Madison Keys: «Cette fois, d’avoir gagné, ça veut tout dire pour moi»

Madison Keys: «Cette fois, d’avoir gagné, ça veut tout dire pour moi»

25 janvier 2025 Non Par SoTennis

Époustouflante quinzaine pour Madison Keys. Après avoir renversé Iga Swiatek, n°2 mondiale, en demi-finales, Madison Keys a battu, samedi, en finale de l’Open d’Australie la n°1 mondiale Aryna Sabalenka en trois sets (6-3, 2-6, 7-5). Son dixième titre en simple, son premier en Grand Chelem, huit ans après sa dernière finale en Majeur.

« Quelles sont les premières émotions qui vous traversent après cette victoire ?

Je suis vraiment fière de moi, notamment d’avoir été capable de jouer comme je l’ai fait pour finir sur une note très forte. Je n’ai pas toujours cru que je pourrais me retrouver à nouveau dans cette position, alors de l’avoir fait et, cette fois, d’avoir gagné, ça veut tout dire pour moi.

Vous avez été très médiatisée et attendue dès l’adolescence. Quel regard portez-vous sur votre trajectoire ?

Je pense que tout arrive pour une raison. J’ai dû dépasser pas mal de choses compliquées. J’ai dû me regarder dans un miroir et travailler sur la pression interne que je m’infligeais à moi-même. Depuis un âge très précoce, j’avais en tête que si je ne gagnais pas un Grand Chelem, alors je n’aurais pas accompli ce que les gens pensaient que j’aurais dû réussir. C’était un bagage très lourd à traîner. J’ai su arriver à un point où j’étais devenue fière de moi et de ma carrière, indépendamment du fait de décrocher ou pas un Majeur. J’étais OK si ça devait ne pas arriver. Lâcher prise sur ces discussions internes m’a donné la faculté de jouer vraiment du bon tennis et de finir par gagner ce titre du Grand Chelem.

Vous vous souvenez d’à partir de quand vous avez ressenti pour la première fois le poids des attentes ?

Très tôt, probablement vers 11-12 ans. C’était censé participer à la construction d’une forme de confiance. Mais plus vous avancez en âge plus vous vous dites : mais est-ce que ça arrivera un jour ou pas ? C’est parti d’un truc positif et c’est devenu quelque chose qui ressemblait à une forme de panique : pourquoi n’en ai-je pas été capable ? Et si je ne le fais jamais, serai-je considérée comme un échec ?

Comment vous êtes-vous sortie de cette spirale ?

Avec beaucoup de thérapies. En étant vraiment honnête avec moi-même, en demandant de l’aide, en parlant à quelqu’un, et pas seulement de tennis mais à propos de comment je me voyais. C’est très inconfortable, mais je ne serais pas assise ici à vous parler maintenant si je n’avais pas fait tout ça.

Sur le court, comment se sont concrétisés vos progrès sur ce plan psychologique ?

Avant, quand je commençais à me sentir nerveuse sur le court, je me disais : “Oh non ! Maintenant je vais mal jouer”. Je commençais à paniquer. Maintenant je peux être nerveuse et bien jouer quand même, parce que ces choses peuvent cohabiter. J’ai cessé d’essayer de chasser mes sentiments et de prétendre qu’ils n’étaient pas là. Je les accepte et je me dis que ça va, que c’est totalement normal qu’ils soient là.

Propos recueillis par E-A