Daniil Medvedev : «Je suis simplement heureux d’avoir gagné un Grand Chelem»

Daniil Medvedev : «Je suis simplement heureux d’avoir gagné un Grand Chelem»

13 septembre 2021 Non Par SoTennis

Daniil Medvedev remporte l’US Open. Dimanche, en finale, le Russe, tête de série n°2, a battu en trois sets (6-4, 6-4, 6-4) Novak Djokovic et s’adjuge à 25 ans son premier Majeur. L’actuel n°2 mondial prive ainsi le Serbe et du Grand Chelem calendaire.

Comment avez-vous préparé ce match, parfaitement exécuté jusqu’à remporter votre premier titre en Grand Chelem?

On parle toujours tactique la veille de match avec mon coach (ndlr:le Français Gilles Cervara). Cela nous prend cinq ou dix minutes. Des petites choses : où je vais servir, ce que je vais faire pendant les échanges… Avant Novak, cela a pris 30 minutes. Pourquoi ? Parce qu’on s’est tellement joués avant que chaque match contre lui est différent. Il change sa tactique et son approche. Contrairement à la finale de l’Open d’Australie cette année (qu’il a perdue 7-5, 6-2, 6-2), je suis arrivé avec un plan très clair en tête. Évidemment, j’allais l’adapter à ce qu’il ferait. Mais mon plan était clair. Je ne pense pas qu’il était à son meilleur niveau aujourd’hui. Il avait beaucoup de pression. Moi aussi. C’était risquer de servir mes seconds services comme des premières balles. Mais je ne pouvais pas non plus lui donner des services faciles. Grâce à ma confiance, j’ai réussi.

Pouvez-vous comparer la pression que vous avez ressentie pendant ce match à d’autres expériences de votre carrière?

Il y avait de la pression, c’est sûr. La deuxième fois que j’ai disputé une finale d’ATP 250, j’affrontais De Minaur. Un match fou à Sydney face à son public. Je menais 4-0, double break dans le troisième set. Puis 5-3, avec un break. J’ai fini par gagner 7-5. Un match incroyable avec beaucoup de nervosité. J’ai envie de dire que j’en avais moins aujourd’hui (dimanche) parce que j’ai beaucoup d’expérience. Je sais comment gérer mes émotions.
C’est une bonne chose d’avoir ressenti moins de pression qu’à d’autres moments de ma carrière, mais c’était encore beaucoup. J’ai commencé à cramper à 5-3. À mon avis, c’était dû à la pression du jeu à 5-2, quand j’ai eu une balle de match que je n’ai pas convertie. À 5-3, je n’avais plus de jambes. À 5-4, je ne pouvais presque plus marcher à cause de ma jambe gauche. Si vous regardez le replay, quand je marchais vers ma serviette, ma jambe n’avançait plus. J’essayais de ne pas le montrer. Si Novak s’en rend compte, ce n’est pas bon. Puis 40-15, encore deux balles de match. Je vise l’ace et je fais une grosse double faute. La deuxième balle était au milieu du filet… Il m’en reste une, je me dis de passer la première. Ça passe et je suis vraiment heureux.

Le public faisait énormément de bruit dans le troisième set sur vos jeux de service, comment avez-vous géré cela?

C’était vraiment dur. Et ça m’a certainement fait faire quelques doubles fautes. Je savais que la seule chose que je pouvais faire c’était me concentrer sur moi-même et ce que je devais faire pour gagner le match. Je ne sais pas ce qui se serait passé s’il était revenu à 5-5, si j’allais devenir fou ou quelque chose d’autre. Ça ne s’est pas passé donc on ne peut pas en parler. Je pense que ce n’était pas contre moi. Ils voulaient voir leur gars remporter le Grand Chelem (calendaire).

Vous vous rapprochez à environ 1 400 points de la place de numéro 1 mondial. Est-ce votre prochain objectif ? Allez-vous adapter votre programmation pour l’atteindre?

J’ai les points de Paris Bercy et du Masters à défendre. Novak n’en a pas tant que ça. Honnêtement, je crois que c’est impossible. Si on parle de programmation, qu’est-ce que je peux changer ? Il y a Indian Wells, Bercy, Turin et Vienne. Je ne jouerai pas à Vienne. Espérons que je gagne Indian Wells, Bercy et Turin. C’est un défi difficile. Je suis simplement heureux d’avoir gagné un Grand Chelem. Je vais donner le maximum à chaque tournoi. Ce n’est pas l’objectif principal que j’essaye d’accomplir cette année. Si j’y arrive un jour, ça sera génial.