Loïc Courteau : « Ça va revenir, c’est sûr »
30 avril 2019En quête de victoire et de confiance, Lucas Pouille, 32e mondial, a volontiers accepté une wild card pour disputer le tournoi Challenger de Bordeaux (BNP PARIBAS Primrose, du 29 avril au 5 mai) où il avait atteint les quarts de finale, en simple, en 2015. Avant son entrée en lice, aujourd’hui, face à l’Argentin Pedro Cachin, 231e mondial, Loïc Courteau, son co-entraîneur, évoque la forme du moment de son protégé et son état d’esprit.
Qu’est-ce qui a fait que Lucas se décide à disputer un tournoi Challenger ?
L’idée était d’emmagasiner de la confiance en gagnant des matches, car il a eu, jusqu’à maintenant, une période un peu difficile (ndlr :cinq défaites d’affilée au premier tour). Cela s’est décidé un peu tard, car il n’était pas inscrit, pour cette semaine, aux tournois de Munich et Estoril. Il n’y avait pratiquement que cette option de venir, ici, en Challenger, avec une wild card, pour jouer cette semaine, dans un cadre qu’il connaît bien.
Après son élimination au 1er tour de l’ATP 500 de Barcelone, face à David Ferrer, vous aviez déclaré : « Lucas n’est pas abattu mais énervé. Il a envie de s’en sortir mais pour le moment cela ne passe pas . » Est-ce ça, en ce moment, son état d’esprit ?
Il était énervé après son match face à David Ferrer. Il a envie de se sortir de cette petite passe, qui pour un sportif de haut niveau, lorsqu’on ne gagne pas, emmène du doute. Donc il a envie de s’en sortir. C’est plus de l’énervement dû à cela. C’est aussi pour cela qu’il vient ici.
L’an dernier Lucas Pouille était las. Cette fois, cela semble différent…
Oui, je pense que c’est différent. Chaque année est différente. C’est vrai que l’an dernier, il a eu une passe où il n’a pas très bien joué. Il a fait pas mal de premier tour. Lucas est un garçon qui, lorsqu’il passe les premiers tours, il va souvent loin dans les tournois. Il a, souvent, besoin d’emmagasiner, la confiance des premiers tours. Il a besoin d’être plus constant et d’avoir plus d’assurance en lui et dans son jeu pour justement passer l’écueil, qui est difficile pour tout le monde, des premiers matches. Car c’est là que l’on prend la confiance. Il s’entraîne bien, il a fait une très bonne période d’entraînement. Depuis qu’on l’entraîne (avec Amélie Mauresmo) il n’y a aucun problème. Ça va revenir, c’est sûr.
Pendant ce temps-là, à la @VillaPrimroseBx, @la_pouille ne ménage pas ses efforts avant son entrée en lice au @BNPPprimrose. 💪 #BNPPprimrose pic.twitter.com/A06CbdtZeh
— So Tennis (@sotennis1) 29 avril 2019
Durant cette période, quel est votre discours auprès de Lucas ?
On a notre objectif en tête. Faire de Lucas un joueur plus constant, plus solide. Même si cette période est un peu délicate, il s’entraîne bien, tous les jours, pour justement progresser, car lorsqu’il va passer ce cap et que la confiance va revenir, le but c’est qu’il soit plus fort dans le jeu. Donc on est avec lui, on le soutien. Enfin, on le soutien, il n’y a pas non plus mort d’homme. Il a fait cinq premiers tours, mais il a fait une demi-finale à l’Open d’Australie… Ça va très vite dans le sport, lorsqu’on fait une demi-finale d’un Grand Chelem au mois de janvier… Il faut garder la tête froide, être patient. Ce passage, au cours d’une carrière, cela arrive à tout le monde, à tous les joueurs.
Novak Djokovic dit que sa priorité numéro une est de chercher constamment l’équilibre. Est-ce que pour vous, comme entraîneur, c’est aussi votre principale priorité ?
J’aime bien ce mot. L’équilibre, c’est dans tout. C’est dans la vie en général. C’est vrai qu’il faut, dans le sport de haut niveau, avoir d’excès. Pas trop descendre bas, pas trop monter haut. Chaque jour est différent et on ne peut pas toujours tout faire bien et tout gagner. J’aime beaucoup ce mot.
En fin d’année dernière, lors d’un point presse au CNE (Centre National d’Entraînement), Lucas avait déclaré que son « seul objectif en fin de saison 2019 est de ne pas avoir de regrets, d’être impliqué, de progresser et de prendre du plaisir ». Est-ce que vous vous concentrez aussi sur cela, plutôt que sur des objectifs en termes de tournois ?
Nous n’avons pas d’objectif précis de tournoi. C’est-à-dire, on ne lui dit pas : « Il faut que tu fasses une demi-finale… » Nous, notre objectif, c’est le jeu. L’objectif est plutôt d’en faire un joueur qui soit plus complet, plus solide justement pour qu’il arrive à progresser et aller le plus loin possible.
Propos recueillis par E-A à Bordeaux.