jouer, le laisser créer de temps en temps. Je me sentais de courir. À un moment, j’ai voulu trop créer. Au premier set, je fais quand même 20 fautes je crois (ndlr: en réalité 13 fautes) Quand je rate les trois balles de match (à 5-1, 0-40), j’y vais quand même.

Vous avez aussi tenté et réussi deux services à la cuillère…

Au retour, il est vraiment, vraiment loin. C’est con, mais c’est tactique ! Il est loin, on vient de faire un rallye, je le tente. C’est comme une amortie. Et sur la balle de set, je la touche un peu moins bien, mais je mets beaucoup d’effet. On venait aussi de faire un long point, il s’est un peu jeté dessus.

Au début de ce tournoi, vous disiez être en préparation pour le Masters 1000 de Miami et la saison sur terre battue. À présent quel est votre discours ?

Toujours en prépa ! Richard, Ruckelshausen, et Günter ,Bresnik, (ndlr: ses entraîneurs), ils ne lâchent rien ! Je vais jouer ma carte à fond ici. Gagner match après match. Demain (mardi), je vais continuer à bien travailler : coup droit, revers, les zones, faire le physique, le renforcement et les soins.

Votre compagne, Elina Svitolina, était en tribunes. Son pays est en guerre. Comment vivez-vous cette situation ?

Ce n’est pas simple de voir ma belle-famille souffrir. C’était difficile de voir ma femme pleurer tous les soirs. Je suis là pour elle, pour sa famille. Une bonne partie de sa famille est toujours là-bas. C’est assez fou quand on y pense. On essaie de gérer ça au mieux. J’essaie de la porter. Je ferais tout pour eux. Je ne suis pas trop dans la politique. Je suis un soutien à ma femme, une épaule sur laquelle elle peut se reposer. J’essaie de la soutenir dans ses choix. Nous, on est là pour jouer. Rien de politique, un mari qui soutient sa femme.

Propos recueillis par E-A