Jimmy Connors : le Comeback King

15 juillet 2013 Non Par SoTennis

Numéro un mondial pendant 268 semaines et vainqueur de huit titres en Grand Chelem (en simple et deux en double) Jimmy Connors est considéré comme l’un des dix meilleurs joueurs de tous les temps. Admiré pour sa détermination et sa hargne, il est surnommé le « Comeback King » pour sa faculté à renverser des situations mal engagées.

Au cours de son incroyable carrière, qui a duré presque un quart de siècle, Jimmy Connors s’est assagi. Le colérique et arrogant des débuts a peu à peu laissé place à un champion aguerri et respecté de tous sur le circuit.

Connors a disputé plusieurs matches d’anthologie face à Björn Borg, John McEnroe ou Ivan Lendl. Au total, il a accumulé 120 titres en simple 15 en double, conservant la première place au classement ATP pendant 160 semaines de suite. Ce record de longévité au sommet du classement masculin n’a été battu qu’en mars 2007 par le Suisse Roger Federer.

Cinq fois vainqueur de l’US Open, Connors à été le premier joueur à s’imposer en Grand Chelem sur trois surfaces différentes sur herbe (1974) et sur terre battue (1976) à Forest Hills, puis sur dur (1978, 1982 et 1983) à Flushing Medadows. Électron libre au fort caractère, Jimmy Connors ne s’est fait pas fait que des amis parmi les spectateurs où il était jugé égocentrique. En conflit avec les arbitres, les juges de lignes, les dirigeants et ses adversaires, il a souvent été hué à son entrée ou sa sortie des courts. Connors est malgré tout devenu au fil des ans, une personnalité très respectée dans le monde du tennis. James Scott Connors est né le 2 Septembre 1952 à East St Louis dans l’Illinois. Femme de tempérament sa mère Gloria elle-même joueuse, lui enseigne le tennis. D’ailleurs le fameux revers à deux mains de Connors serait issu de ces années d’apprentissage, où le garçon qui est gaucher n’avait pas les poignets assez solides pour exécuter ce coup d’une seule main.

Même si d’autres joueurs ont utilisé cette technique avant lui, Jimmy Connors a été le premier à en faire une arme fatale d’une puissance phénoménale. Enfant, le petit Jimmy compense la faiblesse de son gabarit par une formidable soif de vaincre. En 1961 Connors dispute son premier championnat des Etats-Unis chez les moins de 11 ans alors qu’il en a à peine 8. En 1970, il participe à son premier international, le Pacific-Southwest Open de Los Angeles, où il bat Roy Emerson. En 1971 il décroche le titre NCAA en simple en représentant l’Université de Californie. Cette même année il remporte son premier tournoi international à Jacksonville, où il conservera son titre en 1972 après être passé professionnel.

Jimmy Connors doit sa réputation de marginal à son refus d’intégrer la toute jeune Association of Tennis Professionals (ATP), en 1972. Cette décision provoque les foudres de ses collègues et compatriotes. Connors s’en fiche il préfère évoluer sur le circuit parallèle Word Team Tennis (WTT) organisé par son manager Bill Riordan. En 1973 il gagne 11 tournois et en janvier 1974 bat l’Australien Phil Dent en finale de l’Open d’Australie pour sa troisième année sur le circuit professionnel.

Jimmy Connors Wimbledon 1974

En Juillet de la même année, Connors accède au premier rang mondial, qu’il va occuper pendant 160 semaines consécutives. Sur sa lancée il remporte Wimbledon en battant un autre Australien Ken Rosewall puis s’adjuge l’US Open face au même adversaire. Sans les rivalités entre les circuits ATP et WTT, Connors aurait peut être réalisé le Grand Chelem cette année-là. A Roland Garros il se voit refuser l’inscription, l’ATP et les dirigeants Français étant opposés au WTT. Cet incident contraint Connors et Riordan à porter plainte contre l’ATP et son président Arthur Ashe pour entrave à sa liberté.

Les réclamations atteignent plusieurs millions de dollars. C’est dans ce contexte houleux que Connors et Ashe s’affrontent en finale de Wimbledon 1975, remportée par Ashe. Suite à cette défaite Connors abandonne ses poursuites judiciaires et se sépare de Riordan. Cette même année, il s’incline en finale de l’Open d’Australie face à John Newcombe ainsi qu’une finale à l’US Open face à l’Espagnol Manuel Orantes.
En 1976 Jimmy Connors affronte Björn Borg, le nouveau champion de Wimbledon en finale de l’US Open , tournoi qui est alors disputé sur terre battue. Lors de ce matche Connors signe l’un des retours dont il a le secret. Dans le jeu décisif du troisième set, il sauve quatre balles de set et bat finalement le Suédois 6-4, 3-6, 7-6, 6-4. Pour la troisième année consécutive, il termine la saison en tête du classement mondial.

C’est à l’US Open que Connors s’est vraiment imposé comme un monument du tennis. Il remporte l’édition 1978 face à Björn Borg puis de nouveau en 1982 et 1983 face à Ivan Lendl. En 1982, à l’âge de 30 ans, il gagne pour la deuxième fois à Wipmbledon en battant John McEnroe dans une incroyable finale en cinq sets. Après un nouveau reversement de situation, Connors passe à trois points de la défaite dans le tie-break du quatrième set et finit par s’imposer 3-6, 6-3, 6-7, 7-6, 6-4. C’est encore le gazon anglais que Jimbo jouera sa dernière finale en Grand Chelem en 1984, face à John McEnroe qui s’imposera 6-1, 6-1, 3-2.

Son comportement agressif a valu à Connors le surnom de « Brash Brasher of Belleville » le cogneur colérique de Bellleville, banlieue de St Louis où il est né. A Wimbledon 1977, il a ainsi refusé de participer à la parade des vainqueurs organisée à l’occasion du centenaire du doyen du tournoi. Le lendemain, il entrait sur le court sous les huées du public. Pendant les années 1970 et 80 a enchanté les amateurs de tennis par son puissant jeu de fond de court et par la précision de ses revers. Un seul tournoi manque à l’appel dans son palmarès, Roland Garros, où il s’est arrêté à quatre reprises en demi-finales.

Au fil des années Jimmy Connors est devenu un champion aguerri et respecté par ses pères, continuant à rivaliser avec les jeunes débutants aux dents longues, jusqu’à l’âge de 41 ans. Le public parisien se souviendra longtemps de son troisième tour à Roland Garros face à son jeune compatriote Michael Chang, où Connors n’avait finalement cédé que sur abandon au début du cinquième set, au bord du malaise, après trois heures d’un âpre combat. Jimbo a pris sa retraite officielle en 1996. En juillet 2006, l’ancien Champion a collaboré en tant qu’entraîneur avec Andy Roddick. En Juillet 2013 Maria Sharapova annonce que Jimmy Connors sera son nouvel entraîneur.